Comment se développe un cancer du col de l’utérus ?
La quasi-totalité des cancers du col de l'utérus sont des carcinomes, c’est-à-dire des tumeurs qui se développent à partir de l’épithélium, qui recouvre la surface interne du col de l’utérus. 80 à 90 % sont des carcinomes épidermoïdes qui se développent à partir de l’épithélium malpighien de l’exocol. 10 à 20 % sont des adénocarcinomes qui se développent à partir de l’épithélium glandulaire de l’endocol.
Dans la très grande majorité des cas, le cancer du col de l’utérus est dû à une famille de virus qui se transmettent par voie sexuelle : les papillomavirus humains ou HPV. L’infection par ce virus est fréquente puisqu’elle touche 9 personnes sur 10. Elle est, le plus souvent, sans conséquence, car elle disparaît spontanément.
Cependant, il arrive que le virus persiste pendant plusieurs années au niveau du col de l’utérus. Il peut alors provoquer des lésions dites précancéreuses, qui se traduisent par des modifications des cellules de l’épithélium, qui peuvent évoluer de différentes manières : disparaître spontanément, persister ou évoluer vers un cancer.
Comment se développe un cancer du col de l'utérus ?
Le passage d’une lésion précancéreuse au cancer s’opère lorsque les cellules transformées ont totalement envahi l’épaisseur de l’épithélium, limité par une structure que l’on appelle membrane basale. Si ces cellules n’ont pas franchi la membrane basale, on parle de cancer in situ.
En revanche, si les cellules transformées ont franchi la membrane basale, la tumeur s’étend plus profondément dans la muqueuse ; on parle alors de cancer invasif.
Le cancer peut s’étendre au-delà de l’utérus et envahir les organes voisins situés dans le pelvis : le vagin, les paramètres (tissus qui soutiennent l’utérus), la vessie, le rectum. Des cellules cancéreuses peuvent également se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques ou sanguins pour aller envahir d’autres parties du corps comme les ganglions lymphatiques proches, les poumons ou, plus rarement, le foie ou le péritoine, où elles forment des métastases. On parle alors de cancer métastatique.
Quels peuvent être les signes d’un cancer du col de l’utérus ?
Un cancer du col de l’utérus peut être suspecté lorsqu’une anomalie est décelée lors d’un examen de dépistage sur prélèvement cervico-utérin.
À un stade plus avancé, il peut également être suspecté devant plusieurs signes non spécifiques :
- saignements après les rapports sexuels et/ou dehors des périodes de règles ;
- douleurs pendant les rapports sexuels ;
- pertes nouvelles, abondantes, blanches ou plus colorées, parfois malodorantes ;
- douleurs dans la zone pelvienne, gêne pour uriner, tension douloureuse avec une envie pressante et continuelle d’aller à la selle (ténesme) ;
- douleurs lombaires.
Ces symptômes ne sont pas spécifiques d’un cancer du col de l’utérus et peuvent avoir d’autres causes. Il est important de les signaler à votre médecin afin qu’il en détermine l’origine.