Lymphome non hodgkinien : quels sont les effets indésirables des traitements médicamenteux (chimiothérapie et anticorps monoclonaux) ?

Les effets indésirables les plus fréquents des médicaments utilisés pour traiter les lymphomes non hodgkiniens sont présentés ci-après. Cette liste n’est pas exhaustive (pour plus de détails, vous pouvez consulter la notice du médicament qui vous a été prescrit).

En fonction du protocole de traitement qui vous a été proposé, votre médecin vous indique de façon précise les effets indésirables qui peuvent vous concerner et vous informe sur les moyens d’y faire face.

Cette liste paraît impressionnante ; gardez à l’esprit que la survenue de l’ensemble de ces effets n’est pas systématique.

Quels sont les signes d'une infection ?

En cas de fièvre (température égale ou supérieure à 38,5° C) ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, mal de gorge, sensation de brûlures en urinant, diarrhée ou vomissements importants, etc.), contactez immédiatement votre médecin. Des consignes écrites vous sont remises avant vos traitements médicamenteux pour vous indiquer la conduite à tenir en cas de fièvre. Ne prenez pas de médicament non prescrit à l’hôpital sans avis médical.

Des réactions en cours de perfusion des anticorps monoclonaux

Les anticorps monoclonaux, notamment le rituximab, peuvent engendrer la survenue de réactions liées à la perfusion. Celles-ci sont probablement liées à l’activation du système immunitaire induite par le médicament, ce qui provoque une libération de substances appelées cytokines et/ ou d’autres médiateurs chimiques.

Les symptômes les plus fréquents sont :

  • l’apparition de fièvre ou de frissons ;
  • une baisse de tension ou une hypertension ;
  • des céphalées (ou maux de tête) ;
  • des irritations de la gorge ou encore des réactions cutanées pendant les perfusions, surtout au cours de la première d’entre elles.

Une diminution de la vitesse de la perfusion permet habituellement de limiter ces réactions, de même que la prise de certains médicaments. Dans certains cas, la perfusion est interrompue, en particulier en présence d’importantes difficultés respiratoires.

Une baisse du nombre de cellules sanguines : anémie, neutropénie et thrombopénie

La moelle osseuse produit en permanence des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes. Les médicaments de chimiothérapie et les anticorps monoclonaux sont susceptibles d’entraîner une baisse de la production de ces cellules sanguines.

L’anémie

La diminution du taux de globules rouges et d’hémoglobine (le pigment rouge intense qui donne sa couleur caractéristique au sang et qui se trouve dans les globules rouges) provoque, lorsqu’elle est importante, une anémie. Celle-ci s’accompagne généralement d’une sensation de fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos. Elle peut également se traduire par d’autres signes comme une pâleur, des vertiges, un essoufflement à l’effort ou des difficultés de concentration.

La plupart des protocoles de chimiothérapie peuvent provoquer une anémie légère ou modérée. Il est parfois nécessaire de prescrire un traitement pour la corriger. Il existe en effet des médicaments, appelés facteurs de croissance, qui stimulent la production de globules rouges. Lorsque l’anémie est importante, il est possible de recourir à une transfusion de globules rouges.

La neutropénie

La chimiothérapie et les anticorps monoclonaux entraînent fréquemment une baisse des polynucléaires neutrophiles, un type de globules blancs présents dans le sang. On parle alors de neutropénie.

Celle-ci peut être importante mais elle est toujours transitoire. Elle survient le plus souvent entre sept et dix jours après l’administration du traitement et dure jusqu’à cinq jours.

Le rôle des polynucléaires neutrophiles est primordial dans la lutte contre les infections virales et bactériennes. C’est pourquoi un taux trop bas de polynucléaires neutrophiles expose à un risque d’infection. Pour limiter la neutropénie et donc le risque d’infection, votre médecin peut décider de diminuer les doses de la chimiothérapie, voire de retarder une cure. Il est parfois également nécessaire de prescrire des facteurs de croissance pour prévenir la neutropénie.

La thrombopénie

La thrombopénie correspond à une diminution du taux de plaquettes dans le sang, provoquant une moins bonne coagulation. Un taux de plaquettes trop bas peut entraîner la survenue de saignements (au niveau des gencives ou du nez, par exemple) et d’hématomes. En cas de coupure, le saignement risque également d’être plus important et plus prolongé. Il est parfois nécessaire de recourir à une transfusion de plaquettes.

