Diagnostic d'un cancer de la prostate

La démarche diagnostique

La première étape du diagnostic est une consultation au cours de laquelle le médecin vous interroge sur vos antécédents personnels et familiaux. Il vous questionne également sur d’éventuels symptômes que vous pourriez ressentir, comme par exemple des troubles lors de la miction (c’est-à-dire lorsque vous urinez) ou la présence de sang dans les urines.

Votre médecin effectue ensuite un examen clinique. Celui-ci comporte un toucher rectal qui consiste à palper la prostate avec le doigt à travers la paroi du rectum. L’objectif est d’évaluer la taille de la prostate, sa consistance, ainsi que de détecter d’éventuelles anomalies perceptibles au toucher (augmentation de la taille, zone plus dure, irrégularités…).

Votre médecin prescrit un dosage du PSA dans le sang. Il s’agit d’une prise de sang permettant de déterminer la concentration du PSA, une substance libérée dans le sang par la prostate. La concentration se mesure en nanogrammes par millilitre (ng/ml). L’objectif est de vérifier le taux et son évolution. Plusieurs facteurs peuvent conduire à une augmentation de PSA comme l’âge, un adénome ou un cancer de la prostate par exemple.

Parfois, d’autres analyses de sang sont aussi demandées. Elles visent à fournir des renseignements sur l’état de santé général et à vérifier qu’il n’y a pas de contre-indications à certains examens ou traitements. Il peut par exemple s’agir de mesurer la quantité des différentes cellules sanguines (on parle d’hémogramme ou de numération formule sanguine, abrégé en NFS) ou de mesurer la créatinine, molécule évacuée par les reins dont la mesure est utilisée pour évaluer le fonctionnement rénal.

Lorsque ces différents examens renforcent la suspicion de cancer, votre urologue peut vous proposer de réaliser une biopsie prostatique. Sous anesthésie locale et sous guidage par sonde échographique, au moins 12 fragments de tissus sont prélevés  par voie transrectale (c’est-à-dire à travers la paroi du rectum) dans différentes parties de la prostate. Ils sont ensuite examinés au microscope par un médecin anatomopathologiste : cet examen s’appelle un examen anatomopathologique. Il s’agit d’une analyse des tissus prélevés qui permet de confirmer ou non la présence d’un cancer. Il a pour objectifs de :

  • préciser l’agressivité des cellules cancéreuses définie selon une échelle, appelée score de Gleason (degré de différenciation de la tumeur, c’est-à-dire la tendance de la tumeur à ressembler à un tissu normal de la prostate) ;
  • évaluer notamment le nombre de biopsies positives (présentant des cellules cancéreuses), les caractéristiques du tissu tumoral et le franchissement des cellules cancéreuses au-delà de la capsule de la prostate.

Lorsque les biopsies montrent la présence d’un cancer et en fonction de ses caractéristiques, un bilan d’extension pourra être réalisé. Lorsqu’il est prescrit, il comporte des examens d’imagerie qui permettent de vérifier si le cancer s’est développé en dehors de la prostate, autrement dit s’il s’est étendu à d’autres organes. Ces examens ne sont pas systématiques.

Certains de ces examens visent à évaluer l’extension locale de la maladie, c’est-à-dire à vérifier si la tumeur a dépassé la capsule prostatique. Ils permettent notamment de voir les vésicules séminales, le rectum, le bas de la vessie et les ganglions lymphatiques situés à proximité de la prostate. C’est le cas des examens suivants :

  • imagerie par résonance magnétique (IRM) pelvi-prostatique. L’IRM utilise un puissant aimant et des ondes radioélectriques pour produire des images en coupes du pelvis et de la prostate. Un ordinateur assemble ces images en clichés en trois dimensions.
  • TDM (scanner) abdomino-pelvienne. Cet examen permet de réaliser des images en coupes de certaines zones du corps grâce à des rayons X. Avant l’examen, un produit de contraste à base d’iode est parfois injecté dans une veine du bras.

D’autres examens visent à rechercher la présence éventuelle de métastases osseuses :

  • La scintigraphie osseuse est un examen indolore qui permet d’obtenir des images des os du corps. Cette technique d’imagerie utilise des produits faiblement radioactifs non toxiques, des traceurs, qui sont injectés, puis repérés sur un écran.
  • L’IRM corps entier est une IRM produisant des images en coupe de l’ensemble du corps. Pour cela, un puissant aimant et des ondes radioélectriques sont utilisés. Un ordinateur assemble ces images en clichés en trois dimensions.

Le TEP-Scan (tomographie par émission de positons) à la fluorocholine est en cours d’évaluation dans le cancer de la prostate et n’est pas systématique. Cet examen permet de réaliser des images en coupes du corps, après une injection dans le sang. La TEP fournit ainsi des images de la répartition du produit radioactif et donc des cellules cancéreuses sur les os et le squelette. Cet examen a pour objectif de rechercher la présence éventuelle de métastases osseuses, ganglionnaires ou viscérales.

Qu’est-ce que le dosage de PSA ?

Le PSA est une abréviation de l’anglais Prostatic Specific Antigen, en français antigène spécifique de prostate. Il s’agit d’une protéine produite quasi-exclusivement par les cellules de la prostate, qu’elles soient normales ou anormales.

Attention : il est impossible d’interpréter par vous-même les résultats d’analyse. Une concentration normale du PSA n’exclut pas un diagnostic de cancer, et une concentration anormale peut être provoquée par une autre cause que le cancer. Pour cette raison, seul un médecin est capable d’interpréter vos résultats.