Quels sont les effets indésirables possibles des chimiothérapies et thérapies ciblées ?
Les effets indésirables des traitements médicamenteux varient selon les médicaments utilisés, les dosages et les personnes. Contrairement aux idées reçues, les médicaments pris par voie orale entraînent aussi des effets indésirables.
Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Néanmoins, s’ils deviennent trop importants ou si vous ne supportez pas l’un des médicaments utilisés, le traitement peut être modifié ou interrompu pour permettre à l’organisme de récupérer. Il est important de signaler tout symptôme inhabituel au cours d’un traitement, afin que le médecin puisse prendre les mesures adéquates.
En fonction du protocole de traitement qui vous a été proposé, votre médecin vous indique de façon précise les effets indésirables qui peuvent vous concerner et vous informe sur les moyens d’y faire face. Gardez à l’esprit que la survenue de l’ensemble des effets présentés ci-dessous n’est pas systématique. Il s’agit des effets indésirables les plus fréquents liés aux médicaments utilisés pour traiter le cancer du côlon.
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Attention à l’automédication
L’automédication n’est pas recommandée avec les traitements médicamenteux contre le cancer, notamment en raison d’interactions potentielles. Certaines molécules pouvant être obtenues avec ou sans prescription médicale, ainsi que certains compléments alimentaires et produits phytopharmaceutiques (produits à base de plantes, comme le millepertuis), peuvent limiter l’effet de médicaments anticancéreux. D’autres médicaments peuvent au contraire entraîner un risque accru d’effets indésirables. L’avis d’un médecin ou d’un pharmacien est nécessaire avant toute initiation d’un nouveau traitement.
La présence ou l’absence d’effets indésirables n’est pas liée à l’efficacité de la chimiothérapie.
Ne ressentir aucun effet indésirable ne signifie pas que le traitement est inefficace et, inversement, en ressentir de nombreux ne signifie pas qu’il est particulièrement actif.
Les professionnels de santé (médecins, pharmaciens…) ont l’obligation de déclarer les effets indésirables susceptibles d’être dus à un médicament, auprès d’un centre régional de pharmacovigilance (CRPV).
Si vous ressentez un quelconque effet indésirable, parlez-en à votre médecin, pharmacien ou infirmier.
Depuis peu, il vous est également possible, en tant que patient, de signaler vous-même ces effets indésirables, directement via le système national de déclaration de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du réseau des Centres régionaux de pharmacovigilance : la procédure ainsi que les formulaires de déclaration sont disponibles sur le site signalement-sante.gouv.fr.
Cette démarche s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans la notice d’information.
À noter : une déclaration n’a pas pour objectif une gestion individuelle de vos effets indésirables. En signalant les effets indésirables, vous contribuez à fournir davantage d’informations sur la sécurité du médicament.
Quels sont les effets indésirables les plus courants ?
Les effets indésirables communs à la chimiothérapie conventionnelle et aux thérapies ciblées
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapies ciblées peuvent provoquer :
- des nausées et des vomissements ;
- une diarrhée et une constipation ;
- une baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes ;
- des lésions de la bouche ;
- une chute des cheveux ;
- des troubles cutanés et le syndrome « main-pied » ;
- une perte d’appétit et une modification du goût ;
- de la fatigue ;
- des réactions allergiques ;
- des troubles respiratoires ;
- des troubles cardiaques ;
- des sensations d’engourdissement ou de fourmillement dans les mains et les pieds ;
- des troubles hépatiques (troubles du foie).
Déclarer des effets indésirables
Depuis peu, il vous est possible, en tant que patient, de signaler vous-même des effets indésirables, directement via le système national de déclaration de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du réseau des Centres régionaux de pharmacovigilance.
Ceci s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans la notice d’information.
Une déclaration n’a pas pour objectif une gestion individuelle de vos effets indésirables. En signalant les effets indésirables, vous contribuez à fournir davantage d’informations sur la sécurité du médicament.
La procédure et les formulaires de déclaration sont disponibles sur le site de l’ANSM.
