Médecine de précision : les résistances aux traitements
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Chez certains patients, la thérapie prescrite se révèlera inefficace d’emblée. On parlera alors de résistance « primaire » au traitement. D’autres patients vont, en revanche, en tirer un bénéfice thérapeutique immédiat. Il n’est pas rare cependant que la maladie réapparaisse ou se remette à progresser après quelques semaines, mois ou années de traitement. Cela signifie que le médicament n’est plus efficace pour contrer la maladie. On parlera alors de résistance « secondaire » au traitement.
Des résistances peuvent, en effet, survenir lorsque la cible visée par le médicament est modifiée à la suite d’une nouvelle mutation, dans l’ADN des cellules tumorales, qui va limiter l’efficacité du traitement initial. Une autre voie de signalisation, permettant aux cellules tumorales de proliférer indépendamment de la cible du médicament, peut également devenir prépondérante, rendant alors le traitement inefficace.
Par ailleurs, une tumeur n’est pas un amas uniforme de cellules cancéreuses identiques mais se compose en réalité de plusieurs types de cellules en constante évolution. Des études récentes ont montré l’existence, au sein d’une même tumeur, de cellules tumorales présentant des anomalies moléculaires différentes. On parle d’hétérogénéité intratumorale. Pour un même patient, une métastase peut également présenter des anomalies différentes de la tumeur primaire ou d’une autre métastase.
Cette hétérogénéité tumorale a de lourdes conséquences en termes d’efficacité de traitement. Pour être efficace, un traitement devrait en effet pouvoir cibler toutes les cellules tumorales. C’est pour cette raison que beaucoup de médicaments sont prescrits en association, pour pouvoir attaquer la tumeur sur tous les fronts.
Ainsi, comprendre l’hétérogénéité de la tumeur, être capable de contrer les résistances et trouver des stratégies thérapeutiques adaptées sont des voies de recherche majeures pour les prochaines années.