Le suivi après traitement du myélome multiple
Après la phase des traitements initiaux et en fonction de l’évaluation de la réponse aux traitements, un suivi est mis en place.
Le suivi se différencie de la surveillance, qui, elle, concerne le myélome asymptomatique ne nécessitant pas de traitement.
Quels sont les objectifs du suivi ?
Le suivi a plusieurs objectifs. Il permet de surveiller l’évolution de la maladie et de détecter, le plus tôt possible, une éventuelle reprise évolutive du myélome. En effet, à ce jour, le myélome tend à devenir une maladie chronique. Des rechutes surviennent généralement après des périodes de rémission dont la durée est variable. La maladie peut le plus souvent être traitée plusieurs fois, et ainsi bénéficier de plusieurs lignes de traitement. Le traitement initial s’appelle traitement de première ligne (le traitement effectué après la première rechute est un traitement de deuxième ligne ; le traitement effectué après la deuxième rechute, un traitement de troisième ligne, etc.).
Il permet aussi de mettre en œuvre les soins de support nécessaires pour rétablir et/ou préserver au mieux votre qualité de vie. Cela concerne la détection et la prise en charge d’éventuels effets indésirables des traitements et complications de la maladie mais aussi la gestion des conséquences psychologiques de la maladie sur votre vie sociale et affective, la prise en charge de la fatigue, etc.
Enfin, le suivi a pour objectif de détecter un éventuel second cancer. En effet, après un myélome, il existe un risque très faible de développer une leucémie aiguë myéloïde (imputé à l’utilisation d’agents alkylants), un syndrome myélodysplasique pouvant évoluer en leucémie aiguë, une tumeur du tractus urinaire, c’est-à-dire des reins, de la vessie, des uretères ou de l’urètre (imputé à l’utilisation de cyclophosphamide) ou certains cancers cutanés appelés épithéliomes basocellulaire ou spinocellulaire (imputé à l’utilisation de lénalidomide). Aucun contrôle particulier n’est programmé, en dehors des examens de suivi après cancer. Signalez cependant à votre médecin traitant toute anomalie que vous pourriez détecter.
Quelles sont les modalités du suivi ?
L’équipe spécialisée ayant réalisé le traitement joue un rôle essentiel dans le suivi, en lien avec votre médecin traitant. En fonction des complications engendrées par la maladie, un suivi par un néphrologue et/ou un rhumatologue peut également être nécessaire.
Le suivi repose sur un examen clinique associé à des examens biologiques et éventuellement des examens radiologiques.
Les examens biologiques sont notamment les suivants :
- hémogramme,
- calcémie,
- dosage de la créatinine,
- électrophorèse des protéines sériques, parfois complétée d’une immunofixation lorsque l’électrophorèse des protéines sériques ne montre pas de pic anormal.
Pour les myélomes à chaines légères, des examens urinaires sont également réalisés (protéinurie des 24h et électrophorèse des protéines urinaires).
Si votre médecin l’estime nécessaire, ce bilan pourra être complété d’examens d’imageries, comme des radiographies du squelette ou une IRM.
Le rythme des consultations, des examens biologiques et radiologiques est défini par le spécialiste en fonction des traitements reçus (type de molécules de chimiothérapie et de thérapie ciblée) et de votre réponse au traitement.
Le médecin vous indique également les symptômes qui doivent vous conduire à consulter en dehors des rendez-vous programmés. Il s’agit notamment de l’apparition de douleurs osseuses, d’infections fréquentes, d’une fatigue ou d’un essoufflement anormaux… (liste non exhaustive). Si vous ressentez des symptômes nouveaux ou inexpliqués, consultez votre médecin traitant qui évaluera la nécessité de vous orienter vers votre équipe hospitalière.
Le suivi est poursuivi à vie car le myélome est une maladie qui tend à devenir chronique.
Si vous n’avez pas été traité, votre prise en charge s’inscrit dans le cadre de la surveillance.