Classification des lymphomes hodgkiniens
Pour que le diagnostic d'un lymphome hodgkinien soit complet, il est nécessaire d'établir son stade et son type. Ces informations, essentielles pour déterminer le rythme d'évolution de la maladie et la prise en charge thérapeutique la plus appropriée, sont fournies par les examens précédemment cités.
Le stade du lymphome
Le stade est le terme utilisé pour décrire le degré d'extension de la maladie dans l'organisme. L'évolution du lymphome hodgkinien est divisée, selon la classification d'Ann Arbor, en quatre stades : les stades I et II sont localisés alors que les stades III et IV sont considérés comme avancés (c'est-à-dire qu'ils sont plus étendus).
Le stade est une information qui contribue à se faire une idée du pronostic et à déterminer l'approche thérapeutique à adopter. Moins le lymphome s'est propagé, meilleurs sont le pronostic et les chances de guérison.
Signification des lettres A, B, E ou X après le mot stade ?
Chaque stade du lymphome hodgkinien est divisé en deux sous-catégories principales : A et B. Celles-ci sont définies en fonction les symptômes ressentis par le patient au moment du diagnostic :
- La sous-catégorie A est utilisée pour désigner les patients qui ne présentent aucun symptôme ;
- La sous-catégorie B est appliquée lorsque les patients présentent des symptômes dits généraux ou systémiques, c'est-à-dire qui affectent tout le corps, comme la fièvre, les sueurs nocturnes et la perte de poids ;
- La sous-catégorie E, quant à elle, est employée lorsque le lymphome hodgkinien s'est étendu localement depuis un ganglion lymphatique vers un seul tissu avoisinant ;
- La sous-catégorie X est utilisée en cas de masse tumorale importante au niveau du médiastin ou des ganglions, la masse tumorale correspondant à la taille de la ou des tumeurs. Généralement, plus la tumeur est petite, plus il y a de chances pour qu'un traitement permette de l'éliminer complètement. Les patients atteints de petites tumeurs ont généralement un pronostic plus favorable que ceux chez lesquels la ou les tumeurs sont plus volumineuses.
Les facteurs de risque pronostiques : des informations pour orienter le choix du traitement
Qu'est-ce que le pronostic ?
Le pronostic est le terme médical utilisé pour décrire la façon dont la maladie risque d'évoluer et les chances de guérison.
Le pronostic est défini à partir d'informations recueillies auprès de milliers de patients qui ont eu la même pathologie. L'analyse statistique de ces informations fournit aux médecins une idée générale de l'évolution de la maladie selon le type de lymphome diagnostiqué, ainsi que des indications concernant les types de traitements qui ont donné les meilleurs résultats.
Cependant, chacun réagit différemment et les statistiques tirées d'un large groupe de patients ne permettent pas de prévoir quelles seront l'évolution de la maladie et la réponse aux traitements chez une personne donnée. Le médecin qui vous soigne et qui connaît votre situation est le mieux placé pour interpréter ces statistiques et déterminer la façon dont elles s'appliquent à votre situation.
Que sont les facteurs de risque pronostiques ?
Les facteurs de risque pronostiques sont des facteurs connus qui peuvent avoir une influence sur la façon dont la maladie va évoluer, donc sur son pronostic. À partir de ces facteurs, les médecins ont établi des groupes pronostiques auxquels correspondent des traitements de référence, dits traitements standards. Ainsi le médecin, sur la base de ces facteurs évalués chez un patient donné, peut estimer les chances de succès d'un traitement et déterminer le choix du traitement le plus approprié dans son cas.
Outre le type de lymphome, d'autres facteurs peuvent influer sur la réponse individuelle au traitement ; certains facteurs sont liés au lymphome et d'autres au patient. On peut citer notamment :
- Le stade : plus la maladie est localisée et meilleures sont les chances de guérison ;
- Le volume de la ou des tumeurs : une tumeur de petite taille est plus facile à traiter. La question du volume tumoral est importante, notamment lorsque la tumeur est localisée au niveau des ganglions du médiastin. En effet, dans les lymphomes hodgkiniens, les masses tumorales les plus volumineuses sont le plus souvent situées dans le médiastin ;
- La présence ou non d'une inflammation biologique : celle-ci est définie notamment par une augmentation de la vitesse de sédimentation ;
- Le taux de lymphocytes dans le sang : une diminution du nombre de lymphocytes entraîne une baisse des défenses immunitaires ;
- L'âge : les patients âgés de moins de 50 ans présentent souvent une réponse plus favorable que les patients plus âgés. Ainsi, pour des raisons qui demeurent encore inconnues, le pronostic des lymphomes chez les sujets jeunes est généralement meilleur que chez les personnes âgées. Par ailleurs, les patients plus jeunes sont mieux à même de supporter les effets indésirables des traitements car ils ont généralement moins de problèmes de santé (tels que les maladies pulmonaires ou cardiaques) qui limitent les options thérapeutiques ou les doses. Cependant, plus un patient est jeune et plus il est important de limiter les conséquences tardives des traitements comme le risque de troubles de la fertilité.