Leucémie lymphoïde chronique : quelles sont les complications possibles ?

La LLC peut entraîner des complications qui peuvent, de surcroît, être accentuées par certains traitements.

Ces complications, notamment infectieuses ou auto-immunes, nécessitent une réponse thérapeutique adaptée.

Quelles sont les complications infectieuses possibles ?

Les complications infectieuses sont les plus fréquentes. Des infections bactériennes, affectant surtout les voies respiratoires (nez, pharynx et poumons), sont favorisées par une neutropénie et/ou un déficit immunitaire, appelé hypogammaglobulinémie.

  • La neutropénie est liée à une diminution du nombre d’un type de globules blancs, les polynucléaires neutrophiles, impliqués dans les premiers temps de la réponse immunitaire. Ils interviennent dans la destruction des agents pathogènes tels que les bactéries et les virus.
  • L’hypogammaglobulinémie résulte de la diminution d’un type de protéines (essentiellement des anticorps), appelé gammaglobulines, ayant un rôle important dans le système de défenses immunitaires. Elle est très fréquemment observée dans la LLC, même chez les patients non traités. Pour pallier l’hypogammaglobulinémie, un traitement par perfusions d’immunoglobines peut, dans certaines situations, être proposé.
  • D’autres infections sont dues à une diminution du nombre des lymphocytes T générée par les traitements de la maladie. Ces infections peuvent être dues à un virus (par exemple, ceux causant la varicelle et le zona ou encore l’herpès) ou à un champignon (par exemple, celui causant la pneumocystose pulmonaire). Ces infections peuvent nécessiter un traitement préventif pendant de nombreux mois. Par ailleurs, la vaccination antigrippale annuelle est recommandée, sauf avis médical contraire.

En cas de fièvre, il est indispensable de contacter rapidement votre médecin traitant.

Quelles sont les complications auto-immunes possibles ?

les complications auto-immunes peuvent apparaître lorsque l’organisme est agressé par son propre système immunitaire qui produit des anticorps qui agissent contre les globules rouges et/ou les plaquettes. La baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie) favorise le risque d’hématomes et de saignements. La baisse des globules rouges et du taux d’hémoglobine dans le sang (anémie) peut se traduire par une fatigue et un essoufflement.

L’anémie hémolytique auto-immune (AHAI), qui se caractérise par une destruction des globules rouges par des anticorps, est un événement rare. Dans ce cas, l’anémie peut se majorer rapidement et devenir symptomatique très vite. Elle devient "une urgence thérapeutique" et relève d’un traitement spécialisé, en collaboration avec le médecin traitant.

Un examen sanguin, le test direct à l’antiglobuline (TDA), également appelé test de Coombs, permet de détecter la présence de ces anticorps à la surface des globules rouges. Cet examen peut être prescrit pendant la surveillance et s’avérer positif même en l’absence d’hyperdestruction des globules rouges.

Qu'est-ce que le syndrome de Richter ?

Plus rarement, la LLC peut évoluer en une forme particulière de la maladie plus agressive que l'on appelle aussi un lymphome à grandes cellules, et dénommée, dans le contexte d’une LLC, syndrome de Richter. Cet événement nécessite des explorations spécifiques pour en faire le diagnostic formel. Son traitement est différent de celui de la LLC et doit être immédiat.

Si vous observez des signes tels qu’une fièvre persistante, des sueurs importantes et inhabituelles survenant la nuit sans présence d’une infection ou le gonflement d’un ganglion (adénopathie) de façon asymétrique, il est nécessaire de consulter votre médecin sans attendre la prochaine consultation.