Chimiothérapie : Nausées, diarrhées, constipations, dysfonctionnements des reins et colorations des urines

Les effets indésirables des chimiothérapies sont fréquents, mais non systématiques. Ils sont directement liés au type de médicaments administrés, à leurs doses, à leur association avec d’autres médicaments, à la réaction individuelle de chaque patient, ainsi qu’à son état général.

Certaines personnes peuvent connaître des nausées et des vomissements, des diarrhées, des constipations, une coloration des urines ou une perturbations du fonctionnement des reins.

Certains de ces effets indésirables peuvent être limités par la prise de médicaments.

Les nausées et les vomissements

Les nausées et les vomissements sont redoutés. Ils étaient autrefois très fréquents dans les jours qui suivaient la chimiothérapie. Ils sont aujourd’hui moins fréquents et moins intenses grâce à l’action préventive de nouveaux médicaments : les antiémétiques.

De plus, tous les médicaments de chimiothérapie ne provoquent pas des nausées ou des vomissements. Certains d’entre eux en provoquent souvent, d’autres occasionnellement ou rarement.

Des sensibilités variables d’une personne à l’autre

Toutes les personnes traitées par chimiothérapie ne réagissent pas de la même façon aux médicaments. Il y a des personnes plus sensibles que d’autres. Ainsi, les nausées et les vomissements sont plus fréquents chez les femmes et les jeunes gens. Les personnes pour lesquelles les nausées et les vomissements n’ont pas été traités lors d’une première cure de chimiothérapie risquent davantage de les voir apparaître lors d’une seconde cure.

Quand apparaissent les nausées et vomissements ?

Les nausées commencent souvent le soir ou le lendemain de la perfusion. Elles apparaissent quelques minutes après la chimiothérapie ou plusieurs jours après. La personne se sent alors barbouillée, mais cela dure rarement plus de 72 heures après le traitement. Les nausées ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements.

Conseils pour limiter les vomissements

Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se rincer la bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures avant de manger. Les vomissements ne persistent en général pas plus de 48 heures après le traitement.

Si l’un ou l’autre de ces effets indésirables dure plus longtemps, il est conseillé d’en parler à son médecin.

Les nausées et vomissements possibles avant les traitements

Parfois, certaines personnes ressentent des nausées ou des vomissements avant le traitement. Ils sont souvent liés à l’anxiété, à des odeurs particulières ou aux souvenirs que la personne associe à un traitement de chimiothérapie antérieur. Les personnes sensibles au mal des transports (voiture, avion, mer) voient apparaître plus fréquemment des nausées ou des vomissements avant le traitement. Des médicaments spécifiques permettent de diminuer cette sensation.

Conseils pour limiter les nausées

Il arrive que pendant la chimiothérapie, des personnes ressentent un mauvais goût dans la bouche ou soient particulièrement sensibles aux odeurs. Cela entraîne parfois l’apparition de nausées. Diverses alternatives sont alors proposées :

  • sucer des bonbons mentholés diminue le goût désagréable parfois déclenché par la chimiothérapie ;
  • pratiquer des exercices de relaxation avant et pendant la perfusion de chimiothérapie. L’infirmière conseille le patient à ce sujet ;
  • regarder la télévision, écouter la radio ou de la musique, jouer à des jeux de société, lire, discuter, etc. pendant la perfusion. Ces activités contribuent parfois à diminuer la sensation de nausées.

Que manger et comment pour limiter les nausées et vomissements ?

Quelques conseils alimentaires adaptés diminuent les nausées et les vomissements :

  • privilégier les aliments froids ou tièdes qui sont moins odorants que les aliments chauds ;
  • éviter les aliments lourds difficiles à digérer comme les aliments frits, gras ou épicés ;
  • privilégier plusieurs petits repas, plutôt que deux repas traditionnels plus longs à digérer ;
  • manger lentement afin de faciliter la digestion ;
  • éviter de boire pendant les repas, mais boire plutôt avant ou après. Les boissons gazeuses fraîches, à base de cola notamment, aident parfois à diminuer les nausées ;
  • supprimer le tabac ;
  • manger léger avant et après le traitement ;
  • la consommation d’alcool en quantité modérée n’est pas contre-indiquée, sauf avis contraire du médecin.

Les médicaments antiémétiques contre les nausées et les vomissements

Le médecin indique si le traitement de chimiothérapie est susceptible d’entraîner ou non des nausées ou des vomissements. Lorsqu’il le juge nécessaire, des médicaments antiémétiques sont prescrits avant le début de chaque cure.

Certains de ces médicaments doivent également être pris 1 à 5 jours après la chimiothérapie. Ils se présentent sous forme de comprimés ou de pastilles qui fondent sous la langue (voie orale), sous forme de suppositoires (voie rectale) ou sont administrés par perfusion (voie intraveineuse). Le médecin prescrit un seul médicament antiémétique ou plusieurs.

