Quels sont les effets indésirables possibles des chimiothérapies ?

Les effets indésirables de la chimiothérapie varient selon les médicaments utilisés, les dosages et les personnes. Contrairement aux idées reçues, les médicaments pris par voie orale entraînent aussi des effets indésirables.

Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Néanmoins, s’ils deviennent trop importants ou si vous ne supportez pas l’un des médicaments utilisés, le traitement peut être modifié ou interrompu pour permettre à l’organisme de récupérer. Il est important de signaler tout symptôme inhabituel au cours d’un traitement afin que le médecin puisse prendre les mesures adéquates.

La présence ou l’absence d’effets indésirables n’est pas liée à l’efficacité de la chimiothérapie.

Ne ressentir aucun effet indésirable ne signifie pas que le traitement est inefficace et, inversement, en ressentir de nombreux ne signifie pas qu’il est particulièrement actif. Les professionnels de santé (médecins, pharmaciens…) ont l’obligation de déclarer les effets indésirables susceptibles d’être dus à un médicament auprès d’un Centre régional de pharmacovigilance (CRPV). Si vous ressentez un quelconque effet indésirable, parlez-en avec votre médecin, pharmacien ou infirmier. Il vous est également possible, en tant que patient, de signaler vous-même ces effets indésirables directement par le système national de déclaration de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du réseau des Centres régionaux de pharmacovigilance. La procédure ainsi que les formulaires de déclaration sont disponibles sur signalement-sante.gouv.fr

Cela s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans la notice d’information. Cependant, une déclaration n’a pas pour objectif une gestion individuelle de vos effets indésirables. En signalant les effets indésirables, vous contribuez à fournir davantage d’informations sur la sécurité du médicament.

Attention à l’automédication

L’automédication n’est pas recommandée avec les traitements médicamenteux contre le cancer, notamment en raison d’interactions potentielles. Certaines molécules, pouvant être obtenues ou non sur prescription médicale, ainsi que certains compléments alimentaires et produits phytopharmaceutiques (produits à base de plantes comme le millepertuis) peuvent limiter l’effet de la chimiothérapie. D’autres médicaments peuvent, au contraire, entraîner un risque accru d’effets indésirables. L’avis d’un médecin ou d’un pharmacien est nécessaire avant toute initiation d’un nouveau traitement.

Les effets indésirables les plus fréquents des médicaments utilisés pour traiter le cancer du pancréas sont présentés ci-après.

En fonction du protocole de traitement qui vous a été proposé, votre médecin vous indique de façon précise ceux qui peuvent vous concerner et vous informe sur les moyens d’y faire face. Cette liste peut paraître impressionnante. Gardez à l’esprit que la majorité des patients développent seulement une partie de ces effets indésirables.

Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent provoquer :

  • une perte d’appétit et des troubles nutritionnels ;
  • des nausées et des vomissements ;
  • une diarrhée ou une constipation ;
  • une baisse du nombre de cellules sanguines (globules blancs, globules rouges, plaquettes) ;
  • un syndrome pseudo-grippal (fièvre, frissons, douleurs musculaires) ;
  • de la fatigue ;
  • des lésions de la bouche ;
  • une chute des cheveux ;
  • une fragilisation des ongles ;
  • des troubles cutanés et le syndrome « main-pied » (troubles de la peau de la paume des mains et de la plante des pieds) ;
  • des sensations d’engourdissement ou de fourmillement dans les mains et les pieds ;
  • des troubles cardiaques ;
  • des troubles musculo-squelettiques ;
  • des troubles respiratoires ;
  • des troubles hépatiques ;
  • des réactions allergiques ;
  • des affections oculaires ;
  • une hypertension artérielle ;
  • des œdèmes ;
  • une thrombose veineuse (ou phlébite).

Une perte d’appétit et des troubles nutritionnels

Les médicaments de chimiothérapie peuvent entraîner une diminution de la prise alimentaire, le plus souvent du fait d’une perte d’appétit et d’une modification du goût. Si elle se prolonge plus d’une semaine, elle risque d’entraîner une perte de poids que l’on appelle dénutrition.

La dénutrition a de nombreuses conséquences, comme une fonte des muscles, une diminution de la force musculaire ou une fatigue importante. Elle peut également empêcher le bon déroulement de votre traitement et réduire son efficacité. C’est pourquoi il faut la prévenir et limiter son aggravation le plus précocement possible.

