La biopsie de la prostate

La biopsie de la prostate est un examen médical qui consiste à prélever de petits fragments de la prostate en vue de les faire analyser en laboratoire pour confirmer le caractère bénin ou malin d’une anomalie observée lors d’un autre examen médical. Cette étape est indispensable pour confirmer un diagnostic de cancer.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le bilan diagnostique, notamment les examens complémentaires, ainsi que sur la suite du parcours de soins en cas de diagnostic de cancer de la prostate, vous pouvez consulter notre dossier web sur les traitements des cancers de la prostate.

Qu’est-ce qu’une biopsie de la prostate ?

Une biopsie de la prostate, ou biopsie prostatique, consiste à effectuer des prélèvements de tissus au niveau de la prostate. Pour cela, le médecin s’aide d’une sonde échographique afin de visualiser l’organe : on parle de biopsie «échoguidée».

Un tissu est un ensemble de cellules qui assurent une même fonction, comme le tissu musculaire ou le tissu prostatique par exemple.

Deux techniques peuvent être utilisées :

  • la biopsie par voie transrectale : les prélèvements sont réalisés au travers du rectum ;
  • la biopsie par voie transpérinéale : les prélèvements sont réalisés au travers de la peau du périnée, c’est-à-dire la zone située entre les bourses et l’anus.
La biopsie de la prostate

L’examen est généralement effectué par un médecin urologue ou radiologue sous anesthésie locale. Plus rarement, et dans certains cas, une anesthésie générale ou locorégionale est nécessaire.

Que faut-il signaler au médecin et lors de la prise de rendez-vous ?

Indiquez à votre interlocuteur si vous :

  • souffrez de brûlures urinaires ou d’envies pressantes et fréquentes ;
  • avez eu une infection urinaire récente ;
  • avez déjà souffert d’une prostatite infectieuse ;
  • prenez actuellement un traitement anticoagulant ;
  • avez pris des antibiotiques dans les 6 derniers mois ;
  • êtes allergique à certains médicaments ;
  • avez voyagé à l’étranger dans les 6 derniers mois.

Et en cas de traitements par anticoagulants ou antiagrégants ?

Les traitements anticoagulants fluidifient le sang. Certains doivent être arrêtés temporairement avant et après la biopsie, avec l’avis et selon les consignes de votre médecin.

Une feuille de renseignements sur le déroulement de l'examen

Le plus souvent, votre interlocuteur vous remettra ou vous enverra une feuille de renseignements sur le déroulement de votre examen et les risques à savoir reconnaître. Il pourra y joindre une ordonnance afin de vous procurer certains médicaments nécessaires à la réalisation de la biopsie.

Les prescriptions éventuelles d’examen en amont

Dans certains cas, vous pourrez également recevoir une prescription pour réaliser :

  • un examen bactériologique des urines appelé « ECBU », à réaliser dans votre laboratoire d’analyses habituel avant l’intervention, afin de s’assurer de l’absence de bactéries dans vos urines ;
  • une prise de sang pour vérifier la coagulation sanguine, en cas de facteur de risques d’hémorragie.

Comment se préparer le jour de l’examen ?

Suivez attentivement les consignes qui vous ont été données par votre médecin et lors de la prise de rendez-vous. Choisissez de préférence une tenue confortable, dans laquelle vous vous sentirez à l’aise. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun, sauf dans le cas où la biopsie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale.

Afin de diminuer au maximum le risque d’infection après la biopsie, des antibiotiques préventifs pourront vous être administrés dans les 2 heures avant l’intervention, par comprimés ou par injection. Dans certains cas, une préparation digestive par un lavement rectal peut également être demandée.

Pensez à informer votre médecin

  • Si vous avez de la fièvre ;
  • Si vous présentez une anomalie au niveau du rectum (notamment des hémorroïdes, une fistule anale ou un abcès de la marge anale).

Pensez à prendre avec vous

  • Votre carte d’identité, votre carte vitale et votre carte de mutuelle si vous en avez une ;
  • L’ordonnance et/ou le courrier du médecin demandeur de la biopsie ;
  • Les résultats des examens que vous avez réalisés concernant votre prostate (prise de sang avec votre taux de PSA, IRM de prostate et son compte rendu, résultats de biopsies antérieures…).

Comment se déroule une biopsie de la prostate ?

Généralement, la biopsie échoguidée de la prostate est réalisée en consultation ou en ambulatoire, ce qui signifie que vous n’aurez pas besoin d’être hospitalisé et pourrez rentrer chez vous le jour même.

Votre préparation et installation

À votre arrivée dans le service de soins, vous êtes conduit dans la salle d’examen où sera réalisée l’intervention. Cette dernière garantissant votre entière intimité, vous pouvez y déposer vos affaires personnelles et vous dévêtir de votre pantalon et de vos sous-vêtements.

Lors de l’intervention, vous êtes installé sur la table d’examen en position couchée, sur le dos ou bien sur le côté en « chien de fusil ».

