Pourquoi utiliser un cathéter central ou une chambre à cathéter implantable ?
Un cathéter central à insertion périphérique, aussi dit PICC, est un long tuyau fin et souple mesurant 30 à 60 centimètres de long.
La chambre à cathéter implantable, aussi dite CCI, est quant à elle composée de deux éléments : un cathéter et un boîtier.
Ces deux dispositifs sont mis en place notamment pour faciliter l’administration, par les veines, de certains traitements médicamenteux anticancéreux (chimiothérapies conventionnelles, immunothérapies, thérapies ciblées...). Ils peuvent aussi être utilisés pour injecter d’autres traitements tout au long de votre parcours de soins.
Ces dispositifs permettent d’éviter les injections répétées dans les petites veines, dites périphériques, qui sont plus fines, plus fragiles, et qui peuvent s’abîmer et devenir douloureuses.
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Un cathéter central à insertion périphérique ou PICC, qu’est-ce que c’est ?
Le cathéter central à insertion périphérique
Le cathéter central à insertion périphérique, couramment appelé PICC pour "peripherally inserted central catheter" en anglais, est un dispositif médical prescrit par votre médecin oncologue ou hématologue.
Où est posé le cathéter central ?
Long tuyau fin et souple, il est introduit à l’aide d’une aiguille fine, sous guidage d’un appareil d’échographie, dans une veine profonde du bras qui rejoint la veine cave supérieure. Cette veine cave supérieure est plus grosse et se situe près du cœur.
La partie visible (extérieure) du cathéter sort au-dessus du pli du coude, ce qui permet d’utiliser son bras normalement. Il est protégé par un pansement.
La perfusion contenant le ou les médicaments peut ensuite être connectée au PICC via un embout muni d’une valve.
Dans quels cas un cathéter central est-il posé ?
Le PICC est mis en place dans le cadre de traitements d’une durée allant de quelques jours ou semaines à 3 mois le plus souvent, et jusqu’à 6 mois dans certaines conditions.
Les veines superficielles de notre corps sont fragiles et ne supportent pas l’administration répétée de médicaments. Lorsque le PICC est en place, le traitement est injecté directement via le cathéter.
Comment se déroule la pose d’un cathéter central ?
Le plus souvent, la pose d’un cathéter central (PICC) ne requiert pas d’hospitalisation. Elle est réalisée en ambulatoire (ou hôpital de jour), c’est-à-dire que vous rentrez chez vous le jour même de l’intervention et ne dormez pas à l’hôpital.
C’est un médecin ou un professionnel paramédical qui pose le dispositif, sous anesthésie locale et sous guidage échographique. L’intervention dure entre 10 et 20 minutes.Avant l’intervention
L’équipe soignante vous questionne sur votre état de santé, vos antécédents médicaux et vos activités pouvant avoir une influence sur la zone où le dispositif est posé. Il s’agit d’une vérification obligatoire afin de mettre en place le dispositif approprié à votre état.
Signalez toute information que vous jugez utile, notamment si :
- vous avez des traitements en cours pour d’autres maladies ;
- vous êtes à risque de saignements, notamment si vous prenez des traitements pour fluidifier le sang tels que des anticoagulants et des antiagrégants plaquettaires ;
- vous avez été opéré des ganglions lymphatiques situés au niveau de l’aisselle (axillaires) ;
- vous avez des allergies à certains médicaments, produits ou pansements ;
- vous êtes enceinte ou pensez l’être ;
- votre état de santé nécessite qu’un transport soit organisé vers le lieu de l’intervention.
L’équipe vous remettra ou vous enverra une feuille de renseignements sur le déroulement de la pose du PICC.
Le jour de l’intervention
Suivez attentivement les consignes de préparation qui vous ont été communiquées lors de la prise de rendez-vous et/ou par courrier.
Prenez une douche selon les consignes de préparation.Il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cette intervention. Sauf avis médical contraire, vous pouvez prendre vos médicaments selon vos habitudes.