Des nausées et des vomissements
Pour la chimiothérapie conventionnelle, les nausées (sensations d’écœurement) commencent souvent le soir ou le lendemain de la perfusion. Elles durent rarement plus de 72 heures après le traitement. Elles ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements. Des phénomènes de nausées précédant la chimiothérapie (anticipatoires) peuvent survenir : elles commencent parfois dès l’entrée dans l’hôpital, avant le début de la perfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement et peuvent être réduites par des médicaments ou des techniques de relaxation.
Pour toutes les thérapies ciblées, les nausées et les vomissements sont des effets indésirables fréquents voire très fréquents.
AU QUOTIDIEN POUR LIMITER LES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS
- Privilégiez les aliments froids ou tièdes qui sont moins odorants que les aliments chauds.
- Fractionnez l’alimentation = mangez en petites quantités mais souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en 2).
- Buvez plutôt avant ou après les repas. Les boissons gazeuses fraîches, à base de cola notamment, aident parfois à diminuer les nausées.
- Mangez lentement en mastiquant bien afin de faciliter la digestion.
- Mangez légèrement avant et après le traitement.
- Ne consommez pas d’aliments qui ne vous font pas envie.
- Évitez de boire de l’alcool.
- Évitez de fumer.
À noter : si vous avez faim, mangez ! Quelle que soit l’heure.
Conseils pratiques pour limiter ces effets indésirables
Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se rincer la bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures avant de manger. Les vomissements ne persistent, en général, pas plus de 48 heures après l’administration des médicaments.
Des médicaments dits antiémétiques peuvent être prescrits pour réduire les risques de nausées et de vomissements, y compris anticipatoires. Si ces effets indésirables apparaissent malgré le traitement préventif, signalez-le à votre médecin car nausées et vomissements contribuent à l’apparition d’une dénutrition qui pourrait justifier un traitement nutritionnel spécifique.
Il arrive que pendant la chimiothérapie, des personnes ressentent un mauvais goût dans la bouche ou soient particulièrement sensibles aux odeurs. Cela entraîne parfois l’apparition de nausées. Diverses alternatives sont alors proposées :
- sucer des bonbons mentholés diminue le goût désagréable ;
- pratiquer des exercices de relaxation avant et pendant la perfusion de chimiothérapie. Vous pouvez solliciter des conseils à ce sujet auprès des soignants ;
- regarder la télévision, écouter la radio ou de la musique, jouer à des jeux de société, lire, discuter, etc. pendant la perfusion. Ces activités contribuent parfois à diminuer la sensation de nausées ;
- privilégier les aliments qui vous attirent le plus, ainsi que les modes de cuisson et les plats qui dégagent le moins d’odeurs.
La diarrhée et la constipation
Une diarrhée est possible avec les médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapies ciblées. Un traitement dit antidiarrhéique pourra vous être prescrit afin de la limiter.
S’hydrater pour éviter les complications liées aux diarrhées
Pensez également à bien vous hydrater en buvant entre 1,5 et 2 litres par jour.
En cas de diarrhée persistante ou associée à de la fièvre, des douleurs abdominales, des vomissements ou à du sang dans les selles, contactez en urgence votre équipe médicale.
Il existe un risque de diarrhée tardive avec l'irinotecan. Cela signifie qu’une diarrhée peut apparaître plus de 24 heures après l’administration du médicament et à tout moment entre les cures (on dit qu’elle apparait à distance de l’administration du médicament).
En cas d’apparition de cet effet indésirable, vous devez prévenir rapidement votre médecin pour débuter un traitement adapté.
CONSEIL PRATIQUE POUR LIMITER LA DIARRHÉE
Privilégiez une alimentation pauvre en fibres (exemple : riz, pâtes, pommes de terre vapeur, carottes, bananes mûres, fruits cuits, fromage à pâte cuite, biscottes…)
La constipation, plus rare
Plus rarement, une constipation peut être provoquée par des médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapies ciblées, en particulier le bevacizumab.
La constipation est aussi parfois induite par les médicaments antiémétiques (contre les vomissements), par certains médicaments antidouleur et le ralentissement de l’activité physique.
CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LA CONSTIPATION
- Boire au moins 2 litres d’eau par jour.
- Privilégier une alimentation riche en fibres, à base de fruits et légumes, céréales, pain complet à chaque repas, dont le petit-déjeuner.
