Aide pour votre pratique du dépistage des cancers cutanés
Si le dermatologue est l’expert en repérage des cancers cutanés, d'autres professionnels de santé – médecin généraliste ou du travail, infirmier, masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue – ont un rôle à jouer dans la prévention et la détection précoce de ces tumeurs.
Pour prévenir et détecter précocement les cancers de la peau, il est important de bien connaître les facteurs de risque environnementaux et professionnels, ainsi que les premiers signes d’alerte.
L'Institut met à votre disposition deux fiches d'aide à la pratique sur la détection précoce des cancers de la peau : l'une à destination des médecins généralistes, l'autre dédiée aux infirmiers et kinésithérapeutes.
Un dépliant sur la détection précoce des mélanomes, que vous pouvez remettre à vos patients, est également disponible.
Évaluer le niveau de risque
Pour faire le point sur le niveau de risque de votre patient, voici 7 questions à lui poser :
- A-t-il des antécédents personnels ou familiaux de cancers de la peau ?
- Bronze-t-il difficilement ou êtes-vous sujet aux coups de soleil ?
- Au cours de son enfance ou de son adolescence, a-t-il eu des coups de soleil avec brûlures au second degré (érythème + cloque) ?
- A-t-il beaucoup de nævi (≥ 40) ou des nævi larges (+ de 5 mm) et irréguliers ?
- Est-il régulièrement exposé aux UV artificiels (cabines de bronzage, soudure à l’arc) ?
- Est-il immunodéprimé, que cette immunodépression soit constitutionnelle ou acquise (traitement immunosuppresseur, VIH-sida) ?
-
Travaille-t-il ou a-t-il travaillé à un poste qui l'expose à des facteurs de risque de cancer de la peau : UV, arsenic, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), rayonnements ionisants ?
C’est le cas des personnes exerçant un travail en extérieur ou encore la soudure des métaux, la sidérurgie, la radiologie médicale et industrielle, l’utilisation de pesticides arsenicaux.
A noter : les éventuels cancers liés à ces expositions peuvent donner lieu à une déclaration en maladie professionnelle.
Si votre patient a répondu oui à l’une de ces questions, il doit être considéré comme à risque de cancer de la peau et donc, faire l’objet d’un suivi spécifique.
De manière générale, les personnes ayant une peau très blanche ou claire, des cheveux roux, blonds ou châtains clairs, des yeux bleus, verts ou clairs, ou présentant de nombreuses taches de rousseur, sont considérées comme présentant un risque plus élevé de développer un cancer cutané.
Conseils de prévention
Les rayonnements UV constituent la première cause de cancers cutanés, en particulier de mélanome. Quel que soit le niveau de risque de votre patient, informez-le sur la prévention des facteurs évitables et sur les signes qui doivent motiver une consultation :
- se protéger du soleil et éviter les cabines de bronzage ;
- examiner sa peau régulièrement, idéalement tous les trois mois s’il présente un risque plus élevé de cancer cutané ;
- revenir rapidement en consultation en cas de lésion douteuse évolutive ou dont l’aspect s’est modifié.
Détecter un carcinome cutané
Les carcinomes sont plus courants mais moins graves que les mélanomes. Ils apparaissent le plus souvent après 50 ans, habituellement sur les parties découvertes du corps : visage, épaules, dos, torse, bras, mains, jambes, pieds. De manière générale, ils prennent l’aspect d’une plaie qui ne cicatrise pas, ou d’un bouton ou d’une croûte qui persiste et se modifie. De tels signes doivent vous conduire à adresser votre patient à un dermatologue.
Détecter un mélanome cutané
Trois éléments à retenir pour différencier un nævus d’un mélanome :
- le « principe du vilain petit canard » : tous les grains de beauté d’une personne se ressemblent et celui qui n’est pas « comme les autres » doit donc attirer votre attention ;
- toute modification de l’aspect de la peau : apparition d’une une tache brune, modification d’un grain de beauté, plaie qui ne cicatrise pas, bouton ou croûte persistant et qui s’étend ;
- la règle ABCDE, qui vous permet de repérer les lésions pouvant faire suspecter un mélanome :
La présence d’un ou plusieurs de ces critères n’implique pas forcément un cancer cutané mais elle doit vous conduire à adresser rapidement votre patient à un dermatologue.
À noter : un mélanome ne survient pas toujours sur un nævus. Il peut correspondre à une nouvelle lésion, pigmentée ou non.
Autres professionnels : un rôle de conseil auprès des patients
Masseur-kinésithérapeute, infirmier, pédicure-podologue : votre activité vous permet d’avoir accès à la peau des patients et votre rôle de conseil en santé est reconnu. Vous pouvez être amené à les conseiller sur une lésion cutanée, à les adresser le cas échéant à leur médecin traitant et à répondre à leurs questions sur la prévention des cancers cutanés.
Documents à télécharger
- Dépistage des cancers : recommandations et conduites à tenir (novembre 2018) - PDF 114,57 ko
- Détection précoce des cancers de la peau - Médecins généralistes (octobre 2017) - PDF 492,58 ko
- Détection précoce des cancers de la peau - Infirmiers et kinésithérapeutes (octobre 2017) - PDF 492,51 ko
- Rapport d’orientation sur les facteurs de retard au diagnostic du mélanome cutané - PDF 597,99 ko
- Détection précoce du mélanome cutané : le rapport d’actualisation de la revue de la littérature - PDF 1,07 Mo
- Recommandation de bonne pratique : « Mélanome cutané métastatique » - PDF 2,24 Mo
- « Les chiffres clés sur la prise en charge des cancers cutanés en France » - PDF 13,35 Mo