Le dépistage du cancer du col de l’utérus dans votre pratique

Chaque femme doit être en mesure de comprendre les enjeux de ce dépistage et de décider si elle accepte ou non de réaliser l’examen. Afin de l’accompagner dans sa prise de décision, une information claire et objective doit lui être délivrée sur les tests, leurs avantages, leurs limites et les conséquences en termes de traitements éventuels en cas de résultat anormal. C’est au terme d’une discussion avec elle que vous pourrez lui proposer la réalisation du dépistage.

En tant que professionnel de santé assurant un suivi gynécologique, vous jouez un rôle fondamental pour informer et sensibiliser les femmes sur l’importance du dépistage du cancer du col de l’utérus.

Retrouvez les principales informations à connaître et les outils nécessaires pour votre pratique en fonction de votre spécialité médicale.

Vous êtes médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme

Le programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus prévoit un courrier d’invitation adressé par leur CPAM aux femmes n’ayant pas réalisé de dépistage dans les intervalles recommandés. Un courrier de relance leur est envoyé 12 mois après l'envoi de la première invitation si elles n'ont pas encore réalisé de dépistage.

Pensez à vous fournir en feuilles de demande d'examen et en kits de prélèvement auprès de votre anatomocytopathologiste ou de votre laboratoire de biologie médicale.

Une patiente se présente au cabinet

  1. Sensibiliser, informer, inciter : dès 25 ans et jusqu'à 65 ans, sauf situations particulières, une femme est éligible au dépistage du cancer du col de l'utérus.
  2. Proposer le dépistage.
  3. Réaliser le prélèvement cervico-utérin (cytologie ou test HPV-HR selon l’âge de la femme).
  4. Envoyer le prélèvement pour analyse et interprétation des prélèvements : cotation de la prise en charge à 100 % des femmes ayant un courrier d’invitation (étiquette à coller sur le tube et la feuille de demande d’examen) pour ce dépistage. L’interprétation et l’analyse du prélèvement sont effectuées dans des cabinets d’anatomopathologie ou des laboratoires de biologie médicale. Les résultats sont envoyés à la patiente, au gynécologue et au centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC).
  5. Compte rendu :
  • si les résultats sont positifs ou révèlent des anomalies, vous devez recontacter votre patiente dans les plus brefs délais afin que les investigations diagnostiques puissent être initiées rapidement ;
  • si les résultats sont négatifs ou ne présentent aucune anomalie, et en l'absence de symptômes, vous pouvez informer votre patiente de la date de son prochain dépistage selon la recommandation adaptée à sa tranche d’âge.

Informer vos patientes sur le traitement de leurs données personnelles

Vous devez délivrer à vos patientes une information portant sur le traitement de leurs données personnelles effectué par le CRCDC dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus ayant pour finalité son suivi et l’évaluation du programme.

Pour ce faire, vous pouvez :

  • les informer oralement et mettre à leur disposition le dépliant d’information sur le programme (sur lequel figure l’ensemble des mentions légales portant sur le traitement des données) ;
  • et/ou afficher ces informations dans votre cabinet (affiche disponible au téléchargement).

Vous êtes anatomocytopathologiste ou biologiste

Les feuilles de demandes d’examens fournies aux préleveurs doivent être conformes au référentiel INCa : "Rubriques de la feuille de demande d’examen".

Vos missions dans le cadre du programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus :

  1. Fourniture des feuilles de demande d’examen et du matériel
  2. Réalisation du prélèvement par le préleveur : médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme
  3. Réception du prélèvement et de la feuille de demande d’examen
  4. Interprétation des résultats
  5. Compte rendu : transmission du résultat à la femme et du compte rendu standardisé au prescripteur, transmission des résultats au CRCDC

Conduites à tenir selon le résultat au test de dépistage

Les résultats du prélèvement cervico-utérin sont adressés par la structure d’anatomocytopathologie et/ou le laboratoire de biologie médicale :

  • au préleveur/prescripteur/médecin traitant ; 
  • au Centre régional de coordination des dépistages des cancers (sauf si opposition de la femme) ;
  • à la femme. Dans ce cadre, des modèles de courriers simplifiés produits par l’Institut national du cancer sont mis à disposition. 

Prélèvement non satisfaisant

En cas de prélèvement non satisfaisant (cytologie ou test HPV-HR non interprétable), le prescripteur avertit la femme et s’assure que le prélèvement est refait dans un délai de trois mois. Si le prélèvement a pu être correctement analysé et se révèle normal ou négatif, le prescripteur doit en informer la femme et lui rappeler la nécessité d’un nouveau prélèvement dans les délais recommandés entre deux dépistages.

Prélèvement anormal et/ou positif

En cas de prélèvement anormal et/ou positif, le prescripteur doit contacter les patientes concernées dans les plus brefs délais. Il devra expliquer à la patiente la signification du résultat et lui proposer une démarche de prise en charge et de suivi.

Algorithme de dépistage pour les femmes de 25 à 29 ans
Algorithme de dépistage pour les femmes de 30 à 65 ans

* En cas d’impossibilité de réaliser une colposcopie ou un double immunomarquage, une cytologie peut être proposée à 12 mois avec un contrôle à 24 mois. Dès la 2e anomalie à la cytologie, la colposcopie devient indispensable.
** Se référer aux recommandations de l’Institut national du cancer sur la conduite à tenir devant une femme ayant une cytologie cervico-utérine anormale.

Option : en cas de résultat ASC-US ou L-SIL, il est possible de réaliser un double immunomarquage p16/ki67 en test de triage.

  • En cas de résultat positif, une colposcopie sera réalisée.
  • En cas de résultat négatif, une cytologie devra être réalisée 12 mois plus tard (ou un test HPV-HR si la femme a 30 ans ou plus).

Autre situation, rencontrée moins fréquemment : l’adénocarcinome in situ (AIS) : un diagnostic d’adénocarcinome in situ (AIS) sur cytologie doit conduire à une exérèse cylindrique et à un curetage endocervical pour examen histologique.

Des outils pour vous aider dans votre pratique

Référentiels :

Fiches pratiques :