Les acteurs du financement de la recherche
Le financement de la recherche sur les cancers est assuré par les programmes de recherche de l'Institut national du cancer sous l'égide des ministères en charge de la Recherche et de la Santé, ainsi que par l'Inserm et d'autres agences sanitaires. Les associations caritatives, les fondations et les industriels de la santé participent également à cet effort financier.
L'Institut national du cancer
L'Institut national du cancer (INCa) est l'agence d'objectifs et de moyens dédiée à la cancérologie. L'un de ses objectifs est de fédérer l'ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer en France, en coordonnant et en finançant des projets de recherche en cancérologie. L'Institut consacre ainsi la moitié de ses crédits, soit environ 50 millions d'euros, à la recherche, sous forme d'une douzaine d'appels à projets compétitifs menés dans tous les champs de la recherche en cancérologie. Il assure le suivi des projets sélectionnés par un comité d'experts. Chaque année, 170 projets sont soutenus.
L’Institut gère par ailleurs, pour le compte de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), le programme hospitalier de recherche clinique en cancérologie (PHRC-K), le programme de recherche médico-économique en cancérologie (PRME-K) et le programme de recherche translationnelle en cancérologie (PRT-K).
L'Institut soutient également le développement d'outils de recherche comme les plateformes de génétique moléculaires (3 millions d'euros versés en 2012), les jeunes équipes de recherche via des appels à candidatures, et finance les sites labellisés de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC).
L'Inserm
L'Inserm participe à la recherche contre le cancer à hauteur de 20 millions d'euros, via des appels à projets communs avec l'Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan/ITMO cancer), auxquels peut aussi participer l'Institut, mais aussi par le biais d'appels à projets internes dédiés à la cancérologie ou au séquençage du génome, dont la liste est consultable sur leur site.
L'Inserm apporte par ailleurs un soutien financier aux plateformes IBISA dédiées à la cancérologie, aux grandes "cohortes cancer", aux sites intégrés de recherche sur le cancer (SIRIC) et aux grands projets de séquençage des génomes (ICGC) et des épigénomes (IHEC).
L'ANR
L'Agence nationale de la recherche (ANR) a pour mission la mise en œuvre du financement sur projets, en vue de dynamiser la recherche française et d'en assurer la visibilité à l'étranger. Elle propose des instruments de financement adaptés aux enjeux et besoins de la communauté scientifique. Depuis 2010, elle agit aussi en tant que principal opérateur des investissements d'avenir sur les plans de la sélection, du financement et du suivi des projets. Elle participe ainsi au financement de certains projets de recherche en cancérologie, via l'Institut.
L'ANRS
L'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) est une agence autonome de l'Inserm depuis 2012. Agence à la fois d'objectifs et de moyens, elle a mis en place des modalités de fonctionnement dynamiques et multidisciplinaires qui favorisent la mobilisation rapide des chercheurs autour de nouvelles problématiques. Elle participe à plusieurs projets de recherche coordonnés par l'Institut, par exemple le PAIR carcinomes hépato-cellulaires (CHC).
L'Anses
Établissement public à caractère administratif, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses) est placée sous la tutelle des ministres chargés de la Santé, de l'Agriculture, de l'Environnement, du Travail et de la Consommation. Elle a notamment une mission de programmation et de soutien de la recherche, qui se concrétise par la conduite du programme national de recherche Environnement-santé-travail (PNREST), visant à développer les connaissances en appui aux politiques publiques et aux travaux d'évaluation des risques sanitaires. En 2012, 31 projets ont été sélectionnés dans le cadre de cet appel, pour une enveloppe globale de 5,8 millions d'euros.
L'Anses peut aussi conclure des conventions ou participer à des groupements d'intérêt public avec toute personne publique ou privée, française ou étrangère, comme les établissements d'enseignement et de recherche qui ont des missions complémentaires des siennes, dont l'Institut.
L'ANSM
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est un établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de la santé. Elle a pour principales missions d'offrir à tous les patients un accès équitable à l'innovation et de garantir la sécurité des produits de santé (médicaments, mais aussi dispositifs et produits biologiques) tout au long de leur cycle de vie, depuis les essais initiaux jusqu'à la surveillance après autorisation de mise sur le marché. Elle est donc impliquée dans le processus d'innovation thérapeutique. L'ANSM lance également des appels à projets propres, notamment dans le domaine de la cancérologie.
Associations et fondations
Des associations caritatives financent la recherche sur le cancer. Il s'agit principalement de la Ligue contre le cancer et de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer qui contribuent, à elles deux, à hauteur d'environ 65 millions d'euros par an. Ces associations financent essentiellement des projets et des équipes, et attribuent des bourses. Elles s'associent aussi à l'Institut dans le cofinancement de programmes et de projets de recherche dans tous les domaines de la cancérologie.
Plusieurs fondations participent également à l'effort de recherche comme la Fondation Curie, la Fondation Gustave Roussy et la Fondation pour la recherche médicale.
L'industrie de la santé
Les industriels de la santé contribuent au financement de la recherche académique dans le domaine des cancers à travers des conventions ou des partenariats publics-privés avec l'Institut. Il existe actuellement plusieurs milliers d'accords en cours dans le domaine de la cancérologie, en particulier sur les thérapies médicamenteuses innovantes.