Des médicaments contenant de la cortisone sont parfois proposés comme antiémétiques. Sur une période courte, ces médicaments ne provoquent pas de prise de poids et ne nécessitent pas de régime sans sel.

En cas de vomissements

Lorsque les vomissements surviennent, il est conseillé de prendre les médicaments antiémétiques sous forme de pastilles qui fondent sous la langue jusqu’à leur arrêt, ou de suppositoires. Lorsque les vomissements ont cessé, les médicaments peuvent être repris sous forme de comprimés. Le médecin suggère la voie d’administration et les doses les plus appropriées au patient.

Si le médicament antiémétique prescrit ne soulage pas les vomissements, il est conseillé d’en parler à son médecin.

Quels effets indésirables pour les antiémétiques ?

Les effets indésirables des antiémétiques sont le plus souvent une constipation, des troubles du sommeil, des mouvements incontrôlés des muscles et de la langue, des maux de tête, une nervosité ou un endormissement.

Le patient ne doit pas hésiter à informer son médecin s’il présente un ou plusieurs de ces effets. Il doit également le prévenir s’il a du diabète.

Pour mieux parler des effets indésirables avec son médecin

Afin de pouvoir en parler avec le médecin, de mieux les prévenir et de mieux les gérer, d’anciennes personnes malades conseillent de noter sur une grille conçue à cet effet, le moment et la durée pendant lesquels ces effets ont été ressentis.

La diarrhée

Quels sont les risques d'une diarrhée ?

Certains médicaments de chimiothérapie entraînent une diarrhée. Lorsqu’elle persiste plus d’une journée ou qu’elle est accompagnée de fièvre ou de vomissements, il est nécessaire de contacter rapidement un médecin. En effet, une diarrhée prolongée risque d’entraîner une déshydratation.

Comment limiter les diarrhées et lutter contre la déshydratation ?

En cas de besoin, le médecin prescrit des médicaments, une perfusion pour éviter la déshydratation ou un régime alimentaire antidiarrhéique.

En complément du traitement prescrit par le médecin, il est conseillé de :

  • boire au moins 2 litres de liquide par jour (eau, thé, tisane, eau de riz, bouillon de légumes, jus de carottes ou boissons gazeuses à température ambiante) ;
  • privilégier une alimentation pauvre en fibres à base de riz, pâtes, pommes vapeur, bananes bien mûres, gelée de coing, fromage à pâte cuite, biscottes et carottes ;
  • éviter le café, les boissons glacées, le lait, les fruits et les légumes crus, les céréales et le pain complet.

La constipation

D’autres médicaments de chimiothérapie entraînent au contraire une constipation.
La chimiothérapie est rarement elle-même responsable de son apparition ou de son aggravation. Les médicaments antiémétiques et le ralentissement de l’activité physique y contribuent parfois.

Quelques conseils permettent de prévenir ou de gérer cette constipation :

  • boire au moins 2 litres d’eau par jour ;
  • privilégier les aliments riches en fibres comme les fruits et les légumes frais, les compotes de pruneaux ;
  • consommer modérément des céréales et du pain complet ;
  • faire de l’exercice de façon régulière ;
  • boire un verre d’eau glacée ou un jus de fruit au réveil ;
  • pratiquer des massages doux du ventre.

Si la constipation persiste, le médecin prescrit un médicament laxatif adapté.
Il est recommandé d’éviter de prendre ce type de médicament sans avis médical.

Les perturbations du fonctionnement des reins

Certains médicaments de chimiothérapie altèrent parfois le fonctionnement des reins.

Afin de diminuer la toxicité de ces médicaments au niveau des reins, une hyperhydratation avant et pendant la chimiothérapie est parfois proposée.

Qu’est-ce que l’hyperhydratation ?

L’hyperhydratation consiste à perfuser au patient du liquide physiologique en quantité abondante et à lui faire boire beaucoup d’eau. Ceci permet de diluer le médicament dans l’eau, ce qui diminue sa toxicité, mais pas son efficacité. Cette technique nécessite le plus souvent une hospitalisation d’un jour ou deux pour chaque cure de chimiothérapie.

La surveillance des reins

Une surveillance des reins est systématiquement prévue avant chaque cure de chimiothérapie afin de surveiller leur fonctionnement. En général, cette surveillance s’effectue par une prise de sang.

La coloration des urines

D’autres médicaments entraînent une coloration des urines (jaune foncé, rouge ou bleue) pendant les heures qui suivent la perfusion. Cette coloration est le signe que le produit de chimiothérapie est éliminé par les urines.