- Si possible, faire de l’exercice de façon adaptée et régulière en favorisant la marche.
- Pratiquer des massages doux du ventre.
La baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes
Les médicaments utilisés dans le cancer du côlon ont souvent des effets indésirables sur le sang et la moelle osseuse. Ils peuvent entraîner :
- une baisse du nombre de globules blancs (leucopénie), en particulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou des lymphocytes (lymphopénie). Cette baisse entraîne un risque accru d’infection, car les moyens de défense du corps sont réduits. En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin ;
- une diminution du nombre de globules rouges et de la quantité d’hémoglobine qui provoque, lorsqu’elle est importante, une anémie. L’anémie se manifeste principalement par une pâleur, un essoufflement et une fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos ;
- une baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), qui participent au phénomène de coagulation du sang (c’est-à-dire à la création de caillots sanguins). Une diminution des plaquettes augmente le risque de saignements et d’ecchymoses (infiltration de sang sous la peau à la suite d’un saignement).
Ces effets indésirables sont très contrôlés.
Avant chaque cure, des prises de sang permettent de vérifier le nombre de globules blancs, globules rouges et plaquettes. En dessous d’un certain seuil, les doses de chimiothérapie sont adaptées ou le traitement peut être remis à plus tard.
Il est parfois nécessaire de prescrire des facteurs de croissance lorsque la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rouges est trop importante. Dans de rares cas, une transfusion de globules rouges ou de plaquettes peut être réalisée.
Qu’est-ce qu’un facteur de croissance ?
Il s’agit d’une substance qui régule la croissance et la multiplication des cellules, comme certaines hormones. Les facteurs de croissance agissent par l’intermédiaire de récepteurs disposés à la surface des cellules.
En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin.
Pour en savoir plus, notamment sur les signes à surveiller et les conseils pour éviter une infection
Surveillez votre température
La « neutropénie fébrile » est une des complications susceptibles de survenir chez les patients traités par chimiothérapie.
Les polynucléaires neutrophiles (PNN) sont des cellules impliquées dans les premiers temps de la réponse immunitaire. Ils interviennent dans la destruction des agents pathogènes. La diminution de leur taux, appelée neutropénie, expose donc aux infections.
Le caractère fébrile de la neutropénie est défini par une température supérieure ou égale à 38,5°C. En cas de température supérieure ou égale à 38,5°C ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin.
Les lésions de la bouche
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle (5-FU ou capécitabine) et de thérapies ciblées (bevacizumab) peuvent entraîner des lésions à l’intérieur de la bouche et le long du tube digestif (aphtes, rougeurs, douleurs). On parle de mucite (inflammation d’une muqueuse), ou encore de stomatite (mucite de la bouche).
Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, prévenez votre médecin afin de recevoir un traitement antidouleur adapté.
Conseils pratiques pour limiter les lésions de la bouche
À faire :
- après les repas, réalisez des bains de bouche sans alcool et à base de bicarbonate de soude alimentaire, prescrits par le médecin ;
- brossez-vous régulièrement les dents avec une brosse à dents souple et utilisez du bicarbonate de soude ;
- sucez des glaçons, de la glace pilée, des glaces à l’eau et des sorbets, des bonbons à la menthe (sauf en cas de traitement à l’oxaliplatine) ;
- buvez beaucoup (eau minérale, thé, tisane, boisson à base de cola) ;
- privilégiez les aliments sans acidité, mous voire mixés ;
- graissez-vous les lèvres en appliquant un lubrifiant (vaseline, beurre de cacao).
À éviter :
- ne consommez pas d’aliments trop épicés ou acides (jus de citron, vinaigrette, moutarde), secs, croquants ou durs ;
- évitez de consommer des aliments chauds et des aliments qui favorisent l’apparition d’aphtes, comme les noix, le gruyère et l’ananas ;
- n’utilisez pas des bains de bouche à base d’alcool ; ils dessèchent la muqueuse de la bouche et risquent de provoquer des sensations de brûlure ;
- évitez de fumer et de boire de l’alcool, surtout dans les semaines qui suivent le traitement.
