Les réponses à vos questions

Pourquoi le dépistage du cancer de la prostate n'est-il pas recommandé ? Et si j'ai des facteurs de risque ? Des réponses à vos questions pour vous aider à mieux comprendre ce dépistage et à aborder cette question avec votre médecin.

Le dépistage du cancer de la prostate - S'informer avant de décider

 

  • Peut-on prévenir l’apparition de ce cancer ?

    Non, on ignore à ce jour comment prévenir efficacement le cancer de la prostate.  L’impact de facteurs en lien avec les modes de vie tels que des facteurs de risques environnementaux, infectieux et nutritionnels reste incertain.

    • Le bénéfice du dépistage du cancer de la prostate par dosage de PSA n’est pas clairement avéré : son impact sur la mortalité, principal critère conduisant à la mise en place d’un programme organisé de dépistage, n’est à ce jour pas démontré. Les deux études scientifiques les plus importantes (américaine et européenne) ne permettent de conclure ni sur l’intérêt de faire un dosage de PSA ni sur le bénéfice global que l’on en tire après traitement. En effet, l’étude européenne, biaisée, met en évidence une réduction de la mortalité grâce à un dépistage régulier par dosage de PSA. L’étude américaine, également biaisée, n’en détecte aucune ;
    • Le dosage du PSA et le toucher rectal comme tests de dépistage sont insuffisamment fiables ;
    • Ce dépistage expose au risque de détecter et de soigner de nombreux cancers de la prostate qui n’auraient eu aucune conséquence pour les hommes et n’auraient donc pas nécessité de traitement. En effet, ce cancer évoluant habituellement lentement, sur plusieurs années, de nombreux cancers de la prostate restent « latents ». Or, les conséquences physiques et psychologiques du diagnostic et des traitements du cancer de la prostate peuvent être importantes. Cependant, pour un homme dont le cancer deviendrait agressif, le dépistage peut être bénéfique.
  • Il n’existe dans aucun autre pays de programme national de dépistage du cancer de la prostate.

  • L’âge est le principal facteur de risque.

    En savoir plus

  • Il n’existe pas de recommandations nationales ou européennes préconisant un dépistage systématique pour les hommes dits « à risque ». Votre médecin est la personne la mieux formée pour répondre à toutes vos questions et vous aider dans votre réflexion.

  • Aujourd’hui, dans 90% des cas, un taux de PSA faible signifie qu'il n'y a pas de cancer de la prostate. Toutefois, Il peut arriver qu'un taux de PSA soit faible, alors qu’un cancer est présent (10% des cas). Le seuil au-dessus duquel un dosage de PSA devrait être considéré comme anormal ne fait pas consensus et la conduite à tenir par le médecin en cas de dosage anormal n’est pas standardisée. Par ailleurs, on ne sait pas aujourd’hui à quel rythme le dosage de PSA, associé au toucher rectal, devrait être réalisé.  

  • La décision de s’engager dans une démarche de dépistage du cancer de la prostate est un choix individuel dans lequel votre situation et votre appréciation personnelle jouent un rôle important (âge, éventuels antécédents familiaux, origine antillaise ou africaine des hommes). Malgré les inconvénients de ce dépistage et les incertitudes sur les bénéfices, certains hommes peuvent donc considérer, en lien avec leur médecin, qu’un dépistage du cancer de la prostate est envisageable. Il s’agit donc d’un choix personnel qui mérite d’être discuté et réfléchi.

    Votre médecin est la personne la mieux formée pour répondre à toutes vos questions et vous aider dans votre réflexion.

  • Non, si le dépistage est positif, il indique la présence d’une anomalie, qui n’est pas nécessairement un cancer. Il peut s’agir, par exemple, d’une hypertrophie de la prostate, d’une prostatite ou d’une infection urinaire. Des examens complémentaires (dont des biopsies) sont alors le plus souvent prescrits.

  • Les principaux axes de recherche portent notamment sur : 

    • la meilleure caractérisation des tumeurs et la recherche de nouveaux biomarqueurs utilisables dans le cadre d’un dépistage, à la fois en vue de minimiser le surdiagnostic et le surtraitement qui en résulte, et de mieux cibler les indications thérapeutiques ; 
    • l’optimisation de la stratégie curative dans le cadre d’une stratégie de désescalade thérapeutique et la démonstration de l’intérêt d’options telles que la surveillance active (même si celle-ci peut être source d’angoisse pour le patient).