Prévenir le cancer de l’estomac

La grande majorité des cancers de l'estomac est due à la prolifération d'une bactérie : Helicobacter pylori. La recherche puis l'éradication d'Helicobacter pylori est reconnue comme étant une méthode de prévention efficace contre le développement du cancer de l'estomac, surtout si elle est précoce, c'est-à-dire avant l'apparition de lésions gastriques précancéreuses.

On estime à 4 657 le nombre de nouveaux cas de cancers de l’estomac en France métropolitaine en 2018, dont 65 % chez l’homme. Le nombre de décès estimés liés aux cancers de l’estomac en 2018 est de 4 272.

Environ 80 % de ces cancers sont dus à la bactérie Helicobacter pylori, qui colonise la muqueuse gastrique. Les 20 % de cas de cancers de l'estomac restants sont des tumeurs du cardia, associées au reflux gastro-œsophagien.

L'infection à Helicobacter pylori s'acquiert dans l'enfance (contamination alimentaire, promiscuité dans les logements...) et, en l'absence de traitement antibiotique, reste généralement présente à vie. Elle toucherait 20 à 50 % de la population française, avec une prévalence de 50 % pour les populations les plus âgées. Elle n'induit que rarement le développement d'un cancer de l'estomac (environ 1 % des cas).

Certaines populations infectées par Helicobacter pylori présentent un risque de cancer de l'estomac plus important que d'autres. Ainsi, la famille au premier degré (parents, enfants, frères/sœurs) d'un patient ayant eu un cancer de l'estomac ont un risque plus élevé de cancer de l'estomac que l'ensemble de la population.

La Haute Autorité de Santé ne s'est pas prononcée pour un dépistage systématique de l'infection à Helicobacter pylori dans la population française1. En revanche, il est recommandé d'identifier les personnes à risque de cancer gastrique, et de rechercher et traiter l'infection si elle existe.

Ces personnes sont, d'après un consensus européen publié en 2012 :

  • les patients atteints de cancer de l'estomac ayant eu une exérèse partielle de l'estomac ;
  • les proches au 1er degré (père/mère, frère/sœur, enfant) d'un patient atteint d'un cancer de l'estomac ;
  • les personnes présentant une lésion gastrique pré-cancéreuse ;
  • les patients traités par un IPP (inhibiteur de la pompe à protons) depuis plus d'un an.

Le traitement de l'infection par Helicobacter pylori repose généralement sur l'association de plusieurs antibiotiques avec un inhibiteur de la pompe à protons.

L'institut national du cancer a publié plusieurs fiches pratiques destinées aux professionnels de santé sur la prévention du cancer de l'estomac (voir « Documents à télécharger »). Ces documents ont été élaborés en collaboration avec la Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE), la Société française d'endoscopie digestive (SFED), l'Association nationale des hépato-gastroentérologues des hôpitaux généraux (ANGH), le Club de réflexion des cabinets et groupes d'hépato-gastroentérologie (CREGG), la Fédération francophone de la cancérologie digestive (FFCD), le Groupe d'études français des Helicobacters (GEFH) ainsi que le Centre national de référence des Campylobacters et Hélicobacters (CNRCH) et avec la participation du collège de médecine générale (CMG).

Le site helicobacter.fr décrit les techniques diagnostiques de l'infection à Helicobacter pylori, les différentes modalités thérapeutiques du traitement de l'infection et le suivi de l'éradication. Vous pouvez aussi consulter le site du Centre national de référence des Helicobacter (CNR). L'Institut Pasteur, également, a réalisé un dossier sur Helicobacter pylori.


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