Pour en savoir plus et découvrir nos conseils sur les maux de bouche.
La chute des cheveux et des poils
Les protocoles utilisés pour les formes localisées n’entraînent que rarement la chute des cheveux.
L’oxaliplatine, l’irinotecan, le 5-FU, le capécitabine et le panitumumab peuvent néanmoins générer une chute des cheveux (appelée alopécie) parfois difficile à vivre, car elle est un signe concret et visible de la maladie. Elle est parfois précédée de douleurs ou de sensibilité du cuir chevelu.
Comment se fait la chute des cheveux ?
Elle commence environ 2 à 3 semaines après la première perfusion, mais elle est en général temporaire. La plupart du temps, les cheveux commencent à repousser environ six à huit semaines après la fin du traitement.
Pour en savoir plus et découvrir nos conseils pour limiter cette chute.
Port d’une perruque et conseils de maquillage
En attendant, une prothèse capillaire peut vous être prescrite ; renseignez-vous auprès de votre assurance santé complémentaire sur leur niveau de prise en charge.
Les cils, les sourcils et les poils pubiens peuvent également tomber provisoirement. Des conseils de maquillage peuvent vous être apportés par une socio-esthéticienne.
Les sensations d’engourdissement ou de fourmillement (neuropathie périphérique)
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle ont un effet toxique sur les nerfs, notamment les médicaments dérivés du platine. Ils peuvent entraîner des troubles de la sensibilité, appelés paresthésies, qui se manifestent par des sensations d’engourdissement, de fourmillements ou de picotements qui peuvent être douloureuses et handicapantes. Ils peuvent également se manifester par des troubles de la coordination ou une perte de force dans les muscles. Ces symptômes sont nommés troubles neuropathiques périphériques.
Il est très important de les signaler immédiatement à votre médecin sans attendre le rendez-vous suivant et même si vous les supportez bien. Ils peuvent rendre nécessaire une diminution des doses ou un arrêt du traitement.
Les troubles cutanés et syndrome « main-pied »
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle (5-FU, capécitabine) et de thérapies ciblées (cetuximab, bevacizumab, panitumumab) peuvent entraîner des troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques, dessèchement, tiraillement, ainsi que des éruptions cutanées aussi appelées rash cutanés.
Parmi ces troubles, le syndrome main-pied se manifeste au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Il se caractérise par des rougeurs, un gonflement, une sécheresse ou des cloques.
Pour en savoir plus sur notre dossier dédié aux problèmes de peau
Conseils pratiques pour limiter les troubles cutanés
À faire :
- appliquez régulièrement et généreusement un agent hydratant sur la peau (après la toilette avec un savon surgras) ;
- réalisez une manucure et une pédicure avant de commencer le traitement, si les mains et les pieds sont déjà un peu abîmés (présence de corne) ;
- portez des vêtements amples et des chaussures souples.
À éviter :
- ne vous exposez pas les mains et les pieds à la chaleur (soleil, bains chauds, sauna) ;
- ne pratiquez pas d’activités qui entraînent un frottement de la peau ou une pression sur les mains (activités ménagères, conduite, jardinage, etc.) ;
- n’appliquez pas des pansements adhésifs ou des bandages serrés ;
- évitez de marcher de manière prolongée et de courir en cas de syndrome main-pied.
Si, malgré l’application de ces conseils, votre peau devient rouge, sensible ou douloureuse, signalez-le à votre médecin sans attendre que les symptômes n’empirent. Des médicaments antidouleur, prescrits par votre médecin, ou des soins locaux peuvent les soulager.
La perte d’appétit
Certains traitements de chimiothérapie (oxaliplatine, 5-FU, capécitabine) et de thérapie ciblée (bevacizumab, cetuximab et panitumumab) entraînent une diminution de la prise alimentaire, le plus souvent du fait d’une perte d’appétit. Si elle se prolonge plus d’une semaine, elle risque d’entraîner une perte de poids que l’on appelle « dénutrition ».
La dénutrition a de nombreuses conséquences, comme une fonte des muscles, une diminution de la force musculaire ou une fatigue importante.
Elle peut également empêcher le bon déroulement de votre traitement et réduire son efficacité, c’est pourquoi il faut la prévenir et limiter son aggravation le plus précocement possible.
