Chirurgie du cancer du poumon : se préparer à l'intervention

Deux consultations sont programmées quelques jours avant l’intervention, d’une part avec le chirurgien et d’autre part avec l’anesthésiste. Un bilan préopératoire doit également être réalisé.

La consultation avec le chirurgien

Le chirurgien vous explique les objectifs de l’opération, la technique qu’il va utiliser, les suites opératoires et les complications possibles. Il vous indique également la durée probable de l’intervention. Il aborde avec vous la gestion de la douleur après l’opération. Cette consultation est l’occasion de poser toutes les questions que vous avez au sujet de l’intervention.

Lors de cette consultation, le chirurgien peut vous demander de signer un consentement afin qu’un échantillon de la tumeur et de sang fasse l’objet d’une analyse génétique. L’objectif est de déterminer si vos cellules sont sensibles à des thérapies ciblées qui pourraient vous être proposées après la chirurgie. Cet échantillon peut également être conservé après l’opération dans une bibliothèque de tumeurs (tumorothèque), en vue de recherches ultérieures.

La consultation avec l’anesthésiste

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. Vous êtes endormi complètement. La consultation avec l’anesthésiste permet d’évaluer les risques liés à l’anesthésie, en prenant en compte vos antécédents médicaux et chirurgicaux.

Il est important de signaler tout problème de santé, notamment les allergies (rhume des foins, eczéma, allergie à certains médicaments, etc.), les problèmes respiratoires (asthme, bronchite chronique, etc.), les problèmes cardiaques (hypertension, par exemple), la prise de médicaments, les problèmes de coagulation liés à une maladie ou à une prise régulière de médicaments (aspirine, anticoagulants), ainsi que votre consommation d’alcool et de tabac. L’anesthésiste aborde avec vous la question de la gestion de la douleur après l’opération. Cette consultation est l’occasion de poser toutes les questions que vous avez au sujet de l’anesthésie.

L’arrêt du tabac quelques semaines avant une intervention est important pour réduire les risques de complications pendant et après l’opération (risques de complications pulmonaires, d’infection du site opératoire et de problèmes de cicatrisation). Des moyens existent pour accompagner l’arrêt du tabac et soulager les symptômes de sevrage. Pour en savoir plus sur l’arrêt du tabac, pourquoi et comment me faire aider ?

Le bilan préopératoire

Avant l’opération chirurgicale, vous serez soumis à un certain nombre d’examens. Des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) permettent d’évaluer le fonctionnement de vos poumons afin d’explorer vos capacités respiratoires au moment du diagnostic et d’estimer son évolution après l’opération. Le fonctionnement de votre cœur et de vos reins est aussi évalué. Ces examens sont :

  • la spirométrie, pratiquée avec un appareil (le spiromètre) muni d’un embout dans lequel le médecin vous demandera de souffler. Cet examen permet notamment de mesurer le volume maximum expiré en une seconde. Il est souvent associé à une gazométrie, qui permet de mesurer, grâce à une piqûre au poignet, le taux d’oxygène et de gaz carbonique dans le sang ;
  • la DLCO (diffusion libre de monoxyde de carbone –CO–), qui mesure le monoxyde de carbone qui parvient à passer la barrière entre les poumons (alvéoles pulmonaires) et le sang (capillaires sanguins pulmonaires). Pour cela, vous inspirez du monoxyde de carbone et la machine évalue la quantité que vous expirez, la différence ayant été absorbée ;
  • l’épreuve d’effort, qui permet de mesurer différents paramètres respiratoires et cardiaques lors d’une activité physique bien encadrée et effectuée, par exemple, sur ce qui ressemble à une bicyclette d’appartement (dite ergométrique) ;
  • une scintigraphie pulmonaire de ventilation et de perfusion, utile en cas de réserve respiratoire limite, prescrite dans certains cas. La scintigraphie est un examen d’imagerie de médecine nucléaire. Elle repose sur l’administration dans le corps d’un produit radioactif détecté par un type de caméra (appelé caméra gamma). Dans la scintigraphie pulmonaire de ventilation et de perfusion, un produit radioactif est inhalé et un autre est injecté dans le sang par une veine. Le cheminement de ces produits dans votre corps est suivi grâce à la caméra et permet d’évaluer s’il existe des obstacles dans la respiration (ventilation) ou dans la circulation sanguine pulmonaire (perfusion) ;
  • des analyses de sang, réalisées pour évaluer le bon fonctionnement des reins ;
  • un bilan cardiaque chez le cardiologue.

Une réhabilitation générale préopératoire

La réhabilitation générale préopératoire a pour but d’optimiser la chirurgie et de réduire les complications postchirurgicales.

Elle est basée sur différentes évaluations qui sont réalisées avant l’opération, si cela ne l’a pas déjà été fait depuis le diagnostic de votre cancer. Elles concernent notamment :

  • votre dépendance au tabac ;
  • votre état nutritionnel ;
  • votre état bucco-dentaire ;
  • l’encombrement de vos bronches par des sécrétions ;
  • l’altération de vos capacités physiques induite par une inactivité ;
  • selon votre âge, une évaluation gériatrique.

En fonction des résultats de ces évaluations, un accompagnement et des soins particuliers peuvent vous être proposés avant l’opération, comme :

  • une aide au sevrage tabagique ;   
  • un accompagnement diététique ;
  • une consultation chez le dentiste ;
  • une préparation respiratoire (apprentissage d’une bonne expiration et du contrôle de la toux) ;
  • des conseils pour une activité physique régulière et adaptée ;
  • un accompagnement psychologique.

Vos besoins sont réévalués tout au long et après la fin des traitements.