Dépistages - Perceptions et adhésion aux dépistages et à la vaccination contre les HPV
UN MODE DE PRÉVENTION QUI PEINE À CONVAINCRE
Bien que variable d’un dépistage à l’autre, l’efficacité du dépistage en matière de prévention des cancers est établie. En France, des programmes nationaux de dépistage organisé (DO) sont en place (sein, col de l’utérus, colorectal). Les taux de participation sont insuffisants et leur dynamique, marquée par une adhésion décroissante des Français au dépistage, est inquiétante. La Stratégie décennale de lutte contre les cancers fixe l’objectif ambitieux de réaliser un million de dépistages supplémentaires d’ici 2025 et propose des mesures de simplification à leur accès. Le soutien à la recherche vise, par ailleurs, à développer des tests plus performants et à envisager la création de nouveaux programmes de dépistage, notamment du cancer du poumon.
Dans la continuité de l’édition 2010 du Baromètre, un échantillon de Français a été interrogé sur ses perceptions et sur son recours au dépistage. Les résultats confirment que les taux de dépistage déclarés en France demeurent en deçà des objectifs fixés au niveau européen. Seule une minorité des personnes de la tranche d’âge concernée (43 %) déclarent être à jour du dépistage du cancer colorectal (l’objectif européen souhaitable est fixé à 65 %). Même si la majorité des femmes déclarent avoir déjà réalisé des tests de dépistage du cancer du sein (95,6 %) ou du col de l’utérus (92,7 %), elles sont moins nombreuses à déclarer être à jour de ces dépistages (seulement 68,8 % pour le cancer du sein, pour lequel l’objectif est fixé à 75 % ; et 76,8 % pour le col de l’utérus, alors que l’objectif est fixé à plus de 85 %).
PARTICIPATION AUX DÉPISTAGES : DES NIVEAUX DE CONNAISSANCE ET DES COMPORTEMENTS VARIABLES
Il ressort de l’analyse multivariée que la participation déclarée au dépistage est fonction de la situation économique des individus. Par ailleurs, d’autres facteurs se font jour, de manière plus ou moins marquée pour les différents dépistages : les perceptions relatives à l’état de santé et au risque de cancer, l’âge ou encore la consommation de tabac ; la situation matrimoniale et familiale influe également sur la réalisation des dépistages.
Dans leur très grande majorité, les personnes interrogées déclarent avoir connaissance des conséquences des infections par les papillomavirus (HPV), mais rencontrent toujours une difficulté à identifier les cancers associés, à l’exception du cancer du col de l’utérus. La recommandation de vaccination des garçons est encore peu connue (36,3 % des personnes).
L’écrasante majorité des fumeurs se déclare prête à participer à un éventuel dépistage du cancer du poumon ; volonté qui est par ailleurs associée à la perception du risque de cancer.
DES LEVIERS D’ACTION EXISTANTS ET DES PERSPECTIVES EN MATIÈRE DE DÉPISTAGE
Si le Baromètre cancer illustre le fait que les niveaux de participation aux dépistages observés en France sont loin d’atteindre les objectifs fixés à l’échelle européenne comme nationale, il contribue également à identifier des freins à la participation au dépistage, ainsi qu’à étayer leur compréhension. De même, il participe à valoriser les leviers d’action pour accroître les niveaux d’adhésion et de participation aux dépistages, au premier rang desquels le rôle structurant des professionnels de santé dans la mise en œuvre des interventions de prévention, lesquelles doivent être pensées en vue de répondre aux besoins spécifiques des populations les plus vulnérables.