L’essentiel sur la recherche contre les cancers

La recherche sur les cancers fait appel à plusieurs spécialités différentes : académiciens, cliniciens, épidémiologistes, mais aussi spécialistes des sciences humaines et sociales et de santé publique. Tous ces acteurs travaillent ensemble pour faire avancer les connaissances sur les cancers et les moyens de les prévenir, de les dépister et de les soigner.

  • À quoi sert la recherche sur les cancers ?

    La recherche met tout en œuvre pour agir contre le cancer, à tous les niveaux : prévention des facteurs de risque, dépistage et détection précoce, traitements, meilleure compréhension des mécanismes et de la biologie des tumeurs... Chaque jour, les chercheurs font émerger de nouvelles connaissances et de nouvelles pistes de lutte contre les cancers.

    La recherche peut être dite «fondamentale» et se mener en laboratoire : étude génomique des tumeurs, compréhension des mécanismes cancéreux… Elle peut aussi être clinique, en particulier avec l’essor important des essais cliniques mis en place pour favoriser l’accès des personnes malades aux nouvelles molécules prometteuses contre leur tumeur. Un autre domaine  recherche, dit «recherche translationnelle», vise à accélérer les transferts de connaissances, tests et remèdes, depuis les laboratoires jusqu’au lit du patient.

    La recherche peut enfin être menée parmi la population d’un ou de plusieurs pays, pour mieux connaître sa situation par rapport au cancer. Ainsi, une branche appelée «recherche interventionnelle», développée depuis quelques années, se base sur ce qui existe déjà pour évaluer et améliorer les actions actuelles de lutte contre les cancers. Elle inclut à la fois les chercheurs et les acteurs de terrain (soignants, associations, politiques…).

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  • Oui, la recherche a connu de grandes avancées depuis une dizaine d'années.

    Ainsi, en prévention, des vaccins sont désormais disponibles contre certains virus dont on sait qu’ils peuvent, à long terme, provoquer un cancer : les papillomavirus et le virus de l’hépatite B. Les chercheurs travaillent également à la mise au point de vaccins «thérapeutiques», visant à soigner des cancers ou à éviter des récidives.

    Dans le domaine du dépistage, l’informatisation et la modélisation (3D), mais aussi la mise au point de techniques d’imagerie comme l’IRM, permettent aux radiologues de mieux examiner les organes sous toutes leurs coutures et donc, de détecter des tumeurs de très petite taille qui seraient passées inaperçues auparavant. Les bio-informaticiens et biomathématiciens travaillent avec les chercheurs pour améliorer sans cesse la sensibilité et la fiabilité des machines.

    La recherche a également permis, notamment, d'associer plus efficacement les traitements (utilisation de radiothérapie au cours d'une intervention chirurgicale, par exemple), de rendre la radiothérapie plus précise de façon à préserver au maximum les organes voisins pour limiter les effets secondaires du traitement, et mettre au point des techniques de chirurgie moins mutilantes (cœlioscopie, ganglion sentinelle...).

    Outre les progrès réalisés dans les techniques de diagnostic et de suivi, les progrès en cours visent également à mettre en œuvre des traitements médicamenteux adaptés à chaque type de cancer. C’est ce qu’on appelle la médecine de précision (ou «personnalisée»). L’objectif poursuivi est double : augmenter l’efficacité et minimiser les effets indésirables.

    Ainsi, la biologie moléculaire a permis d'identifier des anomalies génétiques présentes dans certaines tumeurs. Cela a conduit à développer des molécules qui agissent directement sur ces anomalies : les thérapies ciblées. Plus efficaces et présentant moins d'effets secondaires que la chimiothérapie classique, elles permettent de personnaliser le traitement de chaque malade en fonction des caractéristiques de sa tumeur. Mais elles ne permettent pas encore de traiter tous les cancers. À l'heure actuelle, plus d'une centaine de molécules de thérapie ciblée et près d'une quarantaine d'immunothérapies sont disponibles.

  • Jusqu’à une période récente, il fallait compter 20 à 30 ans pour qu’une découverte en laboratoire se transforme en un nouveau traitement. Ces délais sont aujourd’hui réduits à 10-15 ans.

    Si cette durée peut encore sembler longue, elle recouvre des étapes qui sont indispensables :

    • validation de l’idée en laboratoire, identification d’une entité chimique active et stable ;
    • évaluation de l’efficacité et de la toxicité sur l’animal ;
    • évaluation du traitement en collaboration avec des patients pour déterminer la dose à administrer, confirmer l’efficacité et comparer, à grande échelle et sur une période longue, le nouveau traitement au traitement habituel : c'est l'étape des essais cliniques ;
    • homologation du traitement par les autorités de santé.

     
    Ainsi, avant de proposer un nouveau traitement aux milliers de patients concernés, l’objectif est de s’assurer qu’il est efficace et bien toléré, ou en tout cas que le rapport entre les bénéfices et les risques est favorable au malade.

    Aujourd’hui, l’accent est mis sur l’accélération des procédures à chaque étape, afin que les travaux des chercheurs trouvent une application concrète encore plus rapidement.

  • Trois types d’acteurs interviennent pour financer la recherche sur le cancer :

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