Types et stades des cancers
Sur le plan médical, le mot « cancer » désigne un groupe de maladies très différentes les unes des autres. C’est pourquoi on ne devrait pas parler du cancer, mais des cancers, au pluriel. Il existe plusieurs types de cancers.
Types de cancers
Les différents types de cancers sont déterminés en fonction de l'histologie, autrement dit la nature du tissu dans lequel ils se développent.
Ainsi, on distingue :
- les carcinomes : les cellules cancéreuses apparaissent dans un épithélium, c'est-à-dire un tissu recouvrant les surfaces internes (tissu de revêtement des organes) ou externes (épiderme, par exemple). Dans cette famille, on distingue les adénocarcinomes qui se développent à partir de l'épithélium d'une glande telle que le sein et la prostate.
- les sarcomes : les cellules cancéreuses apparaissent dans un tissu « de support » comme les os, la graisse ou les muscles. On parle d'ostéosarcomes (sarcomes des os), de liposarcomes (sarcomes des tissus graisseux) et de rhabdomyosarcomes (sarcomes des muscles striés).
- les cancers hématopoïétiques ou hématologiques : les cellules cancéreuses apparaissent dans la moelle osseuse qui fabrique les cellules du sang (globules rouges et blancs et plaquettes) et leurs précurseurs. Elles peuvent également apparaître dans les autres organes lymphoïdes (thymus, ganglions lymphatiques, rate, amygdales…). Il existe trois familles de cancers hématologiques : les leucémies, les myélomes et les lymphomes.
Une autre classification oppose les tumeurs solides aux tumeurs des cellules sanguines. Les tumeurs solides (carcinomes et sarcomes), caractérisées par une masse individualisée, sont distinguées des cancers atteignant des cellules sanguines, qui sont diffuses dans l'organisme et principalement présentes dans la moelle osseuse ou le sang.
Les carcinomes et les sarcomes sont des tumeurs dites « solides » qui évoluent en suivant généralement les mêmes étapes, si aucun traitement n’est effectué. La tumeur est d’abord localisée dans le tissu d’origine puis elle grossit et commence à envahir les tissus voisins. La tumeur devient alors un cancer invasif. Des cellules cancéreuses peuvent se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux sanguins et lymphatiques pour envahir d’autres parties du corps. Se forment alors des métastases à distance.
DES STRATÉGIES D'IDENTIFICATION
Pour lutter contre la maladie et prévoir son évolution, il est très important de savoir l'identifier. C'est l'examen anatomopathologique des tissus contenant des cellules cancéreuses qui permet d'identifier clairement le type de cancer.
Réalisé sur des fragments de tissus prélevés sur la tumeur, soit par biopsie, soit lors de son ablation chirurgicale, cet examen repose sur l'étude de la forme et de la structure des cellules. Il permet un diagnostic du cancer et fournit des informations indispensables sur le plan du pronostic et de la prédiction de la réponse aux traitements.
Au-delà de cette étape incontournable de l'identification des cancers par leur examen anatomopathologique, des stratégies émergent dans le but d'améliorer leur caractérisation, autrement dit dans le but de mieux déterminer les caractéristiques spécifiques de chaque cancer d'un point de vue, par exemple, génétique ou moléculaire.
La découverte de nouveaux marqueurs biologiques, ou biomarqueurs, des constituants spécifiques des cellules cancéreuses d'un type de cancer détectables dans le sang fait notamment partie des enjeux actuels de la recherche.
En effet, ces marqueurs, au même titre que d'autres outils de caractérisation des cancers, devraient permettre la mise au point de traitements plus adaptés et plus ciblés et, de fait, plus efficaces.
Le développement d'un cancer
Exemple de développement d'un cancer du côlon
Classification et stades des cancers
Le développement d’un cancer est différent selon qu’il s’agit d’une tumeur solide (carcinome ou sarcome) ou d’un cancer hématopoïétique. Au moment du diagnostic, en plus d’identifier le type de cancer, les médecins définissent le degré d’extension de la maladie (reposant sur l'étendue et le volume de la tumeur), c’est-à-dire son stade. Pour cela, ils utilisent des systèmes de classification.
Classification des tumeurs solides
Pour déterminer le stade du cancer, les médecins s’appuient le plus souvent sur un système international de classification appelé TNM (Tumor, Node, Mestastasis), fondé sur :
- la taille de la tumeur (T) ;
- l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques par des cellules cancéreuses (N, de l’anglais Node qui signifie ganglion) ;
- la présence ou non de métastases dans d’autres parties du corps (M).
Il existe 5 stades différents, numérotés de 0 à IV. La détermination des stades varie selon le type de cancer.
À noter : Il existe également d’autres systèmes de classification des tumeurs solides, comme la classification FIGO pour les cancers de l’ovaire et du col de l’utérus, par exemple.
Elle distingue cinq stades :
- le stade 0 qui correspond à une tumeur dite in situ ;
- le stade 1 qui correspond à une tumeur unique et de petite taille ;
- le stade 2 qui correspond à un volume local plus important ;
- le stade 3 qui correspond à un envahissement des ganglions lymphatiques ou des tissus avoisinants ;
- le stade 4 qui correspond à une extension plus large dans l'organisme sous forme de métastases.
Classification des cancers hématopoïétiques
Pour les cancers hématopoïétiques, chaque type de cancer a sa propre classification. Par exemple, pour le myélome multiple, c’est la classification de Durie-Salmon qui est utilisée. Elle détermine 2 stades, A et B, en fonction du dosage de certains éléments dans le sang et des radiographies du squelette.
Éviter l’apparition des lésions ou les détecter précocement : prévention et dépistage des cancers
Cette évolution n'est pas inéluctable : il existe différents moyens d'agir pour interrompre l'enchaînement des étapes.
La prévention consiste à ne pas s'exposer aux facteurs cancérigènes pour éviter l'apparition des lésions.
Le dépistage des lésions précancéreuses, lorsqu'il est possible, permet de les retirer avant qu'elles ne dégénèrent en cancer. C'est ce que permet, par exemple, le test de dépistage cervico-utérin ou frottis (dépistage du cancer du col de l'utérus).
Plus fréquemment, le dépistage permet de détecter des petites tumeurs avant l'apparition de symptômes, grâce à des examens tels que la mammographie (dépistage du cancer du sein).
Enfin, la détection précoce consiste à identifier les signes d'alerte dès leur apparition : ils varient d'un cancer à l'autre mais il est important de savoir les reconnaître (toux persistante, présence de sang dans les selles, grosseur qui ne diminue pas…) et de consulter sans attendre.
Dans la majorité des cas, plus un cancer est soigné tôt, moins les traitements sont lourds et meilleures sont les chances de guérison.
Pour en savoir plus sur les cancers, consulter la rubrique dédiée aux patients et à leurs proches.