Pensez à prendre avec vous :
- votre carte d’identité, votre carte Vitale et votre carte de mutuelle si vous en possédez une ;
- les ordonnances détaillant vos traitements en cours ;
- le résultat de votre dernière prise de sang, si demandé par l’équipe médicale ;
- les résultats de vos examens d’imagerie précédents ;
- si votre état de santé nécessite qu’un transport soit organisé vers le lieu de l’intervention, le « bon de transport » qui vous aura été remis.
Juste avant l’intervention
L’intervention se déroule au bloc opératoire ou en salle de radiologie interventionnelle.
À votre arrivée dans le service, votre dossier est complété, puis une tenue et un bracelet d’identification vous sont remis.
Conseil : pour être plus à l’aise, pensez à aller aux toilettes juste avant l’intervention.
Vous êtes ensuite accompagné dans une cabine de préparation afin d’y déposer vos vêtements et accessoires et de revêtir la blouse en tissu ou en papier, la charlotte, le masque et les surchaussures qui vous sont remis.
Puis vous êtes accompagné en salle d’intervention, où vous êtes installé en position allongée ou semi-allongée sur la table d’intervention. L’équipe de la salle d’intervention vérifie à nouveau votre identité, vos antécédents et les médicaments que vous prenez.
L’intervention décrite en détails
La veine dans laquelle le cathéter va être introduit est d’abord repérée à l’aide d’un appareil d’échographie.
Ensuite, votre peau est désinfectée et un champ opératoire est positionné tout autour de votre bras pour délimiter les zones stériles de manipulation, que vous ne devrez pas toucher. Un produit anesthésiant est injecté au niveau de la zone où le cathéter va être inséré. Lors de cette anesthésie locale, une sensation de chaleur ou de picotement au niveau de votre bras est un phénomène normal qui va vite disparaître.
Une fois que les zones d’intervention sont devenues indolores, vous « sentirez » toujours les gestes de l’opérateur sur votre peau sans que cela n'occasionne de douleur. Cette sensation est tout à fait normale. Une fois que la zone est devenue indolore, le cathéter est introduit à l’aide d’une aiguille dans une veine du bras située au-dessus du pli du coude jusqu’à la veine cave supérieure. Cette action peut déclencher des palpitations (impression que le cœur bat plus fort, plus rapidement et/ou de façon irrégulière). Cette sensation, qui peut être désagréable, est tout à fait habituelle et disparaît rapidement.
Il ne faut pas hésiter à exprimer ce qui vous est désagréable à l’équipe soignante.
Vérifier le fonctionnement et le positionnement du cathéter
Le bon positionnement du cathéter à proximité du cœur est vérifié par la réalisation d’une radiographie pendant l’intervention et/ou en analysant l’activité électrique du cœur (ECG) avec un appareil spécifique.
En fin d’intervention, l’opérateur vérifie que le cathéter central à insertion périphérique (PICC) fonctionne bien et réalise une première injection avec du sérum physiologique.
Une partie du cathéter est visible au niveau du bras. Il peut être fixé par un pansement stabilisateur, qui est un système de fixation adhésif, ou plus rarement par quelques points de suture. Il existe aussi d’autres systèmes qui fonctionnent sans pansement stabilisateur ni points de suture. Le PICC est ensuite protégé par un pansement stérile adhésif transparent.
Que se passe-t-il après l’intervention ?
Si nécessaire, une radiographie de contrôle est réalisée pour visualiser le bon positionnement du PICC. Vous êtes accompagné dans une chambre pour 1 à 2 heures de surveillance.
Après l’intervention, l’équipe soignante vous remet :
- une carte d’identification du dispositif qui décrit ses caractéristiques (voir dans l'encadré ci-dessous), un livret d’information et un carnet de surveillance ;
- une ordonnance de médicaments à prendre en cas de douleur ;
- une ordonnance de soins infirmiers afin d’assurer la continuité des soins en ville, notamment pour refaire le pansement et surveiller d’éventuels signes de complications.
Vous pouvez ensuite rentrer chez vous. Il est préférable de ne pas conduire et de vous faire raccompagner par quelqu’un le jour de l’intervention.