Un diététicien ou un médecin nutritionniste peuvent vous conseiller sur la façon de mieux vous alimenter pendant votre traitement. En cas de nécessité, un traitement nutritionnel pourra vous être prescrit.
Certains médicaments peuvent également générer une modification de la perception du goût (une dysgueusie) pouvant aussi favoriser une dénutrition. Celle-ci disparaît progressivement dès la fin des traitements.
CONSEILS PRATIQUES POUR PRÉVENIR LA DÉNUTRITION
- Mangez les plats que vous aimez à l’heure que vous voulez.
- Fractionnez votre alimentation ; mangez en petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en 2)
- N’hésitez pas à consommer plusieurs fois par jour des aliments simples contenant des protéines (jambon, produits laitiers, …)
- Si possible, mangez accompagné et non seul.
- Travaillez la présentation des plats.
- Installez-vous à table, de préférence dans un cadre agréable.
- Associez ces conseils à une activité physique quotidienne, adaptée à vos capacités (exemple : marche)
La fatigue
En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par l’appréhension des examens ou encore par les déplacements quotidiens, la fatigue peut être liée aux traitements médicamenteux. Elle dépend de votre tolérance à ce traitement, du nombre de cures et des effets indésirables. En effet, une anémie, une perte d’appétit, des nausées et des vomissements, une fièvre ou encore des douleurs peuvent contribuer à cette fatigue. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit traitée le mieux possible.
Pratiquer une activité physique adaptée
Il est prouvé qu’une activité physique débutée dès le début de votre prise en soin, adaptée, régulière et modérée permet de lutter contre la fatigue après les traitements. Parlez-en avec votre équipe soignante.
Pour en savoir : Fatigue et cancers
Les troubles respiratoires
Des difficultés à respirer et une toux peuvent se manifester.
Ces symptômes peuvent alerter sur la présence d’une infection ou d’une réaction pulmonaire aux médicaments de chimiothérapie conventionnelle (notamment à l’oxaliplatine) et aux thérapies ciblées (panitumumab et bevacizumab).
N’hésitez pas à les signaler à votre équipe soignante.Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la base de données publique des médicaments du ministère chargé de la Santé.
Des risques de troubles cardiaques
Les médicaments de chimiothérapie et de thérapie ciblée peuvent avoir un impact négatif sur le cœur.
Cet impact peut être favorisé par l’association de différents facteurs de risque comme une pathologie cardiaque déjà présente et/ou un âge élevé.
Important : vous devez contacter immédiatement votre médecin notamment en cas de douleur thoracique, d’essoufflement ou encore d’accélération des battements du cœur.
Des troubles hépatiques
Le 5-FU, la capécitabine et l’irinotécan (chimiothérapie conventionnelle) ainsi que le cetuximab (thérapie ciblée) peuvent avoir une incidence sur le fonctionnement du foie, surtout lorsque celui-ci fonctionne déjà mal.
Une surveillance de certaines enzymes hépatiques (ASAT, ALAT, PAL, Gamma-GT) et de la bilirubine est nécessaire. La bilirubine est un pigment issu de la dégradation des globules rouges et qui donne sa couleur vert-jaune à la bile.
Prévenez votre médecin en cas de symptômes évocateurs d’une atteinte hépatique (nausées, vomissements, fièvre, jaunisse -ictère- et douleurs abdominales).
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la base de données publique des médicaments du ministère chargé de la santé.
Contre-indications de certains vaccins
Les vaccins dits vivants, tels que ceux contre la fièvre jaune ou la rougeole par exemple, sont contre indiqués au moins 6 mois après la fin des traitements médicamenteux du cancer.
En cas de voyage dans des pays dits « à risque », questionnez votre pneumologue, oncologue médical et/ou votre médecin traitant.
Des réactions allergiques
Comme tout médicament, les médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée peuvent être source d’allergie.
Alertez votre médecin en cas de gonflement du visage, des lèvres et de la langue, d’oppression au niveau de la poitrine, de difficultés à respirer ou de frissons, de réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs, boutons) ou de tout autre trouble inhabituel.