La dénutrition

Illustration de Pierre Bourcier - Les Conséquences de la dénutrition

Un diététicien ou un médecin nutritionniste peuvent vous conseiller sur la façon de mieux vous alimenter pendant votre traitement. En cas de nécessité, un traitement nutritionnel pourra vous être prescrit.

CONSEILS PRATIQUES POUR PRÉVENIR LA DÉNUTRITION

  • mangez les plats que vous aimez à l’heure que vous voulez ;
  • fractionnez votre alimentation : mangez en petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en 2) ;
  • n’hésitez pas à consommer plusieurs fois par jour des aliments simples contenant des protéines (jambon, produits laitiers…) ;
  • si possible, mangez accompagné et non seul ;
  • travaillez la présentation des plats ;
  • installez-vous à table, de préférence dans un cadre agréable ;
  • associez ces conseils à une activité physique quotidienne, adaptée à vos capacités (exemple : marche).

À noter : si vous avez faim, mangez ! Quelle que soit l’heure.

Une modification du goût

Il arrive que pendant la chimiothérapie, des personnes ressentent un mauvais goût dans la bouche ou soient particulièrement sensibles aux odeurs. Cela entraîne parfois l’apparition de nausées.

Des médicaments comme l’oxaliplatine, la capécitabine et le nab-paclitaxel entraînent chez certaines personnes une modification du goût appelée dysgueusie. Certains aliments appréciés jusqu’alors peuvent ne plus être appétissants.

CONSEILS POUR LIMITER CES EFFETS

  • sucer des bonbons mentholés diminue le goût désagréable ;
  • pratiquer des exercices de relaxation avant et pendant la perfusion de chimiothérapie. Vous pouvez solliciter des conseils à ce sujet auprès des soignants ;
  • regarder la télévision, écouter la radio ou de la musique, jouer à des jeux de société, lire, discuter, etc. pendant la perfusion. Ces activités contribuent parfois à diminuer la sensation de nausées ;
  • privilégier les aliments qui vous attirent le plus, ainsi que les modes de cuisson et les plats qui dégagent le moins d’odeurs.

Des nausées et vomissements

Les nausées (sensation d’écœurement) commencent souvent le soir ou le lendemain de la perfusion. Elles durent rarement plus de 72 heures après le traitement.

Elles ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements.

Des phénomènes de nausées précédant la chimiothérapie (anticipatoires) peuvent survenir : elles commencent parfois dès l’entrée à l’hôpital, avant le début de la perfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement et peuvent être réduites par des médicaments ou par des techniques de relaxation.

Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se rincer la bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures avant de manger. Les vomissements ne persistent en général pas plus de 48 heures après l’administration des médicaments de chimiothérapie.

Des médicaments, dits antiémétiques, peuvent être prescrits pour réduire les risques de nausées et de vomissements, y compris anticipatoires. Si ces effets indésirables apparaissent malgré le traitement préventif, signalez-le à votre médecin car nausées et vomissements contribuent à l’apparition d’une dénutrition qui pourrait justifier un traitement nutritionnel spécifique.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES NAUSÉES ET VOMISSEMENTS

  • privilégiez les aliments froids ou tièdes, qui sont moins odorants que les aliments chauds ;
  • fractionnez l’alimentation = mangez en petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en 2) ;
  • buvez plutôt avant ou après les repas. Les boissons gazeuses fraîches, à base de cola notamment, aident parfois à diminuer les nausées ;
  • mangez lentement en mastiquant bien afin de faciliter la digestion ;
  • mangez légèrement avant et après le traitement ;
  • ne consommez pas d’aliments qui ne vous font pas envie ;
  • évitez de boire de l’alcool ;
  • évitez de fumer.

Des diarrhées et constipation

Les diarrhées

Une diarrhée est possible avec les médicaments de chimiothérapie. Un traitement dit antidiarrhéique pourra vous être prescrit afin de la limiter.

Pensez à bien vous hydrater en buvant entre 1,5 et 2 litres d’eau par jour.

En cas de diarrhée persistante ou associée à de la fièvre ou des vomissements, contactez rapidement votre médecin afin d’éviter une déshydratation ou une dénutrition.

Important : pensez à signaler toute modification de poids à votre équipe soignante.

CONSEIL PRATIQUE POUR LIMITER LA DIARRHÉE

Privilégiez une alimentation pauvre en fibres (exemple : riz, pâtes, pommes de terre vapeur, carottes, bananes mûres, fruits cuits, fromage à pâte cuite, biscottes…).

