Que peut vous proposer votre médecin ?

Une consultation avec un(e) diététicien(ne)

Le diététicien est un professionnel qui guide les choix alimentaires et, sur prescription médicale, prend en charge les problèmes nutritionnels en rapport avec le cancer et ses traitements. Il pourra vous aider à faire face aux troubles qui vous empêchent de manger normalement et vous suggérer des idées pratiques pour réussir à développer votre appétit et augmenter vos apports caloriques quotidiens.

Une rencontre avec un diététicien vous sera proposée par l'équipe médicale, dans les établissements de santé. Si ce n'est pas le cas, il ne faut pas hésiter à en faire la demande auprès de l'équipe soignante.

Cela complète la consultation avec le médecin spécialiste. Cette rencontre peut avoir lieu en hospitalisation conventionnelle, en hôpital de jour ou en parallèle d'une consultation médicale.

Elle peut être proposée avant le début du traitement, ou au cours du traitement du cancer gastrique. Chaque fois que des consignes alimentaires ou un traitement nutritionnel sont mis en route, une deuxième consultation (ou plus) est nécessaire.

En exercice libéral, la consultation avec un diététicien installée en ville n'est pas remboursée par la sécurité sociale, mais peut être très utile.

Pour bénéficier d'une prise en charge spécifique, vous pouvez :

  • Vous renseigner auprès de votre complémentaire santé (mutuelle, assurance) pour savoir si les consultations diététiques sont comprises dans les forfaits de remboursement. En effet, certaines remboursent ces consultations partiellement ou en totalité.
  • Adhérer gratuitement à un réseau de santé spécialisé dans la prise en charge du cancer. Au sein de ce réseau vous aurez peut-être la possibilité de rencontrer gratuitement une diététicienne. N'hésitez pas à en discuter avec votre médecin traitant afin qu'il vous indique le réseau dont vous dépendez.

Si l'alimentation orale reste insuffisante, le diététicien peut vous orienter vers un médecin spécialisé pour mettre en place une nutrition artificielle.

Une complémentation orale

En cas de dénutrition qui persiste malgré une alimentation enrichie (ou si plus aucun aliment ordinaire ne vous plaît), une forme spéciale d'aliments, s'apparentant à un médicament, peut vous être prescrite par le médecin ; il s'agit des compléments nutritionnels oraux.

Les compléments nutritionnels sont des aliments enrichis en éléments dont le corps a besoin pour fonctionner : calories, protéines, vitamines, sels minéraux, oligoéléments, etc. Ils contribuent ainsi à améliorer vos apports nutritionnels qualitatifs et quantitatifs, nécessaires au maintien d'un état nutritionnel correct pendant vos traitements. Ils se présentent sous différentes formes (potages, biscuits, crèmes ou boissons) et variétés de goûts et de saveurs (sucrés, salés) parmi lesquelles vous choisirez celles qui vous conviennent le mieux.

N'hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien et/ou au diététicien pour choisir les parfums adaptés à vos goûts et à vos préférences.

Ces compléments se consomment en suivant les doses et la fréquence prescrites par votre médecin. Ils sont remboursés intégralement par la sécurité sociale pour traiter la dénutrition.

Ils sont disponibles en pharmacie, ou peuvent être livrés à domicile, selon certaines conditions, par un prestataire de service.

Les compléments nutritionnels oraux viennent compléter votre alimentation habituelle mais ne doivent en aucun cas remplacer les repas.

Une nutrition artificielle

Si l'alimentation habituelle par la bouche est insuffisante, voire impossible, l'équipe médicale peut alors vous proposer de mettre en place une alimentation artificielle. Elle consiste à améliorer la ration calorique indispensable à votre équilibre nutritionnel, par voie artificielle. Elle est la plupart du temps complémentaire à l'alimentation orale et ne doit donc pas vous empêcher de maintenir vos efforts pour manger.

Il existe deux techniques de nutrition artificielle : la nutrition entérale et la nutrition parentérale.

La nutrition entérale

Elle consiste à apporter directement dans l'estomac ou dans l'intestin, les nutriments dont le corps a besoin sous forme liquide, à l'aide d'une sonde (petit tuyau). La digestion se fait ensuite normalement.

Elle peut s'effectuer :

  • Par sonde de jéjunostomie : la sonde est placée directement dans le jéjunum par l'intermédiaire d'un orifice réalisé au niveau du ventre, la plupart du temps par voie chirurgicale. Elle est utilisée quand l'estomac n'est pas fonctionnel ou n'existe plus ;
  • Par sonde nasojujénale : la sonde passe par le nez jusqu'au jéjunum ;
  • Par sonde nasogastrique (avant la chirurgie ou si cette dernière n'est pas envisageable) : la sonde passe par le nez, pour atteindre directement l'estomac. Son installation provoque une gêne temporaire qui disparaît rapidement. En effet, elle est d'un diamètre suffisamment petit pour que vous ne la sentiez pas en permanence ;
  • Plus rarement, par sonde de gastrostomie lorsqu'il n'y a pas eu de gastrectomie. Elle est introduite directement au niveau de l'estomac (gastrostomie) par l'intermédiaire d'un orifice réalisé au niveau de l'abdomen.

La gastrostomie et la jéjunostomie ont l'avantage d'être invisibles pour votre entourage.

La nutrition entérale mise en place par l'équipe médico-soignante de l'établissement où vous êtes suivi peut se poursuivre au domicile, de jour comme de nuit (à condition de dormir semi-assis), selon la prescription faite par le médecin hospitalier. Un prestataire de santé à domicile est sollicité pour fournir le matériel et les produits à administrer et une infirmière assure les soins locaux et l'éducation en vue de votre autonomisation pour gérer la nutrition entérale.

Il doit également programmer un contrôle de votre état nutritionnel à domicile et par téléphone par un diététicien, au 14ème jour et à 3 mois.

Elle dure plusieurs semaines, en particulier dans la phase post opératoire après gastrectomie totale jusqu'à stabilisation et/ou reprise de poids.

La prescription initiale de la nutrition entérale est effectuée par le médecin hospitalier référent.

Son renouvellement (mis à part le 1er qui doit être effectué par le service à l'origine de la prescription initiale) peut être effectué par votre médecin généraliste.

Pour en savoir plus sur la nutrition entérale, le guide Comprendre la nutrition entérale

La nutrition parentérale

Lorsque l'alimentation orale et/ou entérale est impossible (tube digestif non fonctionnel), insuffisante ou contre-indiquée, une nutrition parentérale (par perfusion) peut être mise en place. Après quelques jours de démarrage, souvent à l'hôpital, elle peut se poursuivre au domicile, généralement la nuit. Le plus souvent, une chambre implantable ou un cathéter (tube souple que l'on introduit dans les veines) spécial mis en place au niveau du bras (PICC) sont utilisés. Un prestataire de santé à domicile procède alors à l'installation du matériel au domicile, fait le lien avec l'infirmière libérale, organise le retour d'information vers l'équipe hospitalière ; le pharmacien fournit les poches. Le service d'hospitalisation à domicile peut également réaliser cette prise en charge.

Toutes les substances nutritives sont alors administrées par voie veineuse, y compris des vitamines et des oligoéléments.

Cette technique demande une surveillance étroite à la fois par les infirmier(e)s au domicile et par un médecin coordonnateur et impose des règles d'hygiène quotidienne très stricte pour limiter les risques d'infections.

La prise en charge au domicile de ces nutritions artificielles se fait en continuité de la mise en place en hospitalisation, avec des réévaluations régulières de votre tolérance et de l'évolution de vos besoins.

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