Questions/Réponses

  • À quoi est dû le cancer de l’endomètre ?

    Un cancer de l'endomètre apparait lorsqu'une cellule de l'endomètre initialement normale se transforme, puis se multiplie de façon anarchique jusqu'à former une tumeur maligne. Plusieurs facteurs de risque sont connus pour favoriser le développement d'un cancer de l'endomètre ; les principaux sont l'obésité, le diabète et un traitement par tamoxifène. Il faut noter que la présence d'un ou plusieurs facteurs de risque n'entraîne pas systématiquement l'apparition d'un cancer. Inversement, un cancer peut se développer sans qu'aucun des facteurs de risque ne soit présent. Dans de rares cas, le cancer de l'endomètre est dû à une maladie génétique appelée syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC.

  • Les principaux symptômes d'un cancer de l'endomètre sont des saignements vaginaux qui surviennent chez des femmes alors qu'elles sont ménopausées ou bien en dehors des périodes de règles chez des femmes non ménopausées. Un cancer de l'endomètre peut aussi se manifester par des pertes blanches, généralement associées à des pertes de sang d'où leur coloration rosée, ou par des signes liés à la propagation d'une infection de l'endomètre comme des infections urinaires (cystites) ou des maux de ventre et de la fièvre. Tous ces symptômes ne sont pas spécifiques d'un cancer de l'endomètre. Il est cependant important d'informer son médecin en particulier en cas de saignements vaginaux anormaux ; il réalisera un bilan afin d'en déterminer l'origine.

  • La chirurgie est le traitement principal du cancer de l'endomètre. Son objectif est de supprimer la totalité de la tumeur et de réduire le risque de récidive. Lors de l'intervention, le chirurgien retire généralement l'utérus, les ovaires et les trompes de Fallope. On parle d'hystérectomie totale avec salpingo-ovariectomie bilatérale. C'est l'intervention la plus souvent pratiquée.

    Dans certains cas, en fonction du stade, du type histologique et du grade de la tumeur, il peut être également nécessaire de retirer les paramètres et le tiers supérieur du vagin, les ganglions lymphatiques ou l'épiploon . Ces gestes complémentaires sont réalisés soit en même temps que la chirurgie de l'utérus soit ultérieurement lors d'une nouvelle intervention.

  • Après la chirurgie, il existe un risque d'hémorragie, d'infection et de thrombose veineuse. Des troubles urinaires et digestifs apparaissent parfois après l'intervention mais ils sont temporaires. Si les ganglions lymphatiques ont été retirés lors de l'intervention, il peut se produire une accumulation localisée de lymphe, appelée lymphocèle, qui peut provoquer une gêne ou une douleur et, d'autre part, un œdème dû à l'obstruction de vaisseaux lymphatiques, un lymphœdème, qui se forme au niveau des jambes et provoque leur gonflement.

    Une fatigue et des douleurs peuvent persister pendant quelques semaines après l'opération. Il est important d'en informer l'équipe soignante afin que des solutions adaptées soient mises en place.

  • L'activité sexuelle peut reprendre lorsque le vagin est cicatrisé, soit six à huit semaines après l'opération. Il est cependant indispensable qu'un examen gynécologique soit effectué avant la reprise des rapports sexuels pour confirmer la cicatrisation du fond du vagin.

    Le raccourcissement du vagin, sauf si une grande partie a été retirée, ne gêne pas l'acte sexuel. Par ailleurs, l'utérus n'est pas nécessaire pour atteindre l'orgasme.

    Si vous n'êtes pas ménopausée, l'ablation des ovaires lors de la chirurgie induit une ménopause précoce. Celle-ci peut se manifester par une baisse de la libido et une sécheresse du vagin, à l'origine de douleurs pendant les rapports sexuels. En l'absence de contre-indications, un traitement hormonal de la ménopause, aussi appelé traitement hormonal substitutif (THS), à base d'œstrogènes, peut être proposé afin de soulager ces symptômes.

    Les éventuels troubles de la sexualité dépendent du type de chirurgie pratiquée mais aussi des autres traitements associés. Il ne faut pas hésiter à interroger son chirurgien, son médecin ou son gynécologue avant et après l'intervention ; ils peuvent vous proposer des solutions adaptées ou vous orienter vers un spécialiste des problèmes sexuels.

  • Les cancers de l'endomètre se situent parmi les localisations cancéreuses ayant un bon pronostic ; ils ont le meilleur pronostic des cancers gynécologiques, après celui du sein.

    Le pronostic est évalué à partir d'une donnée statistique, le taux de survie à cinq ans qui désigne le nombre de personnes qui sont en vie cinq ans après le diagnostic initial. Cette donnée doit être interprétée avec précaution. Il s'agit d'une moyenne qui ne peut pas être appliquée à un cas individuel. Le pronostic est en effet différent en fonction du type histologique du cancer, de son grade et de son stade au moment du diagnostic. Il est à noter que les statistiques disponibles actuellement reposent sur des données qui ne tiennent pas compte des progrès les plus récents réalisés en matière de traitements.