La constipation, plus rare

Plus rarement, une constipation peut être provoquée par la chimiothérapie. La constipation est aussi, parfois, induite par les médicaments antiémétiques (contre les vomissements), par certains médicaments antidouleur et par la diminution de l’activité physique.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LA CONSTIPATION

  • buvez au moins 2 litres d’eau par jour ;
  • privilégiez une alimentation riche en fibres, à base de fruits et légumes, céréales, pain complet, à chaque repas, dont le petit déjeuner ;
  • si possible, faites de l’exercice de façon adaptée et régulière en favorisant la marche ;
  • pratiquez des massages doux du ventre.

La baisse du nombre de cellules sanguines

La moelle osseuse produit en permanence des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes.

Les médicaments de chimiothérapie sont susceptibles d’entraîner une baisse de la production de ces cellules sanguines :

  • la diminution du nombre de globules rouges et de la quantité d’hémoglobine (le pigment rouge intense qui donne sa couleur caractéristique au sang et qui se trouve dans les globules rouges) provoque, lorsqu’elle est importante, une anémie. L’anémie se manifeste principalement par une pâleur, un essoufflement et une fatigue qui ne s’atténuent pas avec le repos ;
  • la baisse excessive du nombre de globules blancs (leucopénie), en particulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou des lymphocytes (lymphopénie), entraîne un risque accru d’infection. En effet, le rôle des globules blancs est primordial dans la lutte contre les infections virales et bactériennes.
    En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin ;
  • la baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), qui participent au phénomène de coagulation du sang (c’est-à-dire à la création de caillots sanguins), augmente le risque de saignements et d’ecchymoses (infiltration de sang sous la peau à la suite d’un saignement).

Surveillez votre température

La « neutropénie fébrile » est une des complications susceptibles de survenir chez les patients traités par chimiothérapie. Le polynucléaire neutrophile est un globule blanc impliqué dans les premiers temps de la réponse immunitaire. Il intervient dans la destruction des agents pathogènes tels que les bactéries et les virus.

La diminution du nombre de polynucléaires neutrophiles, appelée neutropénie, expose donc aux infections.

Le caractère fébrile de la neutropénie est défini par une température supérieure ou égale à 38,5 °C.

En cas de température supérieure ou égale à 38,5 °C ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin.

Une prise de sang pour contrôler le nombre de globules blancs

Avant chaque cure, des prises de sang permettent de vérifier le nombre de globules blancs, globules rouges et plaquettes.

La réalisation de cette prise de sang est indispensable avant l’administration de la chimiothérapie. En dessous d’un certain seuil, les doses de chimiothérapie sont adaptées ou le traitement peut être remis à plus tard.

Il est parfois nécessaire de prescrire des médicaments, appelés facteurs de croissance, lorsque la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rouges est trop importante. Dans de rares cas, une transfusion de globules rouges ou de plaquettes peut être réalisée.

Qu’est-ce qu’un facteur de croissance ?

C’est une substance qui régule la croissance et la multiplication des cellules, comme certaines hormones. Les facteurs de croissance agissent par l’intermédiaire de récepteurs disposés à la surface des cellules. 

Le syndrome pseudo-grippal

Après l’administration de certains médicaments de chimiothérapie comme la gemcitabine, la capécitabine et le nab-paclitaxel, un syndrome pseudo-grippal peut se manifester.

Des symptômes habituellement associés à la grippe, comme de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires, apparaissent alors.

Ces effets sont le plus souvent de courte durée et du paracétamol, prescrit par votre médecin, aide à les diminuer.

La fatigue

En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par l’appréhension des examens ou encore par les déplacements quotidiens, la fatigue peut être liée à la chimiothérapie.

Elle dépend de votre tolérance au traitement, du nombre de cures et des autres effets indésirables.

En effet, une anémie (diminution du nombre de globules rouges dans le sang), une perte d’appétit, des nausées et des vomissements, une fièvre ou encore des douleurs peuvent contribuer à cette fatigue.

La fatigue ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit traitée le mieux possible.

Pour en savoir plus, retrouvez notre dossier sur la Fatigue.

Il est prouvé qu’une activité physique débutée dès le début de votre prise en soin, adaptée, régulière et modérée permet de lutter contre la fatigue après les traitements. Parlez-en avec votre équipe soignante.

