Radiofréquence
La radiofréquence est un traitement qui détruit la tumeur par la chaleur. L’intervention se fait à travers la peau ; c’est pourquoi on parle de destruction tumorale percutanée. Elle est réalisée sous anesthésie générale par un radiologue interventionnel spécialisé dans les traitements assistés par imagerie médicale.
Qui est concerné ?
La radiofréquence constitue une alternative à la chirurgie lorsqu’elle est contre-indiquée. Elle est discutée en fonction de la taille de la tumeur, de sa localisation dans le foie et de l’état général du foie.
La prise en charge décrite ici concerne uniquement l’intervention par radiofréquence. D’autres techniques de destruction percutanée peuvent être occasionnellement utilisées comme un traitement par le froid, la cryothérapie.
Comment se préparer à l’intervention ?
La consultation avec le radiologue : il vous explique les objectifs de l’intervention, la technique utilisée, les suites et les complications possibles. Cette consultation est l’occasion de poser toutes les questions que vous avez au sujet de l’intervention
La consultation avec l’anesthésiste : elle permet d’évaluer les risques liés à l’anesthésie, en prenant en compte vos antécédents médicaux et chirurgicaux. Il est important de signaler tout problème de santé, notamment les allergies (asthme, eczéma, rhume des foins, etc.), les problèmes cardiaques (hypertension par exemple), la prise de médicaments, en particulier anticoagulants et aspirine, ainsi que votre consommation de tabac et d’alcool. Il est prouvé que l’arrêt du tabac et de l’alcool quelques semaines avant une intervention réduit les complications postopératoires.
Comment se déroule l’intervention ?
Le traitement nécessite une hospitalisation : vous arrivez le matin et à jeun. L’intervention s’effectue dans une salle de radiologie spécialisée qui comprend la table d’intervention et les appareils d’imagerie médicale nécessaires à son déroulement. Cette salle bénéficie de conditions d’asepsie particulières proches de celles rencontrées dans un bloc opératoire.
L’anesthésie est générale : vous êtes endormi pendant toute la durée de l’intervention. Le médecin utilise l’échographie pour repérer précisément la ou les tumeurs à traiter. Dans certains cas et selon la localisation de la tumeur, ce repérage peut également se faire par le scanner.
L’abdomen est désinfecté et le médecin insère, à travers la peau, une fine aiguille en métal, appelée sonde. La progression de la sonde vers le foie est suivie en permanence par imagerie médicale. L’extrémité de la sonde est placée au centre de la tumeur et la destruction peut alors commencer.
Position de la sonde de radiofréquence
La sonde est reliée à un générateur qui fournit un courant électrique envoyé au cœur de la tumeur. Le courant électrique produit de la chaleur qui détruit les cellules cancéreuses. Cette opération dure entre 20 et 30 minutes. Le médecin retire ensuite la sonde en la gardant à une température élevée. Cette précaution permet de détruire les éventuelles cellules tumorales qui se seraient détachées du foie lors du retrait de la sonde.
La destruction des cellules tumorales se fait sur une sphère de quelques centimètres de diamètre. Cette précision a pour avantage d’épargner les cellules saines environnantes et les organes voisins. Après avoir enlevé la sonde, le médecin vérifie que la tumeur est détruite à l’aide d’une échographie.
Destruction de la tumeur par la chaleur
Que se passe-t-il après l’intervention ?
Une fois l’intervention terminée, vous êtes amené en salle de réveil où l’équipe médicale assure votre surveillance, notamment lors de votre réveil de l’anesthésie.
Des douleurs sont fréquentes dans la zone d’intervention. Elles sont systématiquement traitées, généralement par de la morphine ou l’un de ses dérivés. Si vous n’êtes pas suffisamment soulagé, signalez-le sans tarder à l’équipe médicale afin que le traitement puisse être adapté. Vous pouvez généralement rentrer chez vous dès le lendemain.
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Quels sont les effets secondaires possibles ?
La destruction tumorale percutanée présente peu d’effets secondaires. Ils se limitent le plus souvent à une douleur au niveau de l’abdomen qui est peut être prise en charge par des médicaments antidouleur, prescrits par votre médecin.
Des complications peuvent cependant survenir : une hémorragie au niveau du foie ; des atteintes des organes à proximité comme l’estomac ou le côlon nécessitant exceptionnellement une intervention chirurgicale. Une infection est également susceptible de se produire au niveau de la zone traitée.