Eviter ou diminuer la douleur

Des traitements préventifs contre la douleur peuvent être utilisés à chaque fois qu’un soin risque d’être pénible ou douloureux. Leur utilisation repose à la fois sur l’information des patients, la communication avec l’équipe soignante et une bonne organisation des professionnels.
Ces traitements de la douleur liée aux soins / actes médicaux nécessitent d’être prévus à l’avance, car ils demandent éventuellement un matériel spécifique et l’effet antidouleur met parfois 2 heures avant d’être efficace.
N’ayez pas peur de paraître « douillet » si vous demandez un traitement contre la douleur. Le fait de ne pas souffrir inutilement pendant un acte de soins est aussi important pour vous, que pour le professionnel qui réalise l’acte. En effet, plus vous êtes détendu et en confiance, plus l’acte est facile à réaliser.
Si vous avez reçu un traitement préventif lors des soins précédents, n’hésitez pas à préciser à l’équipe médicale s’il a été suffisant ou non. Elle pourra ainsi, pour les soins futurs, adapter les moyens mis en œuvre à vos besoins.

Prendre un médicament contre la douleur

Utilisés seuls, les antalgiques du palier n°1 comme le paracétamol sont généralement insuffisants pour prévenir les douleurs liées aux soins. En revanche, les antalgiques du palier n°2 et n°3, la morphine le plus souvent, peuvent être utilisés.
Si vous n’avez pas de traitement de fond contre la douleur, votre médecin peut vous prescrire une dose d’antalgique à utiliser spécialement avant le soin douloureux. Si vous avez déjà un traitement de fond contre la douleur, vous pouvez utiliser une dose supplémentaire (interdose), prescrite par votre médecin. Il vous donnera des instructions précises en fonction de votre médicament, pour que l’effet antidouleur soit le plus efficace possible au moment du soin.

Voir Soulager la douleur avec des médicaments

Il vous dira notamment combien de temps avant il faut le prendre, et combien de temps dure l’action antidouleur. Ces interdoses sont généralement des médicaments à action rapide, à avaler, à faire fondre sous la langue ou à frotter contre la joue.

Pratiquer une anesthésie locale

Une anesthésie locale consiste à atténuer ou à supprimer la douleur, grâce à un produit anesthésiant qui insensibilise une partie du corps. Il existe plusieurs types d’anesthésie locale.

Une anesthésie de contact des muqueuses

Cette méthode consiste à pulvériser ou à appliquer un produit anesthésiant sur les muqueuses. Elle permet de réaliser, sans douleur, des gestes délicats au niveau de la bouche, de la gorge, du nez et du sexe.
Elle peut être utilisée par exemple pour les soins de la bouche en cas de mucites (aphtes douloureux, fréquents après une chimiothérapie).

Une anesthésie de la peau

Cette technique à l’aide d’une crème ou d’un patch, permet d’insensibiliser la surface de la peau (jusqu’à 3 à 5 millimètres de profondeur) pour diminuer les douleurs dues à une piqûre, à un prélèvement ou à une pose de perfusion par exemple.
La crème ou le patch doivent être posés au moins 2 heures avant l’acte douloureux. La crème est appliquée en couche épaisse à l’endroit où l’aiguille sera introduite, sur une peau saine et sèche, sans étaler.
Une fois appliquée, elle est recouverte d’un grand pansement qui conserve la peau humide et améliore la pénétration de la crème. Lorsque la crème est retirée, l’action anesthésiante dure environ 2 heures.
Les patchs agissent de la même manière : ils diffusent un produit anesthésiant à travers la peau. Ils doivent être enlevés juste avant le soin.

Une anesthésie par infiltration

Elle consiste à injecter un produit anesthésiant directement dans la zone à insensibiliser. Elle est essentiellement utilisée pour des actes de petite chirurgie (comme des points de suture).

Respirer un gaz antidouleur

Il peut vous être proposé de respirer, à l’aide d’un masque, un mélange de gaz, composé d’oxygène et de protoxyde d’azote. Ce gaz a à la fois un effet antidouleur et un effet relaxant, légèrement euphorisant.

Il peut être utilisé pour prévenir la douleur lors de soins qui durent de quelques minutes à une heure : effectuer une ponction lombaire, mettre ou enlever un drain ou une sonde, faire une toilette ou un pansement, etc.

L’équipe vous montre avant le soin comment installer le masque et le retirer. Le gaz est efficace au bout de 3 minutes et pendant tout le temps où l’on continue à le respirer. Vous restez conscient et capable de suivre une conversation avec les soignants, mais vous ne ressentez pas ou peu la douleur et vous êtes détendu.

Lorsque vous arrêtez de respirer dans le masque, l’action du gaz s’arrête en quelques minutes.

L’utilisation de ce gaz doit être organisée à l’avance car elle nécessite du matériel (masque, bouteille de gaz) et un personnel formé.