Des lésions de la bouche

Les médicaments de chimiothérapie utilisés pour traiter les cancers du pancréas peuvent entraîner des lésions à l’intérieur de la bouche et le long du tube digestif (aphtes, rougeurs, douleurs). On parle de mucite (inflammation d’une muqueuse), ou encore de stomatite (mucite de la bouche).

Une inflammation des lèvres est également possible (chéilite).

Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, prévenez votre médecin afin de recevoir un traitement antidouleur adapté.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES LÉSIONS DE LA BOUCHE

  • après les repas, réalisez des bains de bouche sans alcool et à base de bicarbonate de soude alimentaire, prescrits par le médecin ;
  • brossez-vous régulièrement les dents avec une brosse à dents souple et utilisez du bicarbonate de soude ;
  • sucez des glaçons, de la glace pilée, des glaces à l’eau et des sorbets, des bonbons à la menthe (sauf en cas de traitement à l’oxaliplatine) ;
  • buvez beaucoup (eau minérale, thé, tisane, boisson à base de cola) ;
  • privilégiez les aliments sans acidité, mous, voire mixés ;
  • graissez-vous les lèvres en appliquant un lubrifiant (vaseline, beurre de cacao) ;
  • ne consommez pas d’aliments trop épicés ou acides (jus de citron, vinaigrette, moutarde), secs, croquants ou durs ;
  • évitez de consommer des aliments chauds et des aliments qui favorisent l’apparition d’aphtes, comme les noix, le gruyère et l’ananas ;
  • n’utilisez pas de bains de bouche à base d’alcool : ils dessèchent la muqueuse de la bouche et risquent de provoquer des sensations de brûlure ;
  • évitez de fumer et de boire de l’alcool, surtout dans les semaines qui suivent le traitement.

La chute des cheveux et du système pileux

Les protocoles de chimiothérapie utilisés pour traiter le cancer du pancréas peuvent générer une chute des cheveux (appelée alopécie) parfois difficile à vivre, car elle est un signe concret et visible de la maladie.

À quel moment a lieu la chute des cheveux ?

Elle est parfois précédée de douleurs ou de sensibilité du cuir chevelu. Elle commence environ 2 à 3 semaines après la première perfusion, mais elle est en général temporaire. La plupart du temps, les cheveux commencent à repousser environ 6 à 8 semaines après la fin du traitement.

Port d’une perruque et conseils de maquillage

En attendant, une prothèse ou des accessoires capillaires peuvent vous être prescrits ; renseignez-vous auprès de votre assurance santé complémentaire sur leur niveau de prise en charge.

Les cils, les sourcils et les poils pubiens peuvent également tomber provisoirement.

Des conseils de maquillage des sourcils peuvent vous être apportés par une socio-esthéticienne.

CONSEILS PRATIQUES POUR PRENDRE SOIN DE SES CHEVEUX

  • utilisez un shampooing doux et en petite quantité ;
  • séchez-vous les cheveux en les tamponnant avec une serviette plutôt qu’en les frottant ;
  • utilisez une brosse douce ou un peigne à larges dents pour vous coiffer ;
  • pensez aux perruques, foulards, turbans ou chapeaux de toile ;
  • portez un chapeau en cas d’exposition au soleil ;
  • ne vous lavez pas les cheveux trop fréquemment ;
  • évitez les rouleaux et les sèche-cheveux, les colorations ou tout autre produit chimique ;
  • évitez d’exposer au soleil votre cuir chevelu en cas de chevelure qui se raréfie.

En savoir plus sur la chute des cheveux et retrouver nos conseils.

La fragilisation des ongles

Les ongles des mains et des pieds peuvent changer d’aspect et parfois tomber, sans occasionner de douleur, particulièrement lorsque le traitement comprend de l’oxaliplatine ou du nab-paclitaxel.

Avant qu’un ongle ne se détache, un nouvel ongle a commencé à pousser en dessous. Il est conseillé de porter des chaussures confortables et des gants de protection pour le jardinage et les travaux ménagers, et de se couper les ongles courts pour éviter qu’ils ne se fissurent ou se soulèvent.

Vous pouvez trouver en pharmacie des solutions protectrices et des vernis au silicium pour protéger vos ongles.

Retrouvez plus de conseils pour protéger vos ongles.

Les troubles cutanés et le syndrome « main-pied »

Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent entraîner des troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques, dessèchement, tiraillement, ainsi que des éruptions cutanées aussi appelées rash cutanés.

Parmi ces troubles, le syndrome « main-pied » se manifeste au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Il se caractérise par des rougeurs, un gonflement, une sécheresse de la peau ou des cloques.

