Radiothérapie du cancer du poumon : les effets indésirables possibles

En irradiant la tumeur ou la zone où elle était située (le lit de la tumeur), on ne peut pas éviter totalement d’irradier et donc d’altérer des cellules saines situées à proximité. C’est ce qui explique l’apparition des effets indésirables.

Ils varient selon la zone traitée, la dose de rayons délivrée, la technique utilisée, l’effet cumulé des autres traitements, votre propre sensibilité et votre état de santé général. Le traitement est soigneusement planifié et administré de façon à les réduire le plus possible. L’équipe médicale vous informe sur ceux qui peuvent se produire dans votre cas et sur les moyens d’y faire face. Un suivi régulier permet de les détecter et de réajuster le traitement si nécessaire.

On distingue :

  • les effets indésirables dits immédiats, aigus ou précoces qui se produisent pendant le traitement et les quelques semaines qui suivent. Ils sont souvent temporaires ;
  • les effets indésirables dits tardifs, appelés aussi complications, qui peuvent apparaître plusieurs mois après la fin du traitement, voire plus tard. Ils peuvent être durables (on parle alors de séquelles).

Les effets indésirables immédiats

Difficultés à avaler

Vous pouvez avoir des difficultés à manger et ressentir une gêne ou un obstacle pour avaler les aliments (dysphagie). Votre œsophage peut aussi être irrité par la radiothérapie du thorax. Cet effet indésirable, appelé œsophagite, est le plus fréquemment observé avec la radiothérapie du thorax. La dysphagie et l’œsophagite sont d’autant plus sévères lorsque la radiothérapie est associée à une chimiothérapie conventionnelle.

Conseils pratiques

Ne pas manger trop chaud.

Privilégier une alimentation liquide ou de consistance molle.

Éviter les aliments acides et irritants (vinaigrette, épices…).

Utiliser des pansements œsogastriques sous formes de sirop ou de gel à boire sur prescription de votre médecin.

Consulter votre médecin qui pourra éventuellement vous prescrire des médicaments antidouleur, et parfois des antifongiques (médicaments contre des infections provoquées par des champignons, comme des candidoses).

Rougeur de la peau

Une rougeur de la peau semblable à un coup de soleil, appelée érythème cutané, associée à une sensation de brûlure peut apparaître à partir de la quatrième ou de la cinquième semaine de traitement. La rougeur disparaît lentement et laisse progressivement place à une coloration brunâtre pendant quelques semaines avant le retour à un aspect normal. Cet effet indésirable concerne surtout la radiothérapie conformationnelle. Il est rare mais possible avec la radiothérapie stéréotaxique. S’il survient, il est important que vous en parliez à votre médecin.

Conseils pratiques

À faire

Utiliser un savon surgras.

Se sécher sans frotter.

Porter des vêtements en coton et éviter le frottement au niveau de la zone irradiée.

Appliquer une crème hydratante entre les séances (mais jamais juste avant la séance de radiothérapie) en concertation avec l’équipe médicale.

À éviter

Prendre des douches et des bains trop chauds.

Savonner directement la zone irradiée.

Frictionner la zone irradiée avec de l’eau de toilette, de l’alcool, du déodorant, du talc, de la crème…

S’exposer au soleil, au moins durant la première année qui suit la fin du traitement

Pneumopathie

La pneumopathie radique (liée à la radiothérapie) se manifeste par des difficultés à respirer (dyspnée), par une toux et par une fièvre résistante à un traitement antibiotique.

Perte des poils et des cheveux La perte de poils et de cheveux (alopécie) dépend de la dose totale de rayons administrée et ne concerne que la zone irradiée, par exemple, des cheveux en cas de radiothérapie du cerveau. Cet effet indésirable se produit dans la plupart des cas. Il est en général réversible pour une dose inférieure à 45 Gy.

Nausées et vomissements

Des nausées (sensations d’écœurement) et vomissements peuvent survenir durant la radiothérapie du cerveau. Ces symptômes peuvent être soulagés le plus souvent par des médicaments spécifiques, notamment des antiémétiques. N’hésitez pas à solliciter l’équipe soignante.

Fatigue

La découverte du cancer, l’appréhension des examens et des traitements, les déplacements fréquents, l’attente lors des rendez-vous et la radiothérapie elle-même peuvent provoquer une fatigue physique ou morale. La fatigue dépend de votre tolérance à ce traitement et des autres effets indésirables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit contrôlée le mieux possible. Il est notamment possible de se reposer dans le service de radiothérapie avant de rentrer chez soi.

Les effets indésirables tardifs

 Les progrès des techniques de radiothérapie ont rendu les effets indésirables tardifs moins fréquents. Ils peuvent être de plusieurs types :

  • une douleur au niveau de la zone irradiée ;
  • une perte de souplesse de la peau sous la cicatrice s’il y a eu chirurgie ;
  • une gêne en avalant ;
  • une pneumopathie survenant trois à six mois après le traitement ;
  • une fibrose pulmonaire. Les tissus du poumon finissent par se raidir, de la même manière qu’une cicatrice. Cet effet est aujourd’hui exceptionnel grâce à l’adaptation individualisée des doses et à la surveillance pendant les traitements ;
  • une insuffisance respiratoire ;
  • des pathologies du cœur (ischémie et insuffisance cardiaque, l’ischémie étant une baisse de l’apport en sang oxygéné au cœur) ;
  • des troubles cognitifs en cas de radiothérapie du cerveau.