La surveillance d’un myélome asymptomatique

Une stratégie de surveillance sans mise en route d’un traitement est généralement proposée lorsque le myélome ne provoque pas de signe (clinique ou biologique), car les études n’ont pas montré le bénéfice de traiter à ce stade.

La surveillance a pour objectif de détecter au plus tôt des signes d’évolution de la maladie justifiant la mise en place d’un traitement. Elle permet en outre de repousser le traitement et les effets indésirables qui l’accompagnent tant qu’il n’est pas nécessaire. Certains myélomes évoluent lentement, sans générer de signes dans la phase précoce, et ce parfois pendant longtemps.

Le principe de la surveillance repose sur un suivi en consultation et des examens réguliers. Lorsqu’une évolution de la maladie est détectée, et uniquement dans cette situation, un traitement par médicaments (chimiothérapie et/ou thérapies ciblées) et des traitements symptomatiques peuvent alors être programmés.

La surveillance ne doit pas être confondue avec le suivi après un traitement qui concerne tous les myélomes traités. Ce suivi est programmé dans des temps et selon des modalités différentes de la surveillance présentée ici.

Dans quels cas une surveillance est-elle proposée ?

Cette prise en charge s’adresse aux patients atteints d’un myélome asymptomatique (c’est-à-dire au stade précoce de la maladie) et qui ne fait pas l’objet de traitement.

Lorsque la surveillance est le choix retenu en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), votre médecin discute avec vous des modalités de cette prise en charge. Il vous détaille notamment la façon dont les examens de surveillance sont planifiés dans le temps. Ces rendez-vous sont importants ; ils doivent être effectués selon le programme prévu.

La surveillance peut générer de l’anxiété. Si vous ressentez le besoin d’être soutenu ou aidé, n’hésitez pas à solliciter votre équipe médicale, une association de patients comme l’AF3M, votre entourage… Pouvoir exprimer ses sentiments, témoigner de son expérience, aide à conserver ou retrouver un certain équilibre.

Comment se déroule en pratique la surveillance ?

La surveillance est basée principalement sur des examens biologiques, programmés à intervalles réguliers, généralement tous les 3 à 6 mois. Elle fait l’objet d’une gestion coordonnée entre les membres de l’équipe qui vous suit à l’hôpital, notamment votre hématologue, et votre médecin traitant.

Chaque bilan comprend une consultation au cours de laquelle le médecin évalue votre état de santé général.

Des analyses biologiques sont effectuées pour mesurer et suivre l’évolution dans le temps de différents éléments, dont le pic monoclonal. Elles permettent aussi de détecter des anomalies qui pourraient être générées par le myélome.

En fonction de votre situation médicale et à un rythme défini par votre médecin, des examens d’imagerie médicale peuvent être réalisés. Ils ont pour but de rechercher d’éventuelles lésions osseuses lytiques.

Les résultats de l’ensemble de ces examens permettent à votre médecin de surveiller la maladie et de détecter une éventuelle progression.

Le médecin vous indique également les symptômes qui doivent vous conduire à consulter en dehors des rendez-vous programmés. Il s’agit notamment de l’apparition de douleurs osseuses, d’infections fréquentes, d’une fatigue ou d’un essoufflement anormaux… (liste non exhaustive). Si vous ressentez des symptômes nouveaux ou inexpliqués, consultez votre médecin traitant qui évaluera la nécessité de vous orienter vers votre équipe hospitalière.

La surveillance doit être poursuivie tout au long de la vie ou jusqu’à évolution de la maladie.

Que se passe-t-il lorsqu’une progression du myélome est suspectée ?

Si une évolution du myélome est constatée au travers des résultats des différents examens réalisés, l’opportunité de débuter un traitement médicamenteux sera discuté en RCP. Une proposition de prise en charge vous sera alors faite.