Les réponses à vos questions
Le dépistage du cancer du col de l’utérus peut susciter certaines questions. Retrouvez ici nos réponses aux interrogations les plus fréquentes.
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Que prévoit le programme de dépistage organisé ?
Date de dernière mise à jour : 30/01/2024Le programme national de dépistage organisé du cancer du col de l'utérus vise à améliorer la participation des femmes et leur suivi pour le dépistage.
Pour toutes les femmes entre 25 et 29 ans, il repose sur la réalisation de deux examens cytologiques à un an d’intervalle, puis d’un nouveau dépistage 3 ans plus tard (cytologie ou test HPV-HR selon l’âge de la femme) si le résultat des deux premiers est normal. Celui-ci est réalisé à partir d’un prélèvement cervico-utérin en milieu liquide validé.
Pour toutes les femmes asymptomatiques de 30 à 65 ans, il repose sur la réalisation d’un test HPV-HR permettant de détecter la présence d’HPV à partir d’un prélèvement cervico-utérin réalisé en milieu liquide validé. Il est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal, ou dès 30 ans en l’absence d’examen cytologique antérieur. Le rythme entre deux tests HPV-HR est de 5 ans dès lors que le résultat est négatif.
Le cahier des charges du programme national comprend :
- l'envoi d'invitations et de relances en direction des femmes n'ayant pas réalisé de dépistage dans les intervalles recommandés ;
- la prise en charge intégrale par l’Assurance maladie, sans avance de frais, sur présentation du courrier d’invitation au programme du test de dépistage (examen cytologique de 25 à 29 ans et test HPV-HR de 30 à 65 ans) ;
- le suivi de l'ensemble des femmes dont le test de dépistage réalisé entre 25 et 65 ans est anormal ou positif, qu'elles aient participé spontanément ou qu'elles aient été invitées par courrier à participer au dépistage ;
- des retours d’information vers les professionnels de santé sur les résultats d’activité les concernant et sur le programme de dépistage ;
- la rationalisation des pratiques de dépistage et l'amélioration des pratiques professionnelles (intervalles entre deux tests, suivi des femmes présentant un résultat anormal/positif, etc.) ;
- la mise en place d'actions spécifiques ou de stratégies complémentaires (accompagnement au dépistage, médiation sanitaire, auto-prélèvements, unités mobiles, etc.) en direction de populations vulnérables et/ou très éloignées du système de santé ;
- la diversification de l'offre de prélèvement s'appuyant sur les médecins généralistes, les gynécologues, les sages-femmes et d'autres professionnels de santé par des actions de formations et d'assurance qualité des prélèvements, ainsi que des actions d'information en direction des professionnels et des femmes.
Pour visualiser les étapes de votre intervention dans le programme de dépistage du cancer du col de l’utérus en fonction de votre corps de métier, consultez notre outil interactif.
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Pourquoi de 25 à 65 ans ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023En France, le dépistage du cancer du col de l’utérus concerne toutes les femmes asymptomatiques âgées de 25 à 65 ans. La définition de la population cible se fonde sur les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS).
Pourquoi à partir de 25 ans ?
La HAS a rappelé, dans ses dernières recommandations, les éléments justifiant le début du dépistage du cancer du col de l’utérus à 25 ans :
- l'infection à papillomavirus humain (HPV) est fréquente chez les jeunes femmes mais elle est passagère dans la plupart des cas (90 % des infections détectées sont éliminées naturellement dans les deux ans, et la majorité des infections à HPV) ;
- seul un petit pourcentage de la totalité des infections à HPV (notamment les HPV 16 et 18) est susceptible d’évoluer vers un cancer invasif ;
- le cancer du col de l’utérus se développe lentement : il lui faut habituellement entre 10 et 20 ans pour progresser d’un stade précancéreux au stade de cancer invasif ;
- le dépistage chez des femmes âgées de moins de 25 ans détectera une majorité de lésions qui n’évolueront pas jusqu’au stade de cancer, entraînant des traitements inutiles et une balance bénéfice/risque défavorable.
Un démarrage anticipé du dépistage peut être discuté si des circonstances peuvent faire évoquer un risque majoré de cancer du col de l’utérus : partenaires multiples, infection sexuellement transmissible chronique, infection par le VIH, etc...
Pourquoi jusqu'à 65 ans ?
L’arrêt du dépistage à 65 ans est motivé par :
- une forte diminution du risque de développer un cancer du col utérin après 65 ans ;
- une balance bénéfice/risque du dépistage devenant défavorable.
Cette sortie du dépistage est conditionnée au fait que les deux tests de dépistage précédents aient été normaux/négatifs.
