Alcool et cancer : comportements, opinions et perceptions des risques

L’alcool comme cause de cancer

La nocivité de l’alcool a clairement été mise en évidence et son caractère cancérigène est reconnu depuis plus de 35 ans. Il est en France l’une des principales causes de mortalité avec 41 000 décès estimés en 2015, dont 16 000 par cancers, et 28 000 nouveaux cas de cancers, ce qui en fait le deuxième facteur de risque de cancer évitable après le tabac. Si la consommation d’alcool se stabilise ces dernières années, elle est encore élevée en France et reste un enjeu important de santé publique

Analyser les perceptions sur l’alcool pour orienter les stratégies de prévention

L’enquête Baromètre cancer 2021 vise à dresser un état des lieux des perceptions en France sur le cancer et notamment sur le risque de cancers liés à l’alcool ; ceci afin de mieux appréhender les usages et pouvoir agir d’une part sur les comportements, d’autre part pour orienter les stratégies de santé publique. 4 938 personnes de 15 à 85 ans ont été interrogées sur la thématique de l’alcool. Les résultats ont été analysés pour 2021 puis comparés sur la période 2005- 2021 pour les questions communes.

La fréquence de consommation d’alcool déclarée : stabilité et déterminants sociaux

Les résultats montrent que 80,3 % des personnes interrogées déclarent avoir bu au moins une fois de l’alcool dans l’année, 44,4 % en ont consommé tous les mois, 47,4 % toutes les semaines et 8,0 % tous les jours. Depuis 2005, les consommations annuelle et quotidienne ont baissé puis se sont stabilisées dès 2015 avec des proportions quasi identiques en 2015 et 2021. Les hommes déclarent plus souvent boire quotidiennement de l’alcool que les femmes (10,1 % vs 3,0 %). La consommation quotidienne diffère fortement selon l’âge : les plus de 75 ans sont trois fois plus nombreux à déclarer consommer quotidiennement de l’alcool que les 45-54 ans.

Une sous-estimation du lien entre cancer et alcool

Les répondants sous-estiment le lien entre l’alcool et le cancer : l’alcool est spontanément cité comme cause de cancer par un tiers des personnes interrogées, derrière le tabac et l’alimentation. Par ailleurs, en les interrogeant sur la nocivité perçue de l’alcool face à d’autres risques, depuis 2005, 8 répondants sur 10 pensent que les accidents de la route et la violence sont les principaux risques liés à la consommation d’alcool. Cette opinion est plus fortement partagée par les personnes de plus de 65 ans, celles ayant un diplôme inférieur au Bac et celles ayant des revenus mensuels inférieurs à 1 100 euros.

L’alcool : un sujet peu discuté en consultation

Les répondants ont été questionnés pour la première fois dans l’enquête Baromètre cancer sur l’alcool comme sujet de discussion avec un professionnel de santé. Les résultats montrent que l’alcool reste un sujet encore peu discuté, car seules 5,4 % des personnes interrogées ont déclaré que ce sujet avait été abordé avec un professionnel de santé.

Les politiques publiques de réduction de la consommation d’alcool

Les participants ont été interrogés pour la première fois sur les mesures qu’ils estimaient être les plus efficaces pour réduire la consommation d’alcool en France. Parmi les mesures proposées, « faire respecter l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs » est la mesure la plus citée (6 personnes sur 10).

Baromètre-K-2022_Chiffres-clés-alcool