La carte d’identification du cathéter central à insertion périphérique
Une carte d’identification du PICC, ainsi qu’un livret d’information et un carnet de surveillance, vous sont remis. Ces documents contiennent des informations sur le dispositif telles que ses caractéristiques, la date et le lieu où le dispositif a été posé, les précautions d’utilisation et les dates des injections réalisées. Gardez-les avec vous et présentez votre carnet de surveillance aux équipes soignantes avant l’utilisation de votre PICC.
Quels soins les premiers jours suivant la pose du cathéter central ?
Selon le type de pansement utilisé, l’équipe soignante vous indiquera à quel moment l’infirmier doit le changer.
Si un pansement « standard » a été posé, il doit être remplacé 24 heures après la pose puis tous les 8 jours.
S’il s’agit d’un pansement imbibé de chlorhexidine, il sera refait au bout de 7 jours.
Les pansements sur le PICC sont transparents afin de vérifier plus facilement qu’il n’y a pas de sang au niveau du point d’insertion du bras. Si c’était le cas, le pansement devrait être refait le jour même.
Si le professionnel de santé a appliqué de la colle chirurgicale à l’endroit où le PICC entre dans le bras, il est possible qu’une petite croûte se forme.
Ceci est normal et il n’y a pas lieu de l’enlever ou de refaire le pansement avant la date normalement prévue.
Attention
En cas de fièvre et/ou de frissons inexpliqués, de douleurs importantes, d’écoulement inhabituel, de gonflement, de rougeur ou d’écoulement de sang, au niveau du point d’insertion du cathéter, ou de douleur au niveau du bras où se trouve le cathéter central, contactez rapidement votre équipe soignante.
Quelles sont les complications éventuelles de la pose d’un cathéter central à insertion périphérique ?
Les complications éventuelles de la pose d’un PICC sont le plus souvent mineures. Il peut s’agir de la formation d’un hématome au niveau du point d’insertion du cathéter. Cet hématome est dû à un amas de sang sous la peau.
Votre infirmier vérifie à chaque pansement que la longueur du PICC, indiquée sur votre carnet, n’a pas varié. Si le cathéter ressortait au point d’insertion, cela nécessiterait une prise de contact rapide avec votre équipe soignante.
Il existe également un risque d’infection pouvant conduire au retrait du cathéter. Il est donc essentiel de prendre toutes les précautions au quotidien.
D’autres complications, plus rares, peuvent nécessiter une prise en charge spécifique, comme en cas de caillot dans la veine, d’entrée d’air par le cathéter dans la veine (rarissime), de saignement, de réaction allergique au produit anesthésiant, de troubles du rythme cardiaque qui se manifestent par une perception désagréable de battements de cœur plus forts, plus rapides ou irréguliers.
Il existe aussi un faible risque que le cathéter se rompe ou se déplace légèrement. Ces phénomènes sont surveillés par l’équipe soignante.
Quand alerter l’équipe qui vous suit ?
Alertez rapidement votre équipe soignante, notamment en cas de :
- fièvre et/ou frissons ;
- rougeur, gonflement, écoulement, douleur ou induration au point d’insertion du cathéter ;
- gonflement de la main ou du bras du côté du cathéter central ;
- fuite du dispositif au point d’insertion ou douleur au niveau du bras ou de l’épaule lorsque vous recevez la perfusion de médicament ;
- sortie du cathéter de son point d’insertion.
Si vous avez des signes de complications pendant la nuit, les week-ends et les jours fériés, alertez le service des urgences de votre hôpital ou le numéro de contact de continuité des soins qui vous a été indiqué par votre équipe soignante.
Cathéter central à insertion périphérique : quelles précautions prendre au quotidien ?
- Les bains et la natation sont interdits.
- Les douches sont autorisées, mais le pansement doit rester sec. Protégez-le avec du film plastique alimentaire ou un manchon étanche et vérifiez son état après la douche.
- Évitez de porter des charges lourdes : pas plus de 1 kilo du côté du PICC.
- Les sports violents et les activités qui impliquent des mouvements répétés des bras sont interdits (notamment les sports de combat, de tir, de raquette, le rugby, le golf, les pompes et tractions, les travaux de peinture). Demandez conseil à votre médecin.
