Dénutrition pendant et après cancer

La dénutrition est un état de déficit en énergie, en protéines ou en n’importe quel autre macro ou micronutriment spécifique, produisant un changement mesurable des fonctions corporelles et/ou de la composition corporelle, associé à une aggravation du pronostic de la maladie. La dénutrition en rapport avec une maladie avec inflammation chronique telle que le cancer est également appelée cachexie.

La perte de poids se situe surtout au niveau des muscles. Même en surcharge pondérale, une personne peut être dénutrie. Toutefois, la dénutrition est d’autant plus grave que le poids initial est bas et que la perte de poids est rapide et importante.

La dénutrition peut gêner le déroulement des traitements. Si vous jugez que les risques de complications liées à la dénutrition sont trop importants pour poursuivre le traitement, vous pouvez envisager de l’interrompre, ou le reporter, voire y renoncer.

La dénutrition après un diagnostic de cancer peut avoir un impact délétère pour plusieurs localisations de cancers en termes de mortalité globale, de mortalité spécifique, de risque de récidive ou de seconds cancers :

  • cancers du colorectum,
  • cancers du foie, 
  • cancers du pancréas, 
  • cancers de l’estomac, 
  • cancers du poumon. 

Tout au long du parcours, une vigilance particulière est recommandée pour la prévention et le repérage de la dénutrition.

Quelles sont les conséquences de la dénutrition selon la localisation de cancer ?  

Chez les patients atteints de cancer colorectal

La dénutrition est associée à une augmentation de la mortalité globale et du risque de récidive et de progression chez les patients atteints de cancer colorectal.

Chez les patients atteints de cancers du foie et du pancréas

La dénutrition est associée à une augmentation probable de la mortalité globale chez les patients atteints de cancer du pancréas et du foie et du risque de récidive chez les patients atteints de cancer du foie.

Chez les patients atteints de cancer de l’estomac

La dénutrition serait responsable d’une hausse de la mortalité globale et spécifique et du risque de récidive chez les patients atteints de cancer de l’estomac.

Chez les patients atteints de cancer de l’œsophage

La dénutrition est associée à une augmentation probable de la mortalité globale chez les patients atteints de cancer de l’œsophage.

Conseils pour repérer la dénutrition

Il est important d’accompagner l’ensemble de vos patients et d’effectuer un suivi régulier. Dans ce cadre, il est impératif d’évaluer systématiquement, tout au long du parcours de soins, l’état nutritionnel de vos patients pour prévenir, repérer et éventuellement traiter la dénutrition.

Évaluer la dénutrition consiste à :

  • contrôler systématiquement les ingesta de votre patient. Ainsi, la réduction des ingesta est pour un patient atteint de cancer, un facteur majeur de dénutrition ;
  • calculer son indice de masse corporelle (IMC). On considère qu’il y a dénutrition si l’IMC est inférieur à 18,5 kg/m2 chez l’adulte et inférieur à 21 kg/m2 chez les plus de 70 ans. Attention, un indice de masse corporel normal ou élevé n’exclut pas la possibilité d’une dénutrition chez le patient ;
  • peser le patient à chaque visite et tracer dans le dossier l’évolution de son poids.

On considère qu’une personne est dénutrie lorsque l’on constate une perte de poids supérieure ou égale à 5 % en 1 mois ou supérieure ou égale à 10 % en 6 mois. Cette perte de poids peut aussi être supérieure ou égale à 10 % par rapport à son poids habituel avant le début de la maladie. 

Si vous constatez une dénutrition chez vos patients, vous pouvez déclencher un accompagnement nutritionnel et les orienter vers une personne ressource comme un médecin nutritionniste ou un diététicien.


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