Traitements de la ménopause et risques de cancer

Les traitements hormonaux de la ménopause (THM) ont été largement prescrits, sur de longues durées à de nombreuses femmes, eu égard à leurs bénéfices. Depuis 1998, plusieurs complications liées à ces traitements ont été mises en évidence et leur prescription a régulièrement diminué dans le monde. En 2003, au vu des résultats des différentes études, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a émis des recommandations restreignant l'usage des THM à des traitements sur de courtes périodes et uniquement en cas de troubles de la ménopause entrainant une altération de la qualité de vie.

Comprendre la ménopause

La ménopause est un processus naturel, qui intervient autour de la cinquantaine chez la femme. Quand les ovaires ne fonctionnent plus, les hormones qu'ils produisaient, les œstrogènes et la progestérone, ne sont alors plus secrétées. Une femme est dite ménopausée quand elle n'a pas eu ses règles pendant plus d'un an.

La ménopause peut entraîner des symptômes désagréables :

  • bouffées de chaleur et sueurs nocturnes ;
  • troubles du sommeil ;
  • sécheresse ou démangeaisons au niveau du vagin ;
  • infections urinaires ;
  • perte de densité osseuse (ostéoporose) et augmentation du risque de fractures ;
  • sautes d'humeur, troubles de la mémoire et de la concentration.

Traitements hormonaux de la ménopause et risques de cancer

Les THM visent à compenser la carence en œstrogènes. Leur efficacité sur les symptômes causés par l'insuffisance en œstrogènes est bien établie car le traitement réduit la fréquence et la sévérité des bouffées de chaleur, améliore la sécheresse vaginale et les troubles de la sexualité et réduit le nombre de fractures osseuses (hanches, poignets et vertèbres).

En revanche, la prise de ce traitement peut aussi entraîner des conséquences indésirables.

Il est désormais bien démontré que l'administration de THM à base d'œstrogènes seuls augmente de façon significative le risque de cancer de l'endomètre. Ce risque est diminué, voire annulé en cas de prise d'un progestatif en même temps que ces médicaments.

L'administration de THM à base d'une combinaison d'œstrogènes et de progestatifs entraine une augmentation du risque de cancer du sein liée à la durée d'utilisation, en particulier après 5 ans de prise du traitement. L'utilisation de progestérone naturelle n'est pas remise en question, contrairement aux progestatifs de synthèse qui ne protègent pas contre le cancer du sein. Cependant, les progestatifs de synthèse protègent contre le cancer de l'endomètre, contrairement à la progestérone naturelle.

Chaque femme se verra donc prescrire, ou non, un traitement tenant compte à la fois de ses symptômes et de ses antécédents personnels. Dans tous les cas, une femme traitée par THM doit bénéficier d'une réévaluation régulière de son traitement, au moins une fois par an.

Traitements hormonaux de la ménopause et conseils de prévention

Votre médecin vous a prescrit un THM parce que les troubles de la ménopause que vous présentez altèrent votre qualité de vie. Il convient de bien respecter la dose prescrite et de prendre ce traitement pour la durée la plus courte possible, dans le respect des précautions d'emploi et des contre-indications, et avec un suivi médical régulier. N'hésitez pas à en parler avec votre médecin.

La ménopause constitue par ailleurs une occasion idéale pour réévaluer votre mode de vie et, le cas échéant, y apporter les changements nécessaires en vue d'améliorer votre qualité de vie :

Si vous avez entre 50 et 74 ans, c’est également le moment de réaliser votre dépistage du cancer du sein, et ce tous les 2 ans.