- Protégez la zone du cathéter central de façon à éviter qu’il ne s’accroche. Il existe des brassards spécifiques vendus dans le commerce. Vous pouvez aussi utiliser une bande ou une chaussette de contention de taille adaptée ouverte (demandez conseil à votre pharmacien).
- Le cathéter central est compatible avec les examens radiologiques (radiographie, scanner, IRM, etc.).
Important
Signalez que vous êtes porteur d’un cathéter central à insertion périphérique lors de tout examen, soin ou administration médicamenteuse réalisés par un professionnel de santé.
Comment est utilisé le cathéter (PICC) pour administrer votre traitement ?
L’administration du traitement via le cathéter central et les soins sont réalisés par des infirmiers.
Lors de chaque administration de médicament, une perfusion est connectée au PICC, de façon indolore, via un embout avec une valve qui permet le passage des différents traitements dans le sang. À la fin de l’administration du médicament, le PICC est rincé par l’infirmier avec du sérum physiologique.
Le pansement du cathéter est changé de manière stérile par un infirmier au moins une fois par semaine, même si une perfusion est en cours. Le pansement est changé tous les 4 jours uniquement si le point d’insertion est occulté par la compresse.
En dehors des périodes de perfusion, l’extrémité du dispositif doit être protégée par un pansement transparent semi-perméable stérile. Cette précaution réduit aussi le risque d’arrachage.
Si le pansement est sale, humide ou se décolle, il doit être changé sans délai.
Pendant les soins, que devez-vous faire ?
Votre participation active aux soins est indispensable, pendant toute la durée du traitement :
- surveillez tout signe inhabituel ;
- lavez-vous régulièrement les mains et ayez une bonne hygiène corporelle, y compris pour le bras porteur du PICC, mais ne mouillez pas le pansement. Pour votre toilette, demandez conseil à votre infirmier ;
- portez des vêtements propres ;
- ne touchez pas au pansement ;
- n’appuyez pas sur le cathéter ;
- ne manipulez pas les tubulures et les robinets.
N’oubliez pas de signaler à votre infirmier :
- tout signe inhabituel ;
- si votre pansement est souillé ou se décolle. Le cas échéant, il doit être refait sans délai ;
- si le dispositif d’injection (tubulures) a été tiré ou a reçu un choc ;
- si une partie du cathéter s’est retirée.
Cathéter central à insertion périphérique : quand et comment est-il enlevé ?
À la fin des traitements, c’est votre médecin oncologue ou hématologue qui décide du retrait du cathéter central (PICC).
Le professionnel de santé vous demande de vous allonger sur le dos. Il enlève le pansement, puis retire doucement le cathéter tout en appliquant une compresse au point d’insertion. Cette opération est totalement indolore.
Lorsque le cathéter est retiré, il va comprimer la zone quelques instants puis la désinfecter avant d’appliquer un pansement. Vous devez garder ce pansement protecteur au moins 1 heure avant de pouvoir le retirer.
La chambre à cathéter implantable ou CCI, qu’est-ce que c’est ?
Une chambre à cathéter implantable est composée de deux éléments : un cathéter et un boîtier.
Le cathéter est un long tuyau fin et souple qui est introduit le plus souvent au niveau de la base du cou, dans une grosse veine qui rejoint le cœur : la veine cave supérieure.
La chambre à cathéter implantable
Où est placée la chambre implantable ?
Dans le cas de la chambre implantable, le cathéter est relié à un boîtier, aussi appelé « chambre », qui est placé sous la peau. Le boîtier mesure entre 2 et 2,5 centimètres de diamètre. Son épaisseur peut varier de 7 à 15 millimètres. La chambre implantable est plus ou moins visible sous la peau, en relief. Cela dépend de votre corpulence, de sa localisation et de la taille du dispositif qui a été posé.
Le boîtier de la chambre implantable est souvent placé en haut et à droite du thorax, en dessous de la clavicule. Cependant, son emplacement n’est pas défini de manière stricte. Dans certains cas, il peut être placé du côté gauche, ou encore à proximité du pli de l’aine, notamment s’il existe des contre-indications telles que certaines localisations de cancer. Votre médecin vous indiquera, avant l’intervention, la localisation prévue dans votre situation personnelle.
