Lymphome non hodgkinien : quels sont les traitements ?

À l’heure actuelle, les lymphomes non hodgkiniens (LNH) sont essentiellement traités avec des associations de médicaments qui agissent contre les cellules cancéreuses. Ces traitements peuvent être complétés par de la radiothérapie, et plus rarement par une greffe de cellules souches.

Le choix du traitement dépend principalement :

  • du type de lymphome non hodgkinien dont vous êtes atteint ;
  • du stade ;
  • de la taille des ganglions ;
  • de certains paramètres biologiques ;
  • de votre état de santé général ;
  • de votre âge.

Les traitements médicamenteux

Il existe deux types principaux de traitements médicamenteux utilisés pour traiter les lymphomes non hodgkiniens :

  • les médicaments de chimiothérapie classique ;
  • les anticorps monoclonaux : selon les classifications, ces médicaments peuvent être désignés comme immunothérapies ou comme thérapies ciblées.

Pour en savoir plus, découvrez notre dossier sur les immunothérapies spécifiques.

Il s’agit de traitements généraux, appelés également traitements systémiques, qui agissent dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation, même si elles sont isolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.

Les différents types de médicaments utilisés contre les lymphomes non hodgkiniens n’ont pas le même mode d’action :

  • les médicaments de chimiothérapie classique agissent sur les mécanismes de la division cellulaire ;
  • les anticorps monoclonaux, dits "anti-CD20", agissent en stimulant les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses.

Le plus souvent, le traitement du lymphome comprend plusieurs médicaments associés. Ainsi, le traitement de référence actuel des principaux lymphomes non hodgkiniens repose sur une chimiothérapie classique (combinant elle-même plusieurs médicaments) associée à un anticorps monoclonal. Ce traitement est parfois appelé immunochimiothérapie.

La radiothérapie pour compléter le traitement 

Il peut être nécessaire de compléter le traitement avec une radiothérapie externe. Ce type de traitement utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses tout en préservant le mieux possible les tissus sains et les organes avoisinants.

La greffe de cellules souches

Une greffe de cellules souches hématopoïétiques (les cellules à l’origine de toutes les cellules sanguines) est parfois nécessaire pour le traitement du lymphome non hodgkinien. Il s’agit le plus souvent d’une autogreffe (ou greffe autologue), à partir des propres cellules souches du patient.

L’allogreffe (ou greffe allogénique), à partir des cellules souches d’un donneur, est plus rare. Sauf cas exceptionnel, la chirurgie intervient uniquement au moment du diagnostic du lymphome non hodgkinien.

L’abstention thérapeutique pour certains lymphomes indolents

Une fois le diagnostic établi, un traitement n’est pas forcément mis en route immédiatement. Cette abstention thérapeutique concerne certaines formes de lymphomes indolents, notamment les lymphomes folliculaires, lorsqu’ils sont très localisés et qu’ils n’entraînent aucun symptôme. Cela permet d’éviter d’être exposé aux effets indésirables d’un traitement tant que la maladie n’évolue pas.

Une surveillance régulière est alors mise en place, avec des consultations ainsi que des examens de laboratoire et d’imagerie. En cas de signes d’évolution du lymphome, un traitement est alors envisagé.

Participer à un essai clinique, pour quoi faire ?

L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai clinique. Les essais cliniques sont des études scientifiques menées avec la participation de patients. Leur objectif est de rechercher de meilleures modalités de traitements du cancer, notamment en termes d’efficacité des traitements ou de qualité de vie.

Les LNH font l’objet de nombreuses études qui visent par exemple à :

• tester de nouveaux médicaments anticancéreux ou de nouvelles associations de médicaments ;
• évaluer différentes façons d’utiliser les traitements existants en mettant en place de nouvelles combinaisons de molécules. Ces nouvelles stratégies thérapeutiques ont notamment pour but d’améliorer l’efficacité des traitements et de réduire leurs effets indésirables ;
• comparer l’efficacité de différentes techniques de diagnostic (techniques d’imagerie médicale) ;
• évaluer des techniques de réduction des effets indésirables tels que la fatigue ou la douleur.

Chaque essai clinique a un objectif précis. Pour y participer, les patients doivent répondre à un certain nombre de critères, appelés critères d’inclusion, qui sont spécifiques à chaque essai et fixés dans le protocole de l’essai.

