Traitements médicamenteux du cancer du poumon : en pratique
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Le déroulement du traitement est soigneusement planifié par l’équipe médicale en fonction de votre situation. La durée totale du traitement est variable selon les molécules prescrites.
Le traitement se déroule soit :
- par cures successives pendant une durée déterminée, pour la chimiothérapie conventionnelle et pour l’anti-angiogénique ;
- par cures successives pendant une durée indéterminée, pour les immunothérapies spécifiques (inhibiteurs de point de contrôle) ;
- de manière continue tous les jours pendant une durée indéterminée (jusqu’à ce qu’une toxicité apparaisse ou que la tumeur se mette à progresser), pour les thérapies ciblées de type ITK.
Pour la chimiothérapie conventionnelle et pour l’anti-angiogénique, le médecin qui vous suit vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours de traitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés.
Au total, quatre à six cures sont nécessaires pour le cancer bronchique non à petites cellules en présence de métastases. Pour les formes localement avancées, en particulier non résécables et non opérables, deux à quatre cures sont menées. Dans le cancer bronchique à petites cellules, quatre à six cures de chimiothérapie conventionnelle doivent être administrées toutes les trois à quatre semaines.
Chaque cure est suivie d’une période de repos.
Avant chaque cure, un examen clinique et des examens de sang sont réalisés pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre le traitement. En cas d’anomalies, comme une baisse importante du nombre de globules blancs ou une insuffisance rénale, le traitement peut être reporté ou modifié.
La prise d’une thérapie ciblée nécessite aussi une surveillance biologique et clinique, adaptée en fonction du médicament reçu.
Les immunothérapies spécifiques nécessitent une surveillance biologique et clinique attentive pendant et plusieurs mois après la fin du traitement. Elles s’administrent en perfusion intraveineuse :
- pendant 30 minutes toutes les 3 semaines pour le pembrolizumab ;
- pendant 60 minutes toutes les 2 semaines pour le nivolumab.
Un bilan bucco-dentaire est habituellement nécessaire avant le début du traitement médicamenteux contre le cancer.
Les médicaments nécessitant une injection dans les veines sont généralement administrés à l’hôpital en ambulatoire, c’est-à-dire que vous ne restez que le temps de la perfusion et rentrez chez vous le jour même. On parle aussi d’hospitalisation de jour. Dans certains cas, une hospitalisation de quelques jours est nécessaire. Parfois, la chimiothérapie conventionnelle peut être réalisée à domicile. Un infirmier vient alors chez vous pour poser la perfusion et administrer les médicaments.
Certains protocoles de traitement peuvent se composer uniquement de médicaments administrés par voie orale et sont pris sur plusieurs jours, à domicile.
Lorsqu’un médicament par voie orale vous est prescrit, il est fondamental de respecter rigoureusement les doses et les prises indiquées par le médecin pour obtenir la meilleure efficacité du traitement tout en évitant un surdosage.
La pose d’une chambre implantable
Administrer les traitements médicamenteux dans des petites veines comme celles du bras peut être difficile. Elles sont fragiles et les injections répétées peuvent devenir douloureuses.
Pour le traitement intraveineux, la pose d’une chambre implantable percutanée (CIP) est recommandée, voire indispensable pour certains produits.
Ce dispositif est composé d’un petit boîtier, la chambre implantable, et d’un tuyau souple et fin, un cathéter. Il est entièrement placé sous la peau, au cours d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale. Le boîtier est placé en haut du thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une veine. Après l’intervention, une radiographie du thorax est réalisée pour vérifier que le dispositif est positionné correctement.
À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable, à travers la peau. Un anesthésique local (en crème ou en patch) peut être appliqué une heure avant la perfusion. Ce système limite les douleurs liées aux piqûres répétées car celles-ci sont beaucoup moins profondes.
La chambre implantable reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d’avoir une activité physique normale, de se baigner, de voyager, etc.
Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont bien supportés. Une gêne peut néanmoins être ressentie en voiture à cause de la ceinture de sécurité. Cependant, le port de la ceinture de sécurité reste obligatoire.
Lorsque le dispositif n’est plus utile, il est enlevé, après la fin des traitements, lors d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale.
Pour en savoir plus sur le cathéter et la chambre implantable, consultez le guide Comprendre la chimiothérapie.
La pose d’un cathéter central inséré dans le bras
Un autre type de cathéter peut vous être proposé pour les perfusions de traitements médicamenteux. Il s’agit d’un cathéter qui est inséré dans une veine de votre bras et qui est poussé vers une grosse veine située près du cœur. On l’appelle cathéter central inséré par voie périphérique. Le qualificatif de « central » fait référence à sa position profonde au niveau du cœur et « la voie périphérique » à son insertion au niveau du bras.
La pose de ce cathéter se fait sous anesthésie locale par un radiologue. La veine de votre bras est repérée sous échographie. Une radiographie permet de contrôler le bon positionnement du cathéter après sa pose. Le cathéter est visible au niveau du bras. C’est à cet endroit qu’il sort du corps. Il est fixé par quelques points de suture puis protégé par un pansement. Il est important de garder le pansement au sec quand vous vous lavez et de ne pas faire de mouvements brusques ou répétés. Par l’embout du cathéter, il est possible non seulement d’injecter le traitement médicamenteux anticancéreux, mais aussi d’autres types de traitement, et d’effectuer des prélèvements de sang.