Dans quels cas une chambre à cathéter implantable est-elle posée ?
Ce dispositif permet de préserver vos veines superficielles en injectant directement votre traitement dans une veine qui est plus large et plus résistante.
L’injection dans la chambre implantable est également plus confortable et moins douloureuse que le fait de piquer directement dans la veine, puisque l’aiguille ne traverse que la peau qui se situe au-dessus du boitier.
Comment se déroule la pose d’une chambre à cathéter implantable ?
Le plus souvent, la pose d’une chambre à cathéter implantable ne requiert pas d’hospitalisation. Elle est réalisée en ambulatoire (ou hôpital de jour), c’est-à-dire que vous rentrez chez vous le jour même de l’intervention et ne dormez pas à l’hôpital.
La chambre implantable est, le plus souvent, posée sous anesthésie locale. Une anesthésie générale est parfois nécessaire. L’intervention dure entre 15 et 30 minutes.
Qui pose la chambre implantable ?
La chambre implantable est mise en place par un médecin : chirurgien, anesthésiste ou radiologue interventionnel. Dans certains établissements de santé, elle peut être posée par un professionnel paramédical, infirmier ou manipulateur en électroradiologie médicale formé à ce geste.
Avant l’intervention
L’équipe soignante vous questionne sur votre état de santé, vos antécédents médicaux et vos activités pouvant avoir une influence sur la zone où le dispositif est posé. Il s’agit d’une vérification obligatoire afin de mettre en place le dispositif approprié à votre état.
L’équipe vous remettra ou vous enverra une feuille de renseignements sur le déroulement de la pose de chambre implantable.
Signalez toute information que vous jugez utile, notamment si :
- vous avez des traitements en cours pour d’autres maladies ;
- vous êtes à risque de saignements, notamment si vous prenez des traitements pour fluidifier le sang tels que des anticoagulants ou des antiagrégants plaquettaires ;
- vous avez des allergies à certains médicaments, produits ou pansements ;
- vous êtes enceinte ou pensez l’être ;
- vous pratiquez certains sports tels que la plongée, les sports de tir, de raquette, de combat et ceux à risque de choc (hockey, rugby, équitation...) ou jouez de certains instruments de musique (violon, par exemple) ;
- votre état de santé nécessite qu’un transport soit organisé vers le lieu de l’intervention ;
- votre état de santé ne vous permet pas de maintenir la position allongée à plat pendant 10 minutes, ou encore si vous portez un corset ou une minerve cervicale ne pouvant être retirés.
Le jour de l’intervention
Suivez attentivement les consignes de préparation qui vous ont été communiquées lors de la prise de rendez-vous et/ou par courrier.
Prenez une douche selon les consignes de préparation. Souvent, il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cette intervention. Sauf avis médical contraire, vous pouvez prendre vos médicaments selon vos habitudes.
Pensez à prendre avec vous :
- votre carte d’identité, votre carte Vitale et votre carte de mutuelle si vous en possédez une ;
- les ordonnances détaillant vos traitements en cours ;
- le résultat de votre dernière prise de sang, si demandé par l’équipe médicale ;
- les résultats de vos examens d’imagerie précédents ;
- si votre état de santé nécessite qu’un transport soit organisé vers le lieu de l’intervention, le « bon de transport » qui vous aura été remis.
Juste avant l’intervention
L’intervention se déroule au bloc opératoire ou en salle de radiologie interventionnelle.
À votre arrivée dans le service, votre dossier est complété, puis une tenue et un bracelet d’identification vous sont remis.
Conseil : pour être plus à l’aise, pensez à aller aux toilettes juste avant l’intervention.
Vous êtes ensuite accompagné dans une cabine de préparation afin d’y déposer vos vêtements et accessoires et revêtir la blouse en tissu ou en papier, la charlotte, le masque et les surchaussures qui vous ont été remis. Enfin, vous êtes accompagné en salle d’intervention.
