Qu'est-ce que le radon ?
Le radon est un gaz radioactif qui se trouve naturellement dans les sous-sols rocheux. Inoffensif à l'air libre, il peut s'accumuler dans une pièce en quantité suffisante pour avoir des effets néfastes sur la santé. Sa concentration est surveillée dans les lieux de travail et certains établissements recevant du public. L'aération quotidienne des lieux et une bonne étanchéité entre le sol et le bâtiment permettent de réduire le risque.
Le radon est un gaz inodore et incolore qui provient de la désintégration radioactive naturelle de l'uranium contenu dans les roches granitiques et volcaniques. Ainsi, les Vosges, le Massif Central, la Bretagne, les Alpes et la Corse comptent parmi les zones les plus exposées au radon en France.
Dans les espaces ouverts, ce gaz s'échappe dans l'atmosphère et se disperse rapidement. Mais dans les espaces clos, où l'air est confiné (grottes, caves, pièces d'habitation), sa concentration peut être multipliée par cinquante. Il s'infiltre dans les bâtiments, s'y accumule puis pénètre dans les voies respiratoires.
Le deuxième facteur de risque de cancer du poumon après le tabac
Un facteur de risque méconnu
Le radon est reconnu comme agent cancérigène pulmonaire par Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1987. En France, il constitue le 2e facteur de risque de cancer du poumon ; il se place toutefois loin derrière le tabac. Pourtant, ce facteur reste méconnu. Selon le Baromètre 2020 de l’IRSN, 3 personnes sur 10 interrogés en 2019 ne savent pas à quel risque les expose le radon. En matière de prévention, seuls 34 % citent l’aération comme meilleur moyen pour réduire le risque lié à ce gaz. Seuls 2 Français sur 10 ont une connaissance complète du risque, à la fois de sa nature et d’un moyen pour s’en prémunir.
Plusieurs études prouvent qu'une exposition régulière à de fortes concentrations de radon, pendant de nombreuses années, augmente le risque de développer un cancer du poumon.
Plus l'exposition est intense et longue, plus le risque est élevé. Selon l’étude du Centre international de recherche sur le cancer de 2018, réalisée en partenariat avec l’Institut national du cancer, près de 10 % des cancers du poumon pourraient être attribués à l’exposition au radon dans l’air intérieur, soit environ 4 000 cas de cancer. En 2015, ils représentaient 1,2 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues.
Son implication dans la survenue d'autres cancers n'est à ce jour pas démontrée.
Augmentation du risque en cas de tabagisme
On sait aussi que les effets nocifs du radon se cumulent à ceux du tabac. Les fumeurs sont ainsi nettement plus à risque que les non-fumeurs de développer un cancer du poumon à la suite d'une exposition au radon.
Il est donc toujours recommandé d’arrêter de fumer. Pour vous aider, vous pouvez notamment bénéficier d'une aide au sevrage à distance.
Tenir le radon à distance
Connaître le potentiel radon de sa commune
L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) met à votre disposition une carte interactive pour connaitre les zones où la présence de radon à des concentrations élevées dans les bâtiments est la plus probable.
Comment faire baisser la concentration de radon dans les bâtiments ?
- En l'empêchant d'entrer, grâce à des procédés de construction qui assurent une bonne étanchéité entre les murs et le sol (vide sanitaire, dallage, colmatage des passages des canalisations, fissure du sol, porte de cave).
- En renouvelant régulièrement l'air intérieur, par ventilation mécanique (ventilateurs) mais aussi en aérant quotidiennement les pièces (au moins 10 minutes par jour dans chaque pièce).
Votre habitation principale, ou votre maison de campagne, est située dans une région à risque (catégorie 3) ?
Les communes du territoire français sont classées en trois catégories de potentiel radon. Les zones les plus susceptibles d’avoir des concentrations fortes en radon sont intégrées en catégorie 3.
Le fait que votre habitation soit dans une commune à potentiel radon de catégorie 3 ne signifie pas forcément qu’elle-même présente des concentrations en radon importantes. Mais il est conseillé d’évaluer précisément votre exposition au radon.
Pour cela, il existe des appareils capables de mesurer la concentration de radon chez vous : les dosimètres radon. Les dosimètres devront être disposés dans les pièces de vie concernées pendant au minimum deux mois, de préférence durant la période hivernale (d'octobre à avril). Vous pouvez acquérir un dosimètre radon auprès d’une des sociétés qui en produisent et disposent de laboratoires pour les analyser.
Retrouver leur liste sur le site de l’INRS.
Vous pouvez aussi faire intervenir un organisme agréé pour la mesure du radon afin qu’il vienne prendre des mesures à votre domicile.
Consulter la liste des organismes agréés pour la mesure du radon sur le site de l’ASN.
Si cette concentration est considérée comme élevée, vous pouvez demander un diagnostic : une entreprise spécialisée et agréée viendra chez vous pour analyser les conditions d'étanchéité et de ventilation de votre maison, et vous proposera des solutions adaptées.
La réglementation dans les lieux ouverts au public
La réglementation impose aux propriétaires ou exploitants de certains établissements recevant du public, dans les départements plus exposés (situés en zone 3), de faire effectuer des mesures de la concentration en radon. Cette surveillance doit être renouvelée tous les 10 ans ou chaque fois que des travaux modifiant la ventilation ou l’étanchéité du bâtiment au radon sont réalisés. En fonction du résultat, des mesures correctives (aération, ventilation et étanchéité) doivent être mises en œuvre pour réduire l’exposition des personnes au radon.
Une information obligatoire
L’information pour les populations habitant dans les territoires dont les sols émettent le plus de radon est aujourd’hui obligatoire. Depuis 2005, plusieurs plans nationaux d’action, élaborés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), se sont succédé, améliorant les connaissances sur le radon et la prévention sur le territoire français. Le 4e Plan radon (2020-2024) fait de l’information et la sensibilisation du public sur le risque lié au radon l’un de ses axes majeurs.
Par ailleurs, depuis le 1er juillet 2018, la réglementation intègre ce risque dans la démarche de prévention des risques professionnels. Ainsi, tous les employeurs doivent procéder à l’évaluation de l’exposition de leurs salariés à ce gaz radioactif naturel. Les mesures peuvent être effectuées par un organisme spécialisé ou grâce à un dosimètre disponible auprès d’un laboratoire accrédité.
Robert Barouki, professeur de biochimie à l'Université Paris Descartes, revient sur les facteurs de risque environnementaux.
Liens utiles
- Le dossier de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire sur le radon
- Découvrez l’application Radon & radioactivité de l’IRSN
- La vidéo de l'Agence de sûreté nucléaire (ASN) sur le radon
- Le dossier de l'ASN sur le radon
- Le dossier du portail Cancer Environnement sur le radon
- Le "quizz radon" sur le portail Cancer Environnement
- Le Plan national d’action 2020-2024 sur le site de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur
- La prévention du risque lié au radon en milieu professionnel sur le site de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)