Quelles répercussions sur votre vie intime et votre sexualité ?
La libido peut être modifiée pendant le traitement et quelque temps après. Les effets indésirables des médicaments comme la fatigue physique et psychologique, la modification de l’image de soi, les nausées et les vomissements peuvent en effet diminuer temporairement le désir ou la capacité physique. De même, le stress et l’inquiétude entraînent souvent une baisse de désir. Cette diminution de la libido est normale et généralement temporaire.
Les médicaments peuvent par ailleurs générer une sécheresse des muqueuses, dont celle du vagin pouvant rendre la pénétration sexuelle difficile et douloureuse. Il existe des gels intimes hydratants des muqueuses et des lubrifiants efficaces.
Chez les hommes, les effets indésirables des médicaments peuvent se manifester par des dysfonctions érectiles.
En cas de difficultés, n’hésitez pas à en parler à votre équipe médicale qui vous orientera vers une solution adaptée à votre situation. Par exemple, un accompagnement psychologique, associant ou non votre partenaire, peut être mis en place pour vous aider.
Pour en savoir plus, consultez notre dossier sexualité et cancer
Quelles répercussions sur votre fertilité ?
Certains médicaments de chimiothérapie ou de thérapie ciblée sont susceptibles de provoquer une baisse de la fertilité voire une infertilité. Celle-ci n’est pas forcément définitive. Cela dépend notamment de votre âge et du type de traitement employé.
Il est très important de parler de la fertilité avant de commencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants. Une consultation au Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) le plus proche de chez vous peut vous être proposée. Cette structure spécialisée assure le recueil et la conservation des gamètes (spermatozoïdes et ovules) et des tissus germinaux (c'est-à-dire du tissu testiculaire ou ovarien).
En outre, certains traitements provoquent des malformations fœtales. Une grossesse est donc formellement contre-indiquée pendant les traitements. Une contraception adaptée doit être mise en place, pour les femmes susceptibles de procréer comme pour les hommes. Elle doit être poursuivie pendant toute sa durée et jusqu’à plusieurs semaines après la fin des traitements.
Consultez le site internet des CECOS qui propose une liste de questions fréquentes et une information détaillée et pratique sur la préservation de la fertilité.
Pour en savoir plus, consultez notre page Fertilité et cancer
Les effets indésirables spécifiques aux thérapies ciblées
- une thrombose ;
- des risques d’hémorragie ;
- des affections oculaires ;
- un risque d’ostéonécrose de la mâchoire ;
- une mauvaise cicatrisation ;
- une hypertension artérielle ;
- des douleurs abdominales aiguës ;
- des troubles rénaux (troubles du rein) ;
- une fragilisation et affections des ongles.
Une thrombose (phlébite et embolie pulmonaire)
La formation d'un caillot sanguin dans les veines, appelée thrombose veineuse ou phlébite peut être la conséquence d’un traitement par bévacizumab. C’est également un effet indésirable du panitumumab et du cetuximab, mais il est moins fréquent. C’est aussi un symptôme du cancer lui-même.
Le caillot sanguin se situe le plus souvent au niveau d’une jambe. Dans les cas les plus graves, il se détache et circule jusqu'à un poumon. C'est ce qui s'appelle une embolie pulmonaire (abrégé en EP). Cette affection susceptible d’être grave peut se manifester par un essoufflement et parfois une douleur dans la poitrine.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la base de données publique des médicaments du ministère chargé de la Santé.
Comment réduire le risque de thrombose ?
Le fait de cesser de fumer réduit le risque de formation de caillots sanguins. Le fait de changer de position fréquemment, de faire des exercices pour les jambes et les chevilles et de se déplacer réduit également ce risque.
Le médecin peut aussi vous prescrire un traitement préventif à base de faibles doses d'anticoagulants, qui réduit la probabilité de formation de caillots sanguins chez les personnes à risque. Des bas de contention peuvent également vous être prescrits, selon les cas.
Il est important de signaler en urgence à votre médecin la présence d’une rougeur, d'un gonflement, d'une douleur au niveau du mollet ou de la poitrine, ou un essoufflement anormal.