L’information du patient est un point capital ; la loi précise que le fait de recevoir un traitement expérimental est un acte volontaire, qui demande que vous compreniez parfaitement les implications de votre choix : c’est la raison pour laquelle on parle de consentement éclairé. Votre consentement est obligatoire et doit être recueilli par écrit.

Les essais cliniques sont indispensables pour faire progresser la recherche et, à terme, la manière dont les patients sont soignés. C’est grâce à ces études que des avancées sont réalisées en matière de traitements contre les cancers. Dans certains cas, un essai clinique peut vous permettre d’accéder à un nouveau traitement.

A savoir : Si vous participez à un essai clinique et que le traitement administré ne vous convient pas, le médecin peut décider d’y mettre fin et de vous proposer un autre traitement. À tout moment, vous pouvez également décider de quitter un essai clinique sans avoir à justifier votre décision.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre page sur les essais cliniques.

Comment s’informer sur les essais cliniques en cours ?

Vous pouvez consulter différents registres qui répertorient les essais cliniques ouverts en France et à l’étranger :

• le registre des essais cliniques en cancérologie de l’Institut national du cancer : ce registre présente les essais cliniques menés en France sur les cancers ;
• la plateforme ORELy (Outil de Recherche d’Études sur les Lymphomes) de l’association France Lymphome Espoir. Cette plateforme répertorie les essais cliniques ouverts en France sur les lymphomes ;
• le registre de l’Institut national de la santé américain (NIH). Ce site (en anglais) présente les essais cliniques menés aux États-Unis et dans 208 pays dans le monde. Ce registre concerne l’ensemble des spécialités médicales et pas uniquement les cancers.

Vous avez également la possibilité d’interroger votre médecin sur les essais cliniques en cours dans le centre où vous êtes suivi.

À quoi sert l’évaluation de son traitement ?

Pendant et à l’issue des traitements dits de première intention (c’est-à-dire le premier traitement donné), une évaluation de leur efficacité est réalisée. L’évaluation de la réponse au traitement repose notamment sur un bilan biologique complet et un ou plusieurs examens d’imagerie. On distingue plusieurs types de réponses, qui détermineront la poursuite ou un changement de traitement.

La rémission complète

La rémission complète (ou réponse complète) correspond à la disparition de tous les signes de la maladie une fois le traitement terminé. Même s’il ne s’agit pas d’une guérison certaine, les symptômes ne sont plus présents et le lymphome n’est plus détecté par les examens courants. Plus la rémission se prolonge, meilleures sont les chances de guérison. Toutefois, comme pour les autres cancers, un suivi médical à long terme est nécessaire.

La rémission partielle

Le terme de rémission partielle est utilisé quand le lymphome non hodgkinien est traité et que la tumeur a diminué d’au moins la moitié de sa taille d’origine, sans avoir complètement disparu.

La maladie stable

La maladie est dite stable quand le lymphome n’a pas présenté d’amélioration après le traitement, mais sans évoluer défavorablement.

La maladie réfractaire

La maladie est dite réfractaire quand le lymphome est résistant au traitement.

La progression de la maladie

Une progression du lymphome ou une résistance au traitement sont évoquées lorsque la maladie évolue défavorablement ou quand la tumeur grossit pendant le traitement.

En cas de maladie réfractaire ou de progression de la maladie, les médecins étudient des traitements de deuxième intention, ou deuxième ligne. Ces traitements peuvent être très différents selon les types de lymphomes non hodgkiniens, les caractéristiques de la maladie et l’état général du patient.

Guérison et récidive 

La récidive correspond à la situation où la maladie réapparaît (rechute) ou s’aggrave après une période de rémission complète ou partielle. En l’absence de signes de réapparition de la maladie après plusieurs années de rémission ininterrompue et complète, il est possible de parler de guérison.

La guérison d’un lymphome non hodgkinien dépend en bonne partie du type de lymphome. De nombreux lymphomes agressifs peuvent être guéris. En revanche, les lymphomes non hodgkinien indolents ont tendance à réapparaître même si de très longues périodes sans récidive (plus de 10 ans) sont maintenant observées. Des traitements efficaces de la récidive sont disponibles.