Les techniques de greffes

Il existe deux techniques possibles de greffes de cellules souches :

L'autogreffe ou greffe autologue au cours de laquelle le patient reçoit ses propres cellules souches. C'est la technique utilisée aujourd'hui en cas de recours à une greffe de cellules souches. Ce type de greffe présente l'intérêt de ne pas poser de problème de compatibilité ;

L'allogreffe ou greffe allogénique qui consiste à greffer des cellules souches issues d'un donneur compatible. Les indications de l'allogreffe sont plus limitées et discutées au cas par cas.

Une greffe peut être très éprouvante pour l'organisme et n'est pas recommandée pour tous les malades. Avant d'envisager une greffe et pour estimer ses chances de succès, les médecins prennent en considération l'âge du patient, ses antécédents médicaux, le stade du lymphome et la réponse aux traitements précédents.

Le recueil des cellules souches pour une autogreffe

Le recueil désigne la procédure utilisée pour prélever des cellules souches dans le sang. Pour cela, la technique la plus utilisée est la cytaphérèse. La cytaphérèse consiste à filtrer le sang dans un appareil spécial au cours d'un prélèvement et à ne conserver que les cellules souches. Les autres composés sanguins sont immédiatement réinjectés dans le corps.

Le recueil est réalisé après des injections de stimulant de cellules souches, un facteur de croissance appelé G-CSF. Une analyse de sang permet ensuite de mesurer le taux de CD34, un marqueur spécifique des cellules souches. Si le taux de CD34 est trop bas, le patient reçoit des injections complémentaires de stimulant de cellules souches. Lorsque le taux de CD34 est bon, la cytaphérèse est effectuée. Si la quantité de cellules souches récoltée est insuffisante, une seconde cytaphérèse sera pratiquée.

Il est également possible de recueillir des cellules souches par un prélèvement de moelle osseuse sous anesthésie générale au bloc opératoire. Mais comme la cytaphérèse ne nécessite en principe pas d'hospitalisation, c'est la technique utilisée dans plus de 95 % des cas.

Déroulement de l'autogreffe

Le recueil : les cellules souches sont filtrées à partir du sang, plusieurs semaines avant la greffe. Elles sont immédiatement congelées jusqu'au jour de la greffe ; c'est la conservation ou cryopréservation.

L'administration de la chimiothérapie : le patient est hospitalisé pour recevoir de fortes doses de chimiothérapie.

La greffe : les cellules souches, une fois décongelées, sont injectées au patient par voie intraveineuse. Elles peuvent alors produire de nouvelles cellules saines en quelques semaines.

L'aplasie : en raison des fortes doses de chimiothérapie, qui détruisent non seulement les cellules cancéreuses mais aussi certaines cellules saines, en particulier les cellules souches, la moelle osseuse cesse de produire les cellules du sang pendant quelques jours. Le nombre des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes chute, et des transfusions peuvent être alors nécessaires. En une à deux semaines, grâce à la greffe de cellules souches, les cellules sanguines sont de nouveau produites et leur taux dans le sang remonte ; c'est la sortie de l'aplasie. Le patient peut alors quitter l'hôpital.

Le déroulement d'une autogreffe s'étale, à partir de l'administration de la chimiothérapie, sur trois à quatre semaines, en fonction de la durée de sortie de l'aplasie.