Vous êtes installé en position allongée sur la table d’intervention. L’équipe de la salle d’intervention vérifie à nouveau votre identité, vos antécédents et les médicaments que vous prenez.
Votre peau est d’abord désinfectée. Le professionnel en charge de l’intervention vous demande ensuite de tourner la tête du côté opposé à la pose et dispose le champ opératoire qui délimite les zones stériles d’intervention. Le champ est susceptible de passer au-dessus de votre visage, mais l’équipe s’assurera que vous êtes dans une position confortable.
Un produit anesthésiant est injecté au niveau des zones où seront placés le cathéter et la chambre. Lors de l’anesthésie, il est naturel de ressentir une sensation de chaleur et de picotements sous la peau, qui vont vite s’atténuer.
Pendant la durée de l’intervention, vous ne devez ni toucher, ni déplacer le champ opératoire, afin de le garder stérile. Il ne faut pas hésiter à exprimer à l’équipe soignante ce qui vous est désagréable.
Pendant l’intervention
Une fois que les zones d’intervention sont devenues indolores, vous « sentirez » toujours les gestes de l’opérateur sur votre peau sans que cela n’occasionne de douleur. Ce ressenti est tout à fait normal.
Le cathéter est introduit dans une veine du cou ou une veine située sous la clavicule, soit à l’aide d’une aiguille sous contrôle d’un appareil d’échographie, soit via une petite incision d’environ 1 centimètre. Puis il est amené jusqu’à la veine cave supérieure. Cette action peut déclencher des palpitations (impression que le cœur bat plus fort, plus rapidement et/ou de façon irrégulière). Cette sensation, qui peut être désagréable, est tout à fait habituelle et disparaît rapidement.
La bonne position de l’extrémité du cathéter dans la veine cave supérieure est contrôlée par radiographie et/ou en analysant l’activité électrique du cœur (ECG) avec un appareil spécifique. La chambre, c’est-à-dire le petit boîtier, est ensuite reliée au cathéter puis insérée sous la peau via une incision d’environ 3 centimètres.
Les incisions sont enfin refermées à l’aide de fils ou de colle chirurgicale. Un pansement est appliqué.
En fin d’intervention, l’opérateur vérifie que la chambre implantable fonctionne bien et réalise une première injection avec du sérum physiologique. L’équipe soignante respectera un délai de cicatrisation avant de pouvoir injecter des traitements par la chambre implantable.
Que se passe-t-il après l’intervention ?
Une radiographie de contrôle est éventuellement réalisée pour visualiser le bon positionnement du cathéter. Vous êtes accompagné dans une chambre pour 1 à 2 heures de surveillance.
L’équipe soignante vous remet :
- une carte d’identification du dispositif qui décrit ses caractéristiques, un livret d’information et un carnet de surveillance ;
- une ordonnance de médicaments à prendre en cas de douleur ;
- une ordonnance de soins infirmiers afin d’assurer la continuité des soins en ville : surveiller la cicatrisation, refaire le pansement, retirer, le cas échéant, des fils de suture et repérer les éventuels signes de complications.
Vous pouvez ensuite rentrer chez vous.
Important : il est préférable de ne pas conduire et de vous faire raccompagner par quelqu’un.
La carte d’identification de la chambre implantable
Une carte d’identification du dispositif, un livret d’information et un carnet de surveillance vous sont remis. Ces documents contiennent des informations sur le dispositif telles que la date et le lieu où il a été posé, les précautions d’utilisation et les dates des injections réalisées. Gardez-les avec vous et présentez votre carnet de surveillance à l’équipe soignante avant utilisation de votre chambre implantable.
Comment se déroulent les premiers jours suivant l’intervention ?
Pendant les 48 heures suivant la pose de la chambre implantable, vous pouvez ressentir une gêne au niveau du cou et en regard du boîtier. Elle pourra être atténuée par la prise des médicaments antidouleur prescrits par le médecin.
Sauf prescription contraire, ne prenez pas d’aspirine parce que ce médicament augmente le risque d’hématomes et de saignements.
