Agonistes de la LH-RH

Principe d’action

Les agonistes (ou analogues) de la LH-RH sont des médicaments qui ont pour objectif de stopper, chez la femme non ménopausée, la fabrication des œstrogènes par les ovaires.

De manière naturelle, les œstrogènes sont principalement produits, de la puberté à la ménopause, par les ovaires. Le mode de production est un peu complexe, il s'effectue en cascades. La première pièce de cette cascade est la LHRH, une hormone produite par l'hypothalamus. La LHRH stimule l'hypophyse (glande située à la base du cerveau) qui en réponse sécrète une hormone, la LH (lutéonostimuline) qui à son tour va stimuler les ovaires qui vont alors sécréter des œstrogènes.

Un agoniste (ou analogue) est une substance qui ressemble à une autre substance, qui de ce fait peut prendre sa place et jouer son rôle en se faisant passer pour elle. L'administration d'analogues de la LHRH a pour résultat d'hyperstimuler l'hypophyse. Hyperstimulée, l'hypophyse va finir par ne plus répondre et donc arrêter de stimuler à son tour les ovaires. La production d'œstrogènes est ainsi stoppée. Cela revient à induire une ménopause avec les symptômes qui lui sont associés (voir plus bas).

Pendant le traitement, il n'y a donc plus d'oestrogènes pour stimuler la croissance des cellules cancéreuses hormonosensibles. A l'arrêt du traitement, si vous n'êtes pas proches de la ménopause, les ovaires reprennent leur fonctionnement normal et produisent à nouveau des œstrogènes.

Les indications

Les agonistes de la LHRH sont envisageables au cas par cas, pour une durée de 3 à 5 ans.

Les médicaments utilisés

Les analogues de la LHRH utilisés dans le cancer du sein métastatique hormono-dépendant de la femme non ménopausée sont la goséréline et la leuproréline. Ils sont administrés par injection sous la peau.

Les effets secondaires

À titre indicatif, les effets secondaires des agonistes de la LH-RH peuvent être les suivants :

pour la goséréline :

  • Une diminution de la densité minérale osseuse, facteur de risque d'une ostéoporose. Ceci nécessite une surveillance par ostéodensitométrie (examen recommandé pour évaluer la teneur minérale des os et vérifier la présence ou non d'ostéoporose) au début du traitement puis à intervalles réguliers et, le cas échéant, la mise en route d'un traitement ;
  • Des maux de tête ;
  • Des troubles de l'humeur ;
  • Une modification du volume des seins ;
  • Une sécheresse vaginale.

pour la leucoproréline :

  • Des bouffées de chaleur ;
  • Une sudation excessive.

pour la goséréline et la leucoproréline :

  • Dans de rares cas, chez des patientes présentant des métastases osseuses, une augmentation du taux de calcium dans le sang (hypercalcémie) au début du traitement.