L’aplasie

Le nombre de globules blancs, de globules rouges et de plaquettes peut baisser simultanément de façon importante ; on parle alors d’aplasie. Au cours du traitement, des prises de sang sont réalisées régulièrement pour vérifier les taux des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le dossier sur les effets indésirables dans le sang liés à la chimiothérapie.

Une chute des cheveux

Pour la plupart des patients, la chute des cheveux (nommée également alopécie) est un effet indésirable très gênant de la chimiothérapie. Cette chute peut concerner tous les poils du corps au niveau du cuir chevelu, des sourcils, des cils, des bras, des jambes et du pubis. Elle est variable selon les médicaments et les personnes : il est possible que toute la chevelure tombe ou simplement qu’elle se raréfie. Certaines personnes ressentent des démangeaisons, des picotements au niveau du cuir chevelu, juste avant et au moment de la chute.

La chute de cheveux, quand elle se produit, survient la plupart du temps deux à trois semaines environ après le début de la chimiothérapie.

Dans tous les cas, elle est temporaire, les cheveux repoussent une fois la chimiothérapie terminée (environ deux mois après). Au début, les cheveux qui repoussent peuvent avoir une texture ou une couleur différentes de celles d’origine. Mais avec le temps, la chevelure reprend généralement son aspect initial.

Limiter la chute des cheveux avec un casque réfrigérant

Dans certains cas, des casques réfrigérants visant à limiter la chute des cheveux peuvent vous être conseillés dans certains centres et hôpitaux. Ils sont à porter pendant les séances. Le casque est parfois mal supporté par le patient, provoquant une sensation de froid intense, des maux de tête, des douleurs oculaires ou cervicales.

Découvrez nos conseils pour prendre soin de vos cheveux.

Pour en savoir plus sur les casques réfrigérants, consulter notre page "un casque réfrigérant pour réduire la chute des cheveux".

Des ongles fragilisés

Les ongles des mains ou des pieds peuvent aussi changer d’aspect et parfois tomber, sans occasionner de douleur. Avant qu’un ongle ne se détache, un nouvel ongle a commencé à pousser en dessous.

Pour obtenir des conseils afin de protéger les ongles fragilisés, consulter la page "protéger les ongles, les cils et les sourcils".

Les nausées et les vomissements

Les traitements médicamenteux peuvent provoquer des nausées (envie de vomir) ou des vomissements.

À quel moment surviennent les nausées ou vomissements ?

Ces effets indésirables surviennent fréquemment le jour de la prise du traitement mais ils peuvent aussi se produire plus tardivement. Les nausées durent rarement plus de 72 heures après le traitement et ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements.

Des phénomènes de nausées anticipatoires peuvent survenir : elles commencent parfois dès l’entrée dans le lieu de soins (l’hôpital ou la clinique), avant le début de la perfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement et peuvent être réduites par des médicaments ou des techniques de relaxation. Pour obtenir des conseils pratiques afin de limiter les nausées et vomissements, vous pouvez consulter notre dossier sur les effets indésirables liés à la chimiothérapie

Des inflammations de la bouche (mucites) et des aphtes

L’apparition d’aphtes au niveau de la bouche est un des effets indésirables possibles de la chimiothérapie. Leur survenue dépend des médicaments administrés.

La muqueuse de la bouche peut devenir rouge, douloureuse et s’irriter ; on parle alors de mucite. Des infections de la bouche et de la gorge provoquées par un virus ou un champignon (mycose) peuvent également survenir.

Pour obtenir plus de conseils pratiques afin de limiter les aphtes et inflammations de la bouche, vous pouvez consulter le dossier sur les effets indésirables liés à la chimiothérapie.

Des diarrhées et constipations

La diarrhée

La diarrhée est un des effets indésirables possibles des traitements médicamenteux. Le plus important, en cas de diarrhée, est d’éviter la déshydratation en buvant régulièrement. Des médicaments permettent de prévenir ou de limiter la diarrhée. Toute diarrhée s’accompagnant de pertes de sang ou de fièvre doit être signalée rapidement à votre équipe soignante.

