Effets secondaires et complications possibles de la chirurgie
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Des effets secondaires et complications peuvent survenir tout de suite après la chirurgie ou dans les semaines qui suivent. Certaines complications sont propres à une opération de l'estomac ; d'autres sont communes à toutes les interventions chirurgicales.
Les effets de la chirurgie sur l'alimentation et l'état nutritionnel
L'estomac fonctionne comme un sac qui vous permet de recevoir les aliments ingérés durant le repas et de les digérer. Lorsqu'il est retiré, un certain nombre de symptômes peuvent apparaitre. Avec le temps, ces symptômes ont le plus souvent tendance à s'estomper. C'est donc dans la période postopératoire qu'ils sont le plus présents et intenses.
Perte d'appétit
Une altération de l'appétit (perte d'appétit) liée à l'absence d'hormones intervenant dans le déclenchement de la faim.
Dumping syndrome
Ce phénomène se manifeste après les repas lorsque les aliments arrivent trop rapidement dans le jéjunum et provoquent sa surcharge. Il génère une sensation de malaise général accompagnée de troubles digestifs (nausées, diarrhées, douleurs abdominales), neurologiques (malaise, somnolence), circulatoires (palpitations, sueurs, bouffées de chaleur).
Plus tardivement (2 à 3 heures après le repas), des crises d'hypoglycémie peuvent survenir. Elles sont dues à la réaction à un apport excessif et rapide d'aliments sucrés, qui entraine une libération réflexe trop importante d'insuline et secondairement une hypoglycémie. On parle alors de dumping syndrome tardif. Ces crises se manifestent par divers symptômes (une sensation de faim, des sueurs, des vertiges, des tremblements...).
Syndrome du petit estomac
Après l'opération, même des repas peu copieux vont vous donner la sensation d'avoir l'estomac plein. En cas de gastrectomie partielle, la partie restante de l'estomac ne se détendra plus autant qu'auparavant. Après gastrectomie totale, le jéjunum va progressivement accroitre sa capacité en se distendant pour recevoir un plus grand volume d'aliments. Ces sensations nécessitent de fractionner l'alimentation en faisant des petits repas fréquents.
Perte de poids
Suite à une gastrectomie totale ou partielle, vous serez exposé à une perte de poids plus ou moins importante et à une fonte musculaire.
L'équipe médicale et soignante vous apportera tous les renseignements utiles pour réapprendre à manger, maintenir votre masse musculaire, stabiliser votre poids, et garder une bonne hygiène de vie.
Déficit en vitamine B12
La vitamine B12 provenant des aliments et absorbée grâce à l'estomac est essentielle à la synthèse de l'hémoglobine qui permet de transporter l'oxygène dans les globules rouges. Sa carence entraine une anémie.
En cas de gastrectomie totale, le corps ne pourra plus absorber de vitamine B12. Il faudra y remédier par l'administration à vie de vitamine B12, prescrite par votre médecin (1mg par mois).
Reflux biliaire
La bile est un liquide digestif produit dans le foie. Après la chirurgie, il peut arriver que ce liquide reflue dans l'estomac et/ou dans l'œsophage. On parle alors de reflux biliaire. S'il n'est pas traité, il peut entrainer une inflammation de la muqueuse de l'œsophage (œsophagite) ou de la partie restante de l'estomac (gastrite).
Vous pouvez alors avoir une sensation qui ressemble à des brûlures d'estomac. Cette complication est diagnostiquée par endoscopie et peut être traitée par pansements digestifs.
Diarrhées
Elles sont principalement générées par la section des nerfs de l'estomac (geste chirurgical habituel lors d'une gastrectomie) qui entraine une accélération du transit intestinal. Votre médecin vous prescrira un traitement antidiarrhéique si nécessaire.
Ce type de diarrhées disparait en général dans l'année qui suit l'intervention.
Les complications communes à toute chirurgie
Une hémorragie: si elle est modérée, une simple transfusion peut suffire ; sinon une nouvelle intervention chirurgicale est parfois nécessaire;
Uneinfection au niveau de la cicatrice, nécessitant des soins infirmiers locaux;
Unethrombose veineuse ou phlébite (c'est-à-dire qu'une veine se bouche, ce qui bloque la circulation du sang). Si cette complication survient, elle nécessite un traitement par des anticoagulants pendant quelques mois associé au port, dans la journée, de bas anti-thrombose (appelés bas de contention ou encore bas à varices).
Une fatigue. Elle est due notamment à l'anesthésie, à la perte de sang ou encore à l'anxiété générée par l'opération. La fatigue dépend de la façon dont vous avez supporté l'intervention et des autres effets secondaires. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l'équipe soignante afin qu'elle soit prise en compte le mieux possible. Parfois, un séjour en maison de convalescence peut être prescrit par le médecin.
Une douleur au niveau de la cicatrice, qui peut persister de nombreux mois après la chirurgie. Votre médecin vous prescrit alors des médicaments antidouleur.
Unefistule: spécifique à une chirurgie du tube digestif, elle se définit comme un défaut de cicatrisation au niveau d'une anastomose ou de la partie du duodénum qui a été sectionné et fermé durant l'intervention. Elle se manifeste par une fuite de liquide digestif dans l'abdomen. Peuvent apparaître alors des douleurs et de la fièvre, un abcès localisé ou une péritonite généralisée. Le traitement peut être soit médical intégrant un drainage de la fistule (radiologique et/ou endoscopique) et un arrêt de l'alimentation orale, soit chirurgical, nécessitant une nouvelle intervention.
Conseils pratiques pour prévenir ou traiter les effets secondaires de la gastrectomie
Pour prévenir ou traiter les complications de la gastrectomie sur votre alimentation, les conseils ci-après peuvent vous aider :
- Consommez des repas de petit volume et fractionnez vos prises alimentaires sur la journée (au minimum 5 repas par jour) ;
- Prenez le temps de manger et de bien mâcher les aliments pour prolonger la première phase de la digestion (la mastication) et ainsi faciliter la transformation du bol alimentaire tout au long du tube digestif. Pour cela, assurez-vous auprès de votre dentiste que vos dents sont en bon état ;
- Privilégiez des aliments riches en calories et en protéines. Un régime digeste et pauvre en fibres vous permettra de limiter le syndrome de petit estomac et les sensations qui l'accompagnent ;
- Réintroduisez progressivement, en fonction de votre tolérance, les aliments sucrés et les laitages ;
- Privilégiez les boissons sous forme de petit volumes entre les repas, en évitant de boire en mangeant ;
- Evitez de consommer des boissons alcoolisées et/ou gazeuses ;
- Après le repas, installez-vous en position semi-allongée. Cela ne peut qu'améliorer la digestion et éviter les reflux alimentaires ;
- Reprenez progressivement une activité physique quotidienne adaptée (par exemple une demi-heure de marche lente quotidienne). Discutez-en avec votre chirurgien et votre médecin traitant.
Une prise en charge nutritionnelle et/ou hygiéno-diététique adaptée vous permettra de personnaliser votre régime alimentaire pour rétablir ou maintenir un état nutritionnel correct, tenant compte des conséquences de la chirurgie.
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