Des risques d’hémorragie
Parmi les effets indésirables les plus graves du bevacizumab figure le risque d’hémorragie (saignement important).
Des saignements de nez importants ou des hémoptysies (crachats sanguinolents provenant des poumons) sont fréquents avec ce médicament.
Il est important de consulter rapidement un médecin si cet effet indésirable survient.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la base de données publique des médicaments du ministère chargé de la Santé.
Des affections oculaires
Les yeux peuvent être affectés par certaines thérapies ciblées. Les yeux qui pleurent sont très fréquents avec le bevacizumab.
Une inflammation de la cornée, appelée kératite, peut également survenir ou s’aggraver au cours du traitement par cetuximab et panitumumab. Elle se manifeste par des larmoiements, une sensibilité à la lumière, une vision trouble ou des douleurs.
Le traitement par cetuximab et panitumumab peut également provoquer des conjonctivites, c’est-à-dire une inflammation de la muqueuse qui tapisse l’intérieur et l’avant des yeux. Elle se traduit par des écoulements purulents, des sensations de brûlure et des rougeurs.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la base de données publique des médicaments du ministère chargé de la Santé.
Un risque de lésion (ostéonécrose) de la mâchoire
Le bevacizumab peut être responsable de lésions au niveau des os de la mâchoire. Il est important de prévenir votre médecin si vous présentez une affection de la bouche ou des dents.
Une mauvaise cicatrisation
Le bevacizumab gêne parfois la bonne cicatrisation des plaies après une intervention chirurgicale. C’est la raison pour laquelle ce traitement ne doit pas être commencé pendant au moins 1 mois après une intervention chirurgicale lourde ou tant que la plaie n’est pas totalement cicatrisée. En cas de complication de la cicatrisation d’une plaie pendant le traitement, celui-ci doit être interrompu jusqu’à la cicatrisation totale. Le traitement doit être interrompu lorsqu’une intervention chirurgicale est planifiée.
L’hypertension artérielle
L’un des effets indésirables les plus fréquents du bevacizumab est l’hypertension artérielle, c’est-à-dire une tension trop élevée.
Des douleurs abdominales aiguës
Le bevacizumab est susceptible de provoquer des douleurs abdominales importantes. Elles ne doivent pas être prises à la légère ; elles sont parfois le signe d’une perforation gastro-intestinale (un trou se forme dans la paroi de l'œsophage, de l'estomac, de l'intestin grêle ou du côlon). Cette performation constitue une urgence médicale.
Des troubles rénaux
Le bevacizumab (thérapie ciblée) peut avoir une incidence sur la fonction rénale. Avant et au cours du traitement, il est nécessaire de surveiller le bon fonctionnement des reins à travers des analyses de sang (taux de créatinine) et d’urine (protéinurie, clairance…). Le traitement doit être définitivement arrêté si la présence de protéines dans les urines est associée à des œdèmes corporels, c’est-à-dire à des gonflements des tissus (causés par une accumulation anormale de liquide).
Comment diminuer ces troubles ?
Afin de diminuer la toxicité de ce médicament au niveau des reins, une hyperhydratation avant et pendant la chimiothérapie est parfois proposée. L’hyperhydratation consiste à perfuser au patient une solution physiologique en quantité abondante et à lui faire boire beaucoup d’eau. Ceci permet de diluer le médicament, ce qui diminue sa toxicité, mais pas son efficacité. Cette technique nécessite le plus souvent une hospitalisation d’un ou deux jours pour chaque cure de chimiothérapie.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la base de données publique des médicaments du ministère chargé de la Santé.
Une fragilisation et affections des ongles
Avec le cétuximab, une inflammation de la peau autour de l'ongle (paronychie ou périonyxis) peut survenir. Elle peut être douloureuse et récurrente.
Se ronger les ongles ou s’arracher la peau qui les entoure sont des facteurs aggravants de cette affection.
Pour limiter le risque d’apparition de cette inflammation, il est conseillé de garder les mains hors de l’eau et au sec, d’éviter tous traumatismes sur les ongles (notamment lors des manucures ou pédicures personnelles) et d’effectuer une coupe courte et droite des ongles mais jamais à ras.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la base de données publique des médicaments du ministère chargé de la Santé.