Co-antalgiques

Tout au long du traitement de la douleur, l’action des antalgiques peut être complétée et améliorée par certains médicaments. Ils sont définis en fonction de la cause et du type de douleur que vous avez. On parle alors de co-antalgiques (co signifie « avec »).

Les corticoïdes, en cas de douleur inflammatoire

Les corticoïdes sont des médicaments très puissants qui luttent contre les inflammations. Le plus connu est la cortisone.

Indications

Les corticoïdes sont prescrits pour traiter certaines douleurs cancéreuses d’origine inflammatoire :

  • Les maux de tête provoqués par la tumeur ou des métastases dans le cerveau ;
  • Les douleurs liées à une atteinte des nerfs (compression par la tumeur, séquelles des traitements) ;
  • Les douleurs causées par les métastases osseuses ;
  • Les inflammations de la bouche (mucites) dues à la chimiothérapie ou à la radiothérapie ;
  • Les douleurs au moment d’avaler (dues à une tumeur au niveau de la bouche ou de la gorge par exemple) ;
  • Les fausses envies douloureuses d’aller aux toilettes (dues à une tumeur au niveau de l’utérus ou de la prostate par exemple) ;
  • Les douleurs intestinales.

Effets secondaires

Les corticoïdes présentent deux types d’effets secondaires.

Certains sont parfois considérés comme bénéfiques : ces médicaments stimulent l’appétit et entraînent une prise de poids qui peut aider à lutter contre l’amaigrissement de certains patients.

Ils ont également un effet excitant qui peut diminuer la sensation de fatigue liée à la maladie et aux traitements.

D’autres effets secondaires des corticoïdes sont indésirables :

  • Des modifications physiques comme un gonflement du visage, une augmentation de la pilosité, de l’acné, une fonte de certains muscles et des vergetures ;
  • De l’anxiété et des troubles du sommeil. Pour éviter cet effet, il est préférable de prendre le traitement en une seule prise le matin ;
  • Des tendances à la dépression ou, au contraire, à l’excitation ;
  • Une fragilisation des os lorsqu’ils sont pris pendant plusieurs mois ;
  • Une baisse des défenses immunitaires de l’organisme qui favorise certaines infections ;
  • Des mycoses buccales qui doivent être prises en charge grâce à un traitement antifongique ;
  • L’apparition d’un diabète ;
  • Une dépendance. Si le médicament améliore l’état de fatigue par exemple, il peut être difficile de l’arrêter.

Pour éviter ces effets indésirables et le risque de dépendance, les médecins essaient de limiter la durée du traitement. Cependant, si le traitement se prolonge plusieurs mois, du calcium et de la vitamine D sont prescrits en compléments afin de protéger les os, souvent déjà fragilisés par le cancer.

Le traitement par corticoïdes ne doit pas être arrêté brutalement. L’arrêt du traitement doit être progressif et sous contrôle médical uniquement.

Les antidépresseurs en cas de dépression ou d’anxiété associées à la douleur

Les antidépresseurs sont l’un des traitements principaux des douleurs d’origine neuropathique.

Mais ils peuvent également être utilisés comme co-antalgiques lorsque la douleur physique s’accompagne d’une dépression ou d’une anxiété.

La dépression se manifeste notamment par un état de profonde tristesse, accompagné de perte de désir et d’intérêt pour le monde environnant, de fatigue physique et morale et parfois de troubles de l’appétit et du sommeil.

Des douleurs chroniques entraînent parfois une dépression qui elle-même entretient, voire amplifie la douleur. Associer des antidépresseurs aux antalgiques peut s’avérer essentiel pour obtenir un résultat efficace du traitement de la douleur.

Les biphosphonates, en cas de douleurs osseuses

Les biphosphonates sont des médicaments utiles pour soulager certaines douleurs osseuses. Ils agissent sur la cause de la douleur : les biphosphonates préviennent ou ralentissent la destruction de l’os causée par des métastases. Ils servent aussi à corriger un taux anormalement élevé de calcium dans le sang (hypercalcémie).

Ces médicaments sont le plus souvent administrés par perfusion, généralement une fois par mois, ou en comprimés à prendre entre les repas.

Les biphosphonates peuvent abîmer les os de la mâchoire (ostéonécrose). Il est donc fortement conseillé de faire un bilan chez le dentiste avant de commencer le traitement.

Les antispasmodiques, en cas de douleurs abdominales

Les antispasmodiques sont des médicaments utiles pour traiter les douleurs liées à des spasmes. Un spasme est une contraction involontaire des muscles de l’intestin, de l’utérus ou de la vessie.

Les myorelaxants, en cas de douleurs musculaires

Les myorelaxants favorisent la détente des muscles. Ils sont utiles pour calmer les douleurs musculaires et les crampes. Ces médicaments sont généralement bien tolérés. Leur inconvénient principal est d’aggraver la somnolence liée aux autres traitements de la douleur.