La constipation

La constipation est aussi une complication fréquente des traitements médicamenteux. Elle survient en général deux à quatre jours après la perfusion et doit être traitée dès son apparition. En cas de survenue de cet effet indésirable, il faut prévenir votre médecin afin qu’il vous recommande un régime alimentaire adapté et vous prescrive un traitement laxatif.

Pour savoir comment limiter ces perturbations, vous pouvez consulter notre rubrique consacrée aux maux de ventre et du bas-ventre liés à une chimiothérapie

La modification du goût et la perte d’appétit

La chimiothérapie et le rituximab (anticorps monoclonal) entraînent chez certaines personnes une modification du goût (dysgueusie) et des odeurs (dysosmie). Certains aliments appréciés jusqu’alors peuvent ne plus être appétissants du tout. De même, des odeurs deviennent écœurantes. Dans ce cas, le mieux est de consommer les aliments qui vous attirent le plus et de privilégier les modes de cuisson et les plats qui dégagent le moins d’odeurs.

Pour obtenir des conseils pour stimuler l’appétit, consulter la page Chimiothérapie : les effets indésirables généraux

Les troubles cutanés

Certains médicaments de chimiothérapie et les anticorps monoclonaux peuvent entraîner des troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques, dessèchement, tiraillement, ainsi que des éruptions cutanées appelées rashs cutanés.

Pour obtenir plus de conseils pratiques pour limiter les troubles cutanés, consulter la page problèmes de peau.

Des troubles cardiaques possibles avec certaines chimiothérapies et immunothérapies

Certains médicaments de chimiothérapie peuvent altérer le bon fonctionnement du cœur. Il s’agit des anthracyclines, notamment de la doxorubicine, l’un des médicaments du protocole CHOP. Des troubles cardiaques peuvent également survenir en cas d’administration d’anticorps monoclonaux. C’est pour cette raison que votre médecin vous prescrit un examen d’évaluation cardiaque (consultation auprès d’un cardiologue, échographie ou scintigraphie cardiaques) avant de débuter le traitement.

Votre médecin vous conseillera un suivi à vie de votre fonction cardiaque. En effet, certaines anomalies peuvent survenir à distance de la fin du traitement. Une activité physique régulière et une bonne hygiène de vie sont indispensables à la préservation d’une bonne fonction cardiaque.

Une éventuelle prise de poids

Une prise de poids peut être consécutive aux traitements des lymphomes non hodgkiniens, notamment si de la cortisone est prescrite. Elle peut aussi être liée aux changements de rythme de vie imposés par la maladie, avec notamment une diminution de l’activité physique. En cas de prise de poids trop importante, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement diététique et sportif dans le cadre des soins de support. Parlez-en à votre médecin.

Des sensations d’engourdissement ou de fourmillement

Très rarement, les traitements médicamenteux peuvent entraîner des troubles de la sensibilité qui se manifestent par des sensations d’engourdissement, de fourmillements ou de picotements qui peuvent être douloureuses et handicapantes. Si ces symptômes persistent entre deux séances de traitement ou s’ils entraînent une gêne fonctionnelle, comme une difficulté à saisir un objet ou à marcher, votre hématologue arrêtera le traitement et le remplacera par d’autres médicaments.

Des troubles auditifs

Des troubles auditifs de type difficultés à entendre ou bourdonnements d’oreille peuvent apparaître, notamment en cas de traitement par des médicaments à base de platine (le cisplatine, par exemple). Il est important de les signaler à l’équipe soignante. Un audiogramme, permettant de contrôler la fonction auditive, peut être effectué au besoin.

Des réactions allergiques

Comme tout médicament, les molécules de chimiothérapie classique et d’immunothérapie peuvent être sources d’allergies. Alertez votre médecin en cas de gonflement du visage, des lèvres et de la langue, de difficultés à respirer ou d’essoufflement, de fièvre, de réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs, boutons), ou de tout autre trouble inhabituel.

Pour en savoir plus sur les effets indésirables liés à la chimiothérapie, consultez le dossier sur les effets indésirables.

Douleurs musculaires et articulaires avec les immunothérapies

Les anticorps monoclonaux peuvent également entraîner des douleurs dans les muscles et dans les articulations.