Un test de dépistage pourra être proposé à une femme de plus de 65 ans dans le cas où la patiente a effectué des examens cytologiques dans le cadre de son dépistage en cas :- d'impossibilité de vérifier si les deux derniers dépistages réalisés étaient normaux ;
- d'absence de suivi gynécologique régulier et si aucun prélèvement n’a été identifié dans les trois années ayant précédé l’âge de sortie du dépistage.
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Pourquoi faire un test de dépistage à intervalles réguliers ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023Sauf cas particuliers (patiente séropositive au VIH, prenant des immunosuppresseurs ou exposée au Distilbène®), un dépistage tous les 3 ans de 25 à 29 ans par examen cytologique, puis tous les 5 ans par test HPV-HR de 30 à 65 ans, est suffisant. En effet, si le test en lui-même n’a pas plus d’effets indésirables directs qu’un examen clinique gynécologique, un dépistage trop fréquent entraîne un risque de surdiagnostic, avec pour conséquences des investigations et traitements inutiles de lésions qui auraient régressé spontanément.
En effet, le surdiagnostic de ces anomalies peut induire des interventions inutiles avec, pour les femmes les plus jeunes, un retentissement possible sur le déroulement des grossesses à venir. C’est pourquoi il est important de respecter le rythme du dépistage recommandé en fonction de l’âge qui, par ailleurs, ne remet pas en cause le bien-fondé d’un examen clinique gynécologique régulier.
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Quelle prise en charge pour les femmes dans le cadre du programme de dépistage organisé ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023Prise en charge de la consultation chez le professionnel de santé à 70 % par l’Assurance maladie, qu’il s’agisse d’un dépistage spontané ou d’un dépistage avec courrier d’invitation.
Prise en charge du test de dépistage :
- dépistage spontané : prise en charge à 70 % de l’analyse du prélèvement cervico-utérin et des examens réalisés en réflexe le cas échéant ;
- dépistage avec courrier d’invitation : prise en charge à 100 % de l’analyse du test pour un examen cytologique et un test HPV, sans avance de frais, ainsi que des tests réalisés en réflexe le cas échéant.
La consultation et le test de dépistage sont pris en charge à 100 % sans avance de frais et sans dépassement d’honoraire pour les femmes bénéficiant de la Complémentaire santé solidaire (CSS) ou de l’Aide médicale d’État (AME).
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Quelle place pour le co-testing dans la procédure de dépistage ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023Le co-testing est une pratique qui consiste à réaliser systématiquement une cytologie associée à un test HPV-HR et cela quel que soit le résultat de l’un ou l’autre des examens.
Cette pratique n’est pas recommandée en dépistage primaire. En effet, devant le manque de preuves du bénéfice de son utilisation, il convient de privilégier le recours à un seul test de dépistage (examen cytologique ou test HPV-HR), quel que soit l’âge de la femme.
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Si je ne pratique pas de dépistage du cancer du col de l’utérus, à qui adresser mes patientes ?
Date de dernière mise à jour : 05/02/2024Si vous ne pratiquez pas de test de dépistage du cancer du col de l’utérus, ou si votre patiente ne souhaite pas que vous fassiez vous-même le prélèvement, vous pouvez adresser votre patiente à un gynécologue ou une sage-femme, mais également à l’hôpital, dans un centre de santé ou de planification familiale, ou dans un laboratoire de biologie médicale qui effectue le prélèvement.
Votre patiente a désormais la possibilité de prendre un rendez-vous en ligne chez un professionnel habilité à réaliser ce test sur la plateforme numérique JeFaisMonDépistage.
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Une femme enceinte peut-elle bénéficier d’un test de dépistage ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023La grossesse constitue un moment opportun pour parler du dépistage du cancer du col de l’utérus aux femmes.
La HAS recommande au professionnel réalisant le suivi de grossesse de proposer aux femmes enceintes la réalisation d’un dépistage lors du premier examen prénatal, au premier trimestre (avant 16 semaines d'aménorrhée, soit 14 semaines de grossesse), ou à défaut lors de la consultation post-natale, si celui-ci n’a pas été réalisé dans les intervalles recommandés.
La grossesse n’implique pas de stratégie de dépistage particulière. La proposition doit être guidée par l’âge de la femme, comme pour l’ensemble des femmes éligibles au dépistage.
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Les personnes transsexuées sont-elles concernées par le dépistage du cancer du col de l’utérus ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023Cela dépend du genre initial de la personne et, dans un cas de changement "female to male", si une chirurgie de réassignation sexuelle a été menée.
