Cigarettes électroniques : ce qu’il faut savoir
Les systèmes électroniques de délivrance de la nicotine (SEDEN), communément appelés « cigarettes électroniques », sont des produits constitués d’une batterie, d’un réservoir de liquide et d’une résistance.
La batterie chauffe la résistance immergée dans le liquide. L’appareil émet un aérosol lorsque l’utilisateur aspire sur l’embout. Le liquide contient en général du propylène glycol et de glycérol, solvants organiques dans lesquels plusieurs substances peuvent être dissoutes comme la nicotine, et des produits donnant
le goût/saveurs (arômes) au liquide/aérosol.
L’utilisateur peut acheter un produit avec ou sans nicotine et choisir l’arôme du liquide. On estime à plusieurs milliers le nombre de produits utilisés pour concevoir les saveurs.
Mais les cancers liés au tabac sont dus à de nombreuses substances cancérigènes (benzène, l'arsenic, le chrome, etc.), tandis que le monoxyde de carbone et les particules fines produits par la fumée sont les principaux responsables des maladies cardiovasculaires et que les particules solides présentes dans cette fumée jouent un rôle important dans la survenue d'une insuffisance respiratoire. Ces produits n'existent pas à des taux significatifs dans les systèmes électroniques de délivrance de la nicotine (SEDEN).
Si les connaissances progressent rapidement sur ce produit, il existe encore des incertitudes concernant ses effets sur la santé. Toutefois, les effets irritants et/ou toxiques des composants des SEDEN semblent moins élevés que ceux du tabac.
La cigarette électronique ou SEDEN : quels risques pour la santé ?
On pourrait donc supposer que les risques de cancer seront réduits chez les fumeurs de tabac qui passent à l’utilisation de systèmes électroniques de délivrance de la nicotine (SEDEN) . Toutefois, on ne sait s’il peut y avoir en contrepartie d’autres effets sur la santé d'une utilisation prolongée de ce dispositif ; c'est pourquoi les experts sanitaires la déconseillent actuellement aux non-fumeurs.
Même si l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) invite à la vigilance sur la cigarette électronique, il faut évaluer la balance bénéfice-risque entre ce dispositif et le tabac, qui est à l’origine de 75 000 décès chaque année en France. Des études sont en cours afin d’évaluer la nocivité des cigarettes électroniques. En France, l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) travaille actuellement sur l’évaluation des risques associés à l’usage des produits du vapotage.
SEDEN et sevrage tabagique
L'utilisation des SEDEN (ou cigarette électronique) en France
Les systèmes électroniques de délivrance de la nicotine (SEDEN) sont apparus vers 2010 en France. Les utilisateurs de la cigarette électronique sont appelés « vapoteurs ».
En 2020, 34,7 % des Français métropolitains l’ont déjà essayée, 5,4 % déclaraient vapoter actuellement (contre 3,8 % en 2017)et 4,3 % l'utilisaient quotidiennement.
En 2018, seulement, 1 % des vapoteurs quotidiens n’ont jamais fumé de tabac. Ils représentaient moins de 0,01 % de la population adulte totale.
Pour les vapoteurs et les ex-vapoteurs, l’usage des SEDEN répond à un objectif d’arrêt du tabac (6 Français sur 10) ou de diminution de leur consommation (3 Français sur 10). 30% des vapoteurs utilisent la cigarette électronique avec un objectif de diminution de la consommation de cigarette.
Efficacité des SEDEN (ou cigarette électronique) sur l’arrêt du tabac ?
Les données issues des études menées jusqu’à présent sont limitées et de qualité incertaines. Elles ne permettent pas encore d’affirmer que la cigarette électronique est un outil validé d’aide à l’arrêt du tabac.
Les SEDEN dans un contexte de forte prévalence du tabagisme
Il existe toujours des incertitudes sur les risques de l’usage des SEDEN (cigarettes électroniques) et sur leur rôle potentiel d’entrée dans le tabagisme.
Ces produits sont des produits de consommation, ils peuvent ainsi être utilisés par la population en dehors (ou en complément) d’une prise en charge pour l’arrêt du tabagisme, dans le cadre du système de soin.
L’absence des connaissances fondées sur les preuves n’exclut pas que le rapport bénéfices/risques de ces produits utilisés hors système de santé puissent représenter une aide pour certains consommateurs et contribuer ainsi à améliorer leur santé.
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