Principaux rappels sur la prévention et le dépistage des cancers

Le cancer n’est pas une « fatalité » : il est possible d’en prévenir l’apparition, ou encore de détecter une tumeur très tôt afin d’avoir de meilleures chances d’en guérir.

Hiérarchie des risques de cancer
  • On pourrait éviter 40% des cancers en modifiant son mode de vie.

    Il existe une multitude de facteurs de risque de cancers, dont certains sont évitables.

    Le tabac est de loin le principal facteur de risque évitable de cancers. On estime qu’il est responsable de 47 000 décès par cancer, en particulier par cancer du poumon, chaque année en France. Une étude britannique publiée en 2011 montre que les fumeurs perdent en moyenne 10 ans de vie (toutes causes de décès imputables au tabac confondues). Un lien est également avéré entre le tabac et d’autres localisations de cancers : cavité buccale, vessie, rein, côlon, rectum.

    De plus, le tabac agit en interaction avec d’autres facteurs de risque (au premier chef l’alcool) et multiplie le risque de certains cancers : le risque de développer un cancer de la cavité buccale est ainsi multiplié par 1,57 pour un fumeur qui ne consomme pas d’alcool et par 13 lorsque la personne fume et consomme de l’alcool.

    Arrêter le tabac est donc bénéfique pour la santé, quel que soit votre âge. Le risque de cancer diminue au fur et à mesure que passent les années sans tabac ; il est presque réduit de moitié 5 ans après la dernière cigarette.

    Obtenir de l’aide au sevrage tabagique sur le site Tabac Info Service

  • Le cancer n'est pas contagieux mais certains cancers ont des origines infectieuses, c’est-à-dire qu'ils se développent à partir d'une infection causée par un virus ou une bactérie.

    Ainsi, les papillomavirus humains (HPV) sont susceptibles de causer des cancers du col de l'utérus et le virus de l'hépatite B est à l'origine de certains cancers du foie. Ces virus ne provoquent pas directement le cancer mais entraînent une infection chronique qui en favorise l'apparition.

    Il existe des vaccins contre ces deux familles de virus.

    Il est également possible de bénéficier d'un dépistage du cancer du col de l’utérus tous les 3 ans de 25 à 65 ans, qu’on soit vaccinée ou non.

    Par ailleurs, la bactérie Helicobacter pylori est en cause dans la plupart des cas de cancers de l'estomac. Lorsqu'elle est diagnostiquée, cette infection relève d'un traitement antibiotique efficace et qui contribue à prévenir la survenue d'un cancer de l'estomac.

    En savoir plus sur les infections susceptibles de provoquer un cancer

  • Le but du dépistage est de mettre en évidence une anomalie le plus tôt possible, en l'absence de signes, avant que la maladie ne s'aggrave. Une mammographie, par exemple, peut permettre de déceler des lésions dans le sein trop petites pour être perçues à la palpation. Ces lésions peuvent être bénignes mais s'il s'agit d'un cancer, plus il sera détecté tôt, moins son traitement sera lourd et plus grandes seront les chances de guérison.

    En France, trois types de cancers font l'objet d'un dépistage organisé par les pouvoirs publics : le cancer du sein (de 50 à 74 ans), le cancer colorectal (de 50 à 74 ans) et le cancer du col de l’utérus (de 25 à 65 ans).

    Par ailleurs, la détection précoce des cancers de la peau et notamment du plus grave d'entre eux, le mélanome, est recommandée aux personnes considérées comme à risque.

    Consulter notre rubrique sur le dépistage des cancers

  • Le diagnostic de cancer ne veut pas systématiquement dire qu'un risque particulier existe pour les autres membres de la famille. Dans la très grande majorité des cas, le cancer n'est pas en relation avec le patrimoine génétique hérité des parents. Si plusieurs cas de cancers sont observés dans une famille, c’est souvent dû à la fréquence actuelle des cancers (un homme sur 3 et une femme sur 4 risquent aujourd'hui de développer un cancer au cours de leur vie, principalement après 50 ans).

    Pour certains cancers, toutefois, l'influence génétique est importante. Il s'agit par exemple du rétinoblastome (cancer de la rétine chez l'enfant), du cancer de la thyroïde de type «médullaire», du «syndrome de Li Fraumeni» ou des cancers du côlon liés à une polypose adénomateuse familiale.

    Il arrive quelquefois que des membres d'une même famille soient touchés sur plusieurs générations par le même type de cancer diagnostiqué à un âge plus précoce que l'âge habituel. Dans ce cas, il peut exister dans la famille une prédisposition héréditaire en relation avec la présence d'un gène qui est abîmé (on dit que le gène a muté). Ceci favorise le développement du cancer à un âge jeune. On parle alors de gènes de prédisposition. Ainsi, on estime qu'environ 5 à 10 % des cancers du sein sont liés à un risque héréditaire ; deux gènes de prédisposition aux cancers du sein sont connus, appelés BRCA1 et BRCA2.

    De même, le syndrome HNPCC (abréviation de l'anglais Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer), également appelé «syndrome de Lynch», est une prédisposition héréditaire au cancer du côlon ou du rectum sans polypose. Deux gènes de prédisposition sont connus : MLH1 et MSH2. Cela concerne 2 à 5 % des cancers colorectaux. Dans ce cas, plusieurs membres d'une même famille développent des cancers colorectaux avant l'âge de 50 ans. Le site internet de l'association HNPCC France donne plus d’informations concernant cette prédisposition génétique.

    Il ne faut pas hésiter à parler à votre médecin de vos éventuels antécédents familiaux de cancer. S'il l'estime nécessaire, il vous orientera, ainsi que vos proches, vers une consultation d'oncogénétique.