Ne prenez pas non plus d’anti-inflammatoires (médicaments de la famille de l’ibuprofène) parce qu’ils peuvent masquer d’éventuels signes d’infection.
Bougez régulièrement, notamment la tête et le cou dans toutes les directions, afin d’éviter les contractures dans la zone où la chambre implantable a été posée.
Attention
En cas de fièvre inexpliquée, de douleurs importantes, de gonflement au niveau du cou ou de l’épaule du côté de la chambre, ou d’écoulement inhabituel, contactez rapidement votre équipe soignante.
Quels soins appliquer les premiers jours après l’intervention ?
Si un pansement a été appliqué, il doit être refait par un infirmier dans les 48 heures suivant l’intervention. Ensuite, il est changé régulièrement jusqu’à cicatrisation.
Tant qu’un pansement est en place pour couvrir la zone d’intervention, faites attention à ne pas le mouiller lorsque vous vous douchez. Si par mégarde, vous mouillez le pansement, tamponnez-le immédiatement pour sécher la zone et prévenez votre infirmier pour qu’il vienne le changer rapidement afin de limiter tout risque d’infection.
Si le pansement est sale, humide ou se décolle, il doit être changé sans délai.
Lorsque la zone d’intervention est refermée avec de la colle chirurgicale, vous pouvez vous doucher sans problème juste après l’intervention, en évitant de frotter la colle.
Le retrait du pansement et des fils
Selon les instructions de l’équipe soignante, après quelques jours, le pansement pourra être enlevé tout en laissant les sutures en place. Si les fils sont résorbables, ils se détachent naturellement au bout d’une dizaine de jours. S’ils ne le sont pas, votre médecin ou votre infirmier les enlève au bout de 10 à 15 jours.
Dès cicatrisation de l’incision, vous retrouverez votre vie quotidienne habituelle (bains, activités, sport…).
Quelles sont les complications éventuelles de la pose d’une chambre à cathéter implantable ?
Les complications éventuelles de la pose d’une chambre implantable sont le plus souvent mineures. Il peut s’agir de la formation d’un hématome qui se manifeste par un gonflement douloureux et une couleur bleutée au niveau de la zone d’intervention. Cet hématome est dû à un amas de sang sous la peau.
Il existe également un risque d’infection pouvant conduire au retrait du cathéter. Il est donc essentiel de prendre toutes les précautions au quotidien.
D’autres complications, plus rares, peuvent nécessiter des soins spécifiques, comme en cas de non-cicatrisation, de caillot dans la veine, de pneumothorax (fuite d’air autour du poumon), d’entrée d’air par le cathéter dans la veine, ou encore de réaction allergique au produit anesthésiant.
Il existe aussi un faible risque que le boîtier se déplace légèrement ou se détache du cathéter. Ces phénomènes sont surveillés par l’équipe soignante.
Dans quels cas alerter l’équipe qui vous suit ?
Alertez rapidement votre équipe soignante, notamment en cas :
- d’écoulement au niveau de la cicatrice ;
- de gonflement, douleur importante ou rougeur au niveau de la chambre implantable ou du bras ;
- de fièvre et/ou frissons ;
- de difficulté ou gêne pour respirer.
Si vous présentez des signes de complications pendant la nuit, les week-ends et les jours fériés, alertez le service des urgences de votre hôpital ou appelez le numéro de contact de continuité de soins indiqué par votre équipe soignante.
Chambre implantable : quelles précautions prendre au quotidien ?
Après la cicatrisation, environ 10 à 15 jours après la pose et en dehors des périodes d’utilisation de la chambre implantable, vous pouvez reprendre une activité normale.
- Aucun pansement n’est nécessaire.
- Vous pouvez prendre une douche ou un bain et faire de la natation.
- Le port de la ceinture de sécurité peut constituer une gêne, mais reste obligatoire.
Bon à savoir
Si le port de la ceinture de sécurité est inconfortable, il existe des systèmes de rembourrage à placer sur la ceinture qui permettent de réduire la gêne.
- La chambre implantable est compatible avec les examens radiologiques (radiographie, scanner, IRM, etc.).
