Cancer et facteurs de risque - opinions et perceptions de la population française
Certains cancers sont évitables : le rôle des perceptions
En France, 40 % des cancers pourraient être évités par le développement d’environnements et comportements favorables. Ces derniers peuvent être orientés par les croyances et perceptions des personnes concernées qu’il est nécessaire d’appréhender. Ce chapitre vise à présenter la diversité des représentations du cancer et des perceptions des facteurs de risque de cancer au sein d’un échantillon représentatif de la population française en 2021. Il s’agira également de montrer comment ces perceptions ont évolué au fil des années.
Le cancer : perçu moins grave et des évolutions dans les croyances
Le cancer est une maladie perçue comme grave, mais que l’on peut activement prévenir et avec laquelle il est possible de vivre plusieurs années. Son retentissement en 2021 apparaît cependant aussi important qu’il y a 15 ans. Les deux tiers des répondants pensent courir un risque de cancer, une perception en baisse par rapport à 2015. On note par ailleurs que les cancers sont moins perçus comme contagieux, mais que leurs conséquences sur la vie professionnelle apparaissent plus importantes maintenant qu’il y a dix ans.
Une perception assez claire de certains facteurs de risque de cancer
Pour les facteurs de risque favorisant l’apparition d’un cancer, l’approche innovante proposée ici montre que les Français ont une idée assez claire de l’importance de certains facteurs de risque, comme le tabac, l’alimentation et l’alcool qu’ils vont citer spontanément.
Comparée à 2005, la perception du tabac est très stable alors que celle de facteurs psychologiques (par exemple : stress, choc émotionnel, anxiété) non avérés augmente.
Une perception accrue de certains facteurs de risque, qu'ils soient avérés ou non
En 2021, par rapport aux années précédentes, les facteurs émotionnels sont davantage perçus comme des facteurs de risque, de même que les expositions environnementales et la consommation d’alcool ou encore les contraceptifs hormonaux. De plus, le milieu professionnel est davantage perçu comme un espace susceptible d’exposer à des nuisances favorisant l’apparition de cancer.
Des facteurs de risque de cancer sous-estimés
L’importance d’autres facteurs de risque avérés scientifiquement est sous-estimée, notamment le manque d’activité physique, l’exposition au soleil sans protection, le surpoids voire l’obésité sont spontanément cités comme facteurs de risque par moins de 3 % des participants. Il apparaît aussi que des facteurs comme l’allaitement maternel ne sont pas perçus comme des facteurs protecteurs du cancer du sein par plus de deux tiers des répondants.