Les femmes devenues hommes ("female to male") sans chirurgie de réassignation sexuelle ont conservé leur col utérin : ces personnes sont donc concernées par le dépistage du cancer du col de l'utérus. Sauf cas particuliers (immunosuppression, exposition au Distilbène®), la fréquence est guidée par leur âge, comme pour l’ensemble de la population éligible à ce dépistage.
Les femmes devenues hommes et qui ont subi une ablation du col de l'utérus ne sont plus concernés par le dépistage de ce cancer.
Les hommes devenus femmes ("male to female"), même avec une chirurgie de réassignation sexuelle, n'ont pas de col de l'utérus et ne sont donc pas concernées par ce dépistage.
Prise en charge médicale du transsexualisme en France (rapport de la HAS)
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Quels éléments aborder en consultation ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023Les informations à transmettre à chaque femme doivent être des messages individuels et ciblés, c’est-à-dire adaptés à son âge et à ses facteurs de risque, et en adéquation avec ses attentes. Il s’agit d’informer la femme de la nécessité du dépistage et de ses modalités, ainsi que de ses avantages et inconvénients, afin de lui permettre un choix libre et éclairé.
Vous pouvez ainsi :
- interroger les femmes de 25 à 65 ans sur la date de leur dernier dépistage : si elles n’en ont pas fait aux intervalles recommandés, leur proposer d’en réaliser un ou les orienter vers un autre professionnel qui réalisera le dépistage ;
- expliquer que le dépistage du cancer du col de l’utérus est un examen permettant de diagnostiquer les lésions précancéreuses pour les traiter avant une éventuelle transformation en cancer ;
- rappeler que le dépistage du cancer du col utérin est recommandé à toutes les femmes de 25 à 65 ans, vaccinées ou non. Entre 25 et 29 ans, il doit être réalisé tous les 3 ans, après deux premiers dépistages normaux réalisés à un an d’intervalle ; à partir de 30 ans, il doit être effectué tous les 5 ans, 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal, ou dès 30 ans en l’absence d’examen cytologique antérieur ;
- proposer un test de dépistage aux femmes enceintes lors de la première consultation prénatale du 1er trimestre, ou en post partum, si elles n'en ont pas réalisé dans les délais recommandés.
Nos outils à destination des femmes :
- Vous pouvez les inviter à consulter la FAQ sur le dépistage à destination des femmes
- Vous pouvez leur transmettre le dépliant sur le dépistage du cancer du col de l'utérus
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Quels éléments adresser à l’anatomopathologiste ou au biologiste ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023La feuille de demande d’examen comporte tous les renseignements nécessaires à la bonne exécution des analyses et de l’interprétation des résultats. Cette dernière est fournie par la structure d’anatomocytopathologie ou le laboratoire de biologie médicale au préleveur qui renseigne toutes les rubriques pertinentes sous sa seule responsabilité.
Vous pouvez retrouver ces éléments dans le référentiel national : « Rubriques de la feuille de demande d’examen pour le dépistage du cancer du col de l’utérus »
Cette feuille d’examen comporte également une case à cocher par le professionnel en cas d’opposition de la femme à la transmission de ses résultats au CRCDC. L’information de cette opposition est alors transmise au CRCDC par l’anatomocytopathologiste ou le biologiste qui réalise l’analyse.
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Que faire en cas de prélèvement cervico-utérin anormal ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023Pour les femmes âgées de 25 à 29 ans ayant une cytologie cervico-utérine anormale à la suite d’un test de dépistage primaire, les recommandations sur la conduite à tenir devant une femme présentant une cytologie cervico-utérine anormale formulées par l'Institut national du cancer s'appliquent.
Les différentes conduites à tenir en termes de diagnostic et de thérapeutique sont présentées de manière schématique, dans des arbres de décision, selon les situations cytologiques ou histologiques initiales.
Pour les femmes âgées de 30 à 65 ans, pour lesquelles un test HPV-HR a été réalisé en dépistage primaire, la conduite à tenir suit la stratégie de triage en deux temps selon les recommandations formulées par la HAS dans le cadre de l’évaluation de la recherche des papillomavirus humains (HPV) en dépistage primaire des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus et de la place du double immuno-marquage p16/Ki67.
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Information orale : quelles sont les informations clés à délivrer aux femmes concernant le traitement de leurs données dans le cadre du programme ?
Date de dernière mise à jour : 20/01/2023L’information orale par le professionnel est associée à la remise du dépliant sur lequel figure l’ensemble des informations concernant les traitements de données effectuées ainsi que les modalités d’opposition.