Le déroulement de l’examen

Dans un premier temps, le médecin effectue une désinfection de la zone où a lieu la biopsie, à l’aide d’un antiseptique.

Pour la biopsie par voie transrectale, il nettoie l’anus et le rectum. Pour la biopsie par voie transpérinéale, il nettoie la peau du périnée. Il peut également appliquer du gel anesthésiant pour limiter la gêne lors de la piqure d’anesthésie locale.

Il introduit ensuite la sonde d’échographie par l’anus, ce qui peut entraîner une sensation d’inconfort. Cette sonde est protégée et lubrifiée.

Il injecte ensuite le produit d’anesthésie autour de la prostate en se guidant avec les images échographiques. Pour la biopsie par voie transrectale, l’injection est réalisée à travers le rectum. Pour la biopsie par voie transpérinéale, elle est réalisée à travers la peau du périnée.

La biopsie elle-même est réalisée à l’aide d’une aiguille creuse, qui est insérée au travers du rectum ou du périnée en fonction de la voie choisie.

L’aiguille de biopsie est actionnée à chaque prélèvement par un mécanisme qui produit un claquement sec qui peut surprendre.

Chaque prélèvement est réalisé très rapidement, le long du trajet de l’anesthésie. C’est pourquoi vous ne devez pas ressentir de douleur, même si la sensation peut être désagréable. 

Au cours de l’examen, 12 fragments de tissu sont habituellement prélevés à différents endroits de la prostate. Si une anomalie suspecte a été observée sur une IRM de prostate avant la biopsie, des prélèvements supplémentaires ciblés sont également effectués.

L’intervention dure environ 30 minutes, quelle que soit la technique choisie.

Après l’examen

Une fois la biopsie terminée, vous devrez rester allongé un petit moment et vous lever lentement afin d’éviter tout malaise. Une courte surveillance vous sera proposée, durant laquelle il vous sera demandé d’aller uriner.

Vous pourrez ensuite rentrer chez vous par vos propres moyens, ou bien accompagné d’un proche si vous le préférez.

Et si la biopsie se déroule sous anesthésie locorégionale ou générale, que faut-il savoir ?

Vous devez vous présenter à jeun le jour de l’intervention. À votre arrivée dans la structure de soins, vous êtes accompagné dans votre chambre pour y déposer vos effets personnels et revêtir la blouse en tissu ou en papier qui vous sera remise.

Vous êtes ensuite conduit au bloc opératoire où est réalisée la biopsie.

Dans le cas d’une anesthésie locorégionale, l’anesthésiste réalise une injection dans votre dos qui va endormir tout le bas du corps. Dans le cas d’une anesthésie générale, vous êtes complètement endormi. Après cela, la biopsie prostatique se déroule de la même manière que si elle était réalisée sous anesthésie locale.

À la fin de l’examen, vous êtes installé en salle de réveil, puis dans votre chambre. Après une surveillance de 2 heures minimum par l’équipe médicale, il est à nouveau possible de boire, puis de manger. Vous pouvez ensuite quitter l’établissement, accompagné d’un proche.

Que se passe-t-il après la biopsie ?

La reprise de vos activités habituelles est généralement possible dès le jour même de l’intervention.

Les symptômes que vous pouvez éprouver

Une fois chez vous, et dans les quelques jours qui suivent la biopsie, vous pouvez observer un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • la présence de sang dans les urines, les selles et/ou le sperme – ce dernier pouvant garder une couleur sombre pendant plusieurs semaines. Habituellement modérés, ces saignements ne nécessitent pas de traitement particulier ;
  • des douleurs, dans de rares cas. Votre médecin peut vous prescrire un traitement antalgique pour limiter tout inconfort ;
  • un hématome sur la peau du périnée en cas de biopsie transpérinéale.

Alertez rapidement votre équipe soignante

- En cas de fièvre et de frissons. Ces symptômes correspondent à une infection et nécessitent l’administration d’un antibiotique par voie veineuse en urgence.

- En cas d’envies urgentes d’uriner, sensations de brûlure lorsque vous urinez ou encore d’impossibilité d’uriner.

- Si la peau de votre périnée devient rouge et chaude.

- En cas de saignements abondants par l’anus ou l’urètre. 

Et concernant les tissus prélevés lors de la biopsie ?

À l’issue de la biopsie, les fragments de prostate obtenus font l’objet d’un examen anatomopathologique, couramment simplifié en « anapath », qui est réalisé par un médecin appelé «anatomopathologiste» ou «pathologiste». Ils sont observés et analysés au microscope, afin de vérifier si des cellules cancéreuses y sont présentes et quelles sont leurs caractéristiques (type, agressivité…). Cet examen est indispensable pour confirmer un diagnostic de cancer.

Les résultats sont généralement obtenus entre 1 et 3 semaines et communiqués à votre médecin qui vous les expliquera lors d’une consultation spécifique prévue à cet effet.


La biopsie de la prostate