Pour en savoir plus sur notre dossier dédié aux problèmes de peau.

CONSEILS PRATIQUES POUR LIMITER LES TROUBLES CUTANÉS

  • appliquez régulièrement et généreusement un agent hydratant sur la peau (après la toilette avec un savon surgras) ;
  • réalisez une manucure et une pédicure avant de commencer le traitement, si les mains et les pieds sont déjà un peu abîmés (présence de corne) ;
  • portez des vêtements amples et des chaussures souples ;
  • ne vous exposez pas les mains et les pieds à la chaleur (soleil, bains chauds, sauna) ;
  • ne pratiquez pas d’activités qui entraînent un frottement de la peau ou une pression sur les mains (activités ménagères, conduite, jardinage, etc.) ;
  • n’appliquez pas des pansements adhésifs ou des bandages serrés ;
  • évitez de marcher de manière prolongée et de courir en cas de syndrome main-pied.

Si votre peau devient rouge, sensible ou douloureuse, signalez-le à votre médecin sans attendre que les symptômes empirent. Des médicaments antidouleur, prescrits par votre médecin, et des soins locaux peuvent les soulager.

Des sensations d’engourdissement ou de fourmillements

Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle ont un effet toxique sur les nerfs (notamment l’oxaliplatine et le nab-paclitaxel). Ils peuvent entraîner des troubles de la sensibilité, appelés paresthésies, qui se manifestent par des sensations d’engourdissement, de fourmillement ou de picotement qui peuvent être douloureuses et handicapantes.

Ils peuvent également se manifester par des troubles de la coordination des mouvements ou une perte de force dans les muscles.

Ces symptômes sont nommés troubles neuropathiques périphériques.

Il est très important de les signaler immédiatement à votre médecin, sans attendre le rendez-vous suivant et même si vous les supportez bien.

Ils peuvent rendre nécessaire une diminution des doses, voire un arrêt du traitement. 

Des troubles cardiaques

Le 5-FU peut avoir un impact négatif sur le cœur avec un risque (relativement faible) de spasmes coronariens pouvant provoquer des douleurs thoraciques parfois en lien avec un infarctus.

En cas de douleur thoracique ou d’essoufflement, contactez immédiatement votre médecin.

Des effets cardiaques sont également observés avec le nab-paclitaxel (accélération des battements du cœur appelée tachycardie).

Des troubles musculo-squelettiques

La gemcitabine et le nab-paclitaxel, notamment, peuvent entraîner des douleurs dans les muscles, les articulations, au niveau du dos et des extrémités.

Des antalgiques peuvent vous être prescrits.

Des troubles respiratoires

Des difficultés à respirer, une toux, une rhinite ou des saignements de nez peuvent se manifester.

Ces symptômes peuvent alerter sur la présence d’une infection ou d’une réaction pulmonaire aux médicaments de chimiothérapie conventionnelle, notamment à l’oxaliplatine, à la gemcitabine et au nab-paclitaxel.

N’hésitez pas à les signaler à votre équipe soignante.

Des troubles hépatiques

Le 5-FU, l’irinotécan, la gemcitabine et la capécitabine peuvent avoir une incidence sur le fonctionnement du foie. Ce phénomène est d’autant plus important lorsque celui-ci fonctionne déjà mal, par exemple en cas de maladie du foie préexistante ou d’obstacle biliaire lié à la tumeur du pancréas et qui ne serait pas complètement levé par la prothèse posée.

Une surveillance de certaines enzymes hépatiques est nécessaire.

Prévenez votre médecin en cas de symptômes évocateurs d’une atteinte hépatique (nausées, vomissements, fièvre, jaunisse et douleurs abdominales).

Des réactions allergiques

Comme tout médicament, les médicaments de chimiothérapie peuvent être sources d’allergie. Ces réactions surviennent en général lors de la perfusion.

Alertez votre médecin en cas de gonflement du visage, des lèvres et de la langue, d’oppression de la poitrine, de difficultés à respirer ou de frissons, de réactions cutanées (démangeaisons, rougeurs, boutons), de bouffées de chaleur ou de tout autre trouble inhabituel.

Contre-indication de certains vaccins

Les vaccins dits vivants, tels que ceux contre la fièvre jaune ou la rougeole, par exemple, sont contre-indiqués au moins 6 mois après la fin de la chimiothérapie. En cas de voyage dans des pays dits « à risque », questionnez votre oncologue médical et/ou votre médecin traitant.