- Aux contrôles de sécurité (magasins, aéroports, bateaux, etc.), les chambres implantables en plastique ne posent pas de problème. Pour celles en titane, le risque de déclenchement de l’alarme est peu élevé car la quantité de métal est trop faible pour être détectée par le système. En cas d’alarme, signalez que vous portez une chambre implantable et présentez le carnet de surveillance.
Important
Signalez que vous êtes porteur d’une chambre implantable lors de tout examen, soin ou administration médicamenteuse réalisés par un professionnel de santé.
Quels sont les gestes à éviter ?
Avec une chambre implantable, il faut éviter :
- le port de charges lourdes du côté de la chambre implantable, ainsi que les sangles de sac à dos ;
- les sports violents et ceux qui impliquent des mouvements répétés (rugby, sports de combat, tir à l’arc, tir à la carabine, chasse, tennis, golf, squash, crawl, etc.). Demandez conseil à votre médecin.
Comment est utilisée la chambre implantable pour administrer votre traitement ?
Lors de chaque administration d’un traitement, une aiguille (aiguille de Huber) est introduite dans la chambre implantable et permet le passage des différents traitements dans le sang. Grâce à cette aiguille, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable, à travers la peau.
Bon à savoir
Pour votre confort, les jours de soins, il est plus pratique de porter des vêtements à boutons (chemises, gilets…). Cela vous permet de dégager la zone où se trouve la chambre implantable tout en préservant votre intimité.
L’aiguille est mise en place de façon stérile par un infirmier. Vous pouvez ressentir un petit pincement quand l’aiguille s’enfonce dans votre peau, mais une fois qu’elle est en place, vous ne sentez plus rien.
Prévenir la douleur liée à l’aiguille
L’application d’un patch anesthésiant sur le site d’injection de la chambre implantable, 1 heure avant, permet de rendre indolore l’introduction de l’aiguille.
L’aiguille est retirée à la fin de l’administration des traitements. Elle peut être posée pour quelques minutes ou pour plusieurs jours, selon la durée et la fréquence des injections. L’aiguille est changée au maximum tous les 8 jours. Son retrait est indolore.
Pendant les soins, que devez-vous faire ?
Votre participation active aux soins est indispensable pendant toute la durée de la cure :
- lavez-vous régulièrement les mains, ayez une bonne hygiène corporelle, mais ne mouillez jamais le pansement qui recouvre l’aiguille. Pour votre toilette, demandez conseil à votre infirmier ;
- portez des vêtements propres ;
- ne touchez pas au pansement ;
- n’appuyez pas sur l’aiguille en place ;
- ne manipulez pas les tubulures, les robinets et les boîtiers qui les contiennent.
N’oubliez pas de signaler à votre infirmier :
- tout signe inhabituel ;
- si votre pansement est souillé ou se décolle. Le cas échéant, il doit être refait sans délai ;
- si le dispositif d’injection (aiguille, tubulures, etc.) a été tiré ou a reçu un choc.
Quand et comment la chambre implantable est-elle enlevée ?
À la fin des traitements, c’est votre médecin oncologue ou hématologue qui décide du retrait de la chambre implantable. Elle est alors enlevée lors d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale. L’intervention se déroule en ambulatoire, comme lors de la pose du dispositif.
Vous êtes allongé sur la table d’intervention. Votre peau est d’abord désinfectée, puis le professionnel en charge de l’intervention vous demande de tourner la tête sur le côté et pose un champ opératoire autour de la zone d’intervention. Le champ est susceptible de passer au-dessus de votre visage, mais l’équipe s’assurera que vous êtes dans une position confortable. Un produit anesthésiant est alors injecté dans la zone où se situe le boîtier.
Une fois que la zone où se trouve la chambre implantable est devenue indolore, l’opérateur fait une petite incision à l’endroit où se trouve la cicatrice, retire le boîtier et le cathéter, puis referme la plaie avec des fils ou de la colle chirurgicale. Un pansement est appliqué. Il est changé régulièrement jusqu’à cicatrisation.
LE CATHETER CENTRAL A INSERTION PERIPHERIQUE ou PICC
LA CHAMBRE A CATHETER IMPLANTABLE