Le développement d'un mélanome de la peau
80 % des mélanomes de la peau se développent à partir d'une peau saine, c’est-à-dire une peau ne présentant aucune tache ou lésion. Ils apparaissent sous la forme d’une tache pigmentée qui ressemble à un grain de beauté. Dans 20 % des cas, ils se développent à partir d’un grain de beauté (aussi appelé nævus) préexistant.
Lorsque des cellules cancéreuses apparaissent, elles sont d’abord peu nombreuses et limitées à la surface de la peau. La plupart des mélanomes se développent d’abord horizontalement dans l’épiderme, puis verticalement. Tant que la tumeur se situe au sein de l’épiderme, on parle de mélanome in situ. Si le mélanome est enlevé à ce stade, il n'y a pas de risque d'évolution métastatique.
Avec le temps et si aucun traitement n’est effectué, la tumeur progresse en profondeur à travers le derme, voire l’hypoderme. Lorsque la tumeur franchit la membrane basale et atteint le derme, on dit que le cancer est invasif.
Des cellules cancéreuses peuvent ensuite se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques et les vaisseaux sanguins pour aller envahir d’autres parties du corps :
- les ganglions lymphatiques proches de la tumeur ;
- les canaux lymphatiques situés entre la tumeur primitive et les premiers ganglions proches. Les cellules forment alors des tumeurs, cutanées ou sous-cutanées, sous la forme de nodules dont la taille varie de celle d'une tête d'épingle à plusieurs centimètres. On les appelle métastases en transit ;
- ou encore d’autres organes tels que les poumons, le foie, d’autres zones de la peau, les os ou le cerveau. Les nouvelles tumeurs qui se forment alors s’appellent des métastases.
Les principaux types de mélanomes
On distingue quatre principaux types de mélanomes de la peau :
- le mélanome superficiel extensif (60 à 70 % des cas), lié à des coups de soleil importants dans le passé. Il s’étend d’abord horizontalement à la surface de la peau puis en profondeur dans les couches de la peau. Il se présente sous la forme d'une tache irrégulière brune ou noire qui change lentement sur une période de un à cinq ans, puis rapidement. Le mélanome superficiel extensif apparaît le plus fréquemment sur le cou, la partie supérieure du tronc chez l’homme et la partie inférieure des jambes chez la femme;
- le mélanome de Dubreuilh (5 à 10 % des cas) se manifeste le plus souvent chez les personnes âgées de plus de 50 ans. Il est lié à des expositions répétées aux rayons ultraviolets. Son extension est d’abord horizontale, puis verticale. Il est parfois encore appelé mélanome de type lentigo malin. Le mélanome de Dubreuilh apparaît le plus souvent dans des zones exposées au soleil, surtout au niveau du visage mais aussi sur le cou et les mains. Il se manifeste par l’apparition d’une tache brune plus ou moins foncée qui augmente de taille très lentement ;
- le mélanome nodulaire est le type de mélanome dont la croissance est la plus rapide. Il peut atteindre toutes les parties de la peau, y compris les régions non exposées au soleil. Il représente moins de 5 % des mélanomes de la peau. Contrairement aux autres mélanomes qui commencent à s’étendre horizontalement, le mélanome nodulaire s’étend rapidement en profondeur (verticalement) dans les couches de la peau. Il se manifeste habituellement sous la forme d’une surélévation de la peau de couleur foncée ou de couleur « peau normale » ;
- le mélanome acrolentigineux (ou mélanome des extrémités) se découvre le plus souvent chez les personnes qui ont la peau foncée, sur la paume des mains, la plante des pieds ou sous les ongles. Il n’est pas lié à une surexposition aux ultraviolets et se développe d'abord horizontalement pendant plusieurs mois ou années, puis verticalement, en profondeur. Il apparaît habituellement sous la forme d'une lésion foncée plane puis sous forme de nodules. Lorsqu’il est de la couleur de la peau, il est alors très difficile à diagnostiquer car il peut être confondu avec une verrue plantaire.
Le traitement de ces différents types de mélanome repose essentiellement sur la chirurgie qui sera adaptée à la topographie (c’est-à-dire à l’endroit où est situé le mélanome) et à la profondeur de la lésion.
Quelques chiffres
Avec près de 11 176 cas estimés en 2012, le mélanome représente entre 2 et 3 % de l’ensemble des cancers. Il touche un peu plus de femmes (53 %) que d’hommes (47 %) et l’âge moyen au diagnostic est de 56 ans. C’est le cancer pour lequel le nombre de nouveaux cas par an (incidence) augmente le plus (10 % par an depuis 50 ans).
Les autres types de cancers de la peau
Outre les mélanomes qui représentent 10 % des cancers de la peau, il en existe d’autres types de cancers de la peau. Les plus fréquents sont les carcinomes : ils représentent 90 % de l'ensemble des cancers cutanés. Ils surviennent généralement après l'âge de 50 ans, sur les zones découvertes du corps. Ils sont le plus souvent dus à une exposition au soleil excessive et répétée. Contrairement au mélanome de la peau, le point de départ de ces cancers cutanés n’est pas les mélanocytes mais d’autres cellules, les kératinocytes, également situées dans l’épiderme. On en distingue deux types :
- les carcinomes basocellulaires : ce sont les plus fréquents et les moins graves. Ils évoluent lentement et n'entraînent pas de métastases à distance. Cependant, ils peuvent s’étendre localement et entraîner une destruction des tissus sous-cutanés (c’est-à-dire situés sous la peau). Il suffit, le plus souvent, de les retirer chirurgicalement pour en assurer la guérison ;
- les carcinomes épidermoïdes (anciennement appelés carcinomes spinocellulaires) : ils sont plus rares et peuvent entraîner des métastases. Ils sont toutefois facilement guérissables dans la plupart des cas, grâce à une détection précoce permettant un traitement chirurgical.
Les traitements proposés étant spécifiques à chaque type de cancer de la peau, il est important de connaître le nom précis de la maladie pour accéder à une information adaptée à votre situation.