Sexualité et fertilité
Les cancers de la prostate et leurs traitements ont une influence sur la sexualité et la fertilité. Un accompagnement dédié de la sexualité est mis en place, de même que des mesures de prévention de l’infertilité si vous envisagez un projet de paternité.
Il n’y a pas d’inconvénient ou de risque à avoir des rapports sexuels pendant les traitements. En cas de traitement par curiethérapie avec implants définitifs (grains d’iode 125), votre médecin vous précisera les préconisations en matière de protection des rapports sexuels. Par ailleurs, en cas de radiothérapie, chimiothérapie ou hormonothérapie, au cours des traitements et six mois après la fin des traitements, il est nécessaire d’utiliser un moyen de contraception adapté (pour vous ou votre partenaire) afin d’éviter tout risque de fécondation à partir d’un spermatozoïde altéré.
Sexualité pendant et après le cancer
Après le diagnostic, le stress, l’inquiétude et la fatigue entraînent souvent une baisse de désir. Mais la sexualité ne se limite pas aux rapports sexuels, elle englobe l’affection, la tendresse, la parole… et avec le temps, le désir revient souvent petit à petit.
De nombreuses questions peuvent se poser avant, pendant et après les traitements car l’image du corps est modifiée. Des difficultés peuvent surgir, comme la peur d’être dévalorisé aux yeux de l’autre, un sentiment d’atteinte de sa virilité, une perte d’estime de soi et des doutes sur ses capacités de séduction. Ces difficultés peuvent avoir des conséquences relationnelles et sexuelles. Aborder le sujet au sein du couple peut contribuer à une meilleure communication et à la reprise d’une vie affective et sexuelle épanouie après la maladie.
Des difficultés d’ordre physique, notamment des troubles de l’érection ou de la continence urinaire, peuvent apparaître. Ils sont variables et dépendent des problèmes érectiles et urinaires que vous pouviez rencontrer avant les traitements, ainsi que des traitements reçus. Les troubles de l’érection peuvent se manifester immédiatement après les traitements ou plus progressivement, dans les mois voire les années qui suivent. N’hésitez pas à en parler à votre équipe médicale et à poser toutes vos questions. Les médecins et les professionnels de santé sont habitués à ce type de demande et vous orienteront vers les solutions adaptées à votre situation et à vos besoins.
S’il est difficile d’obtenir une érection suffisante pour avoir des rapports sexuels, différents traitements peuvent vous être proposés. Certains sont à prendre par voie orale (inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase) ; d’autres sont injectés dans les corps caverneux, à la base du pénis (on parle d’injections intracaverneuses), d’autres encore se présentent en gel à insérer dans le méat urinaire. Une pompe à vide (vacuum) peut également être un moyen d’obtenir des érections. En dernier recours, la mise en place d’une prothèse pénienne peut être proposée.
Il est à noter également que le traitement par chirurgie (prostatectomie totale) entraîne une impossibilité définitive d’éjaculer ; la sensation de plaisir est en revanche préservée.
Des consultations de sexologie et/ou un accompagnement psychologique dédié peuvent être prévus pour vous aider pendant et après les traitements. Votre partenaire peut être associé(e) à ces consultations.
Un peu de temps peut être nécessaire pour intégrer les conséquences physiques et psychologiques de la maladie et de ses traitements, et pour s’y adapter. La confiance et la communication avec votre partenaire facilitent le réapprentissage de la sexualité.
Fertilité
Les traitements contre le cancer génèrent le plus souvent une perte de la fertilité. Si vous envisagez une paternité, parlez-en avec votre médecin avant le début des traitements afin de mettre en place des mesures de préservation de la fertilité.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site internet des Centres d'études et de conservation des oeufs et du sperme, les CECOS, qui propose une liste de questions fréquentes et une information détaillée et pratique sur la préservation de la fertilité.