Affections oculaires

Les yeux peuvent être affectés par certaines chimiothérapies. Les yeux qui pleurent sont fréquents avec l’irinotécan et le nab-paclitaxel.

Le traitement par oxaliplatine et capécitabine peut également provoquer une conjonctivite, c’est-à-dire une inflammation de la muqueuse qui tapisse l’intérieur et l’avant des yeux.

Elle se traduit par des écoulements purulents, des sensations de brûlure et des rougeurs.

L’hypertension artérielle

L’un des effets indésirables fréquents de l’oxaliplatine et du nab-paclitaxel est l’hypertension artérielle, c’est-à-dire une tension trop élevée.

Des œdèmes

Des œdèmes (gonflements) des jambes, des bras… peuvent survenir, notamment avec la gemcitabine et le nab-paclitaxel.

Chez les patients à risque, il peut être recommandé de porter des bas de contention et de suivre un régime pauvre en sel.

Une thrombose (phlébite)

La formation d’un caillot sanguin dans les veines, appelée thrombose veineuse ou phlébite, peut être la conséquence de la chimiothérapie.

C’est également un symptôme du cancer du pancréas lui-même. Le caillot sanguin se situe le plus souvent aux jambes.

Dans les cas les plus graves, il se détache et circule jusqu’à un poumon. C’est ce qui s’appelle une embolie pulmonaire. Cette affection susceptible d’être grave peut se manifester par un essoufflement et parfois une douleur dans la poitrine.

Comment réduire le risque de thrombose ?

Le fait de cesser de fumer réduit le risque de formation de caillots sanguins. Le fait de changer de position fréquemment, de faire des exercices pour les jambes et les chevilles et de se déplacer réduit également ce risque.

Le médecin peut aussi vous prescrire un traitement préventif à base de faibles doses d’anticoagulants, qui réduit la probabilité de formation de caillots sanguins chez les personnes à risque. Des bas de contention pourront également vous être prescrits, selon les cas.

Il est important de signaler en urgence à votre médecin la présence d’une rougeur, d’un gonflement, d’une douleur au niveau du mollet ou de la poitrine, ou un essoufflement anormal.

Quelles répercussions sur votre sexualité ?

La libido peut être modifiée pendant le traitement et quelque temps après. Les effets indésirables des médicaments, comme la fatigue physique et psychologique, la modification de l’image de soi, les nausées et les vomissements, peuvent en effet diminuer temporairement le désir ou la capacité physique.

De même, le stress et l’inquiétude entraînent souvent une baisse de désir. Cette diminution de la libido est normale et généralement temporaire.

Les médicaments peuvent par ailleurs générer une sécheresse des muqueuses, dont celle du vagin, pouvant rendre la pénétration sexuelle difficile et douloureuse. Il existe des gels intimes hydratants pour les muqueuses et des lubrifiants efficaces.

Chez les hommes, les effets indésirables des médicaments peuvent se manifester par des dysfonctions érectiles.

En cas de difficultés, n’hésitez pas à en parler avec votre équipe médicale, qui vous orientera vers une solution adaptée à votre situation. Par exemple, un accompagnement psychologique, associant ou non votre partenaire, peut être mis en place pour vous aider. 

Pour en savoir plus, consultez notre dossier sexualité et cancer.

Quelles répercussions sur votre fertilité ?

Il est très important de parler de la fertilité avant de commencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants.

Certains médicaments de chimiothérapie sont en effet susceptibles de provoquer une baisse de la fertilité, voire une infertilité. Celle-ci n’est pas forcément définitive. Cela dépend notamment de votre âge et du type de traitement employé.

Une consultation au Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) le plus proche de chez vous peut vous être proposée. Cette structure spécialisée assure le recueil et la conservation des gamètes (spermatozoïdes et ovules) et des tissus germinaux (c’est-à-dire du tissu testiculaire ou ovarien).

Consultez le site internet des CECOS, qui propose une liste de questions fréquentes et une information détaillée et pratique sur la préservation de la fertilité.

En outre, certains traitements provoquent des malformations fœtales. Une grossesse est donc formellement contre-indiquée pendant les traitements.

Une contraception adaptée doit être mise en place pour les couples en âge d’avoir des enfants. Elle doit être poursuivie pendant toute sa durée et jusqu’à plusieurs semaines après la fin du traitement médicamenteux.

Pour en savoir plus, consultez notre page Fertilité et cancer.