Effets indésirables possibles

Effets indésirables communs à toute chirurgie

Des complications communes à toute chirurgie peuvent survenir :  

  • une douleur dans la zone opérée, qui bénéficiera de soins adaptés ;
  • une accumulation de sang (hématome) ou de lymphe (lymphocèle) dans la région opérée ;
  • une infection au niveau de la cicatrice, nécessitant des soins infirmiers locaux ;
  • une thrombose veineuse ou phlébite. Si cette complication survient, elle nécessite un traitement par des anticoagulants pendant quelques mois associé au port, dans la journée, de bas anti-thrombose ;
  • une fatigue. Elle est due notamment à l’anesthésie, à la perte de sang ou encore à l’anxiété générée par l’opération. La fatigue dépend de la façon dont vous avez supporté l’intervention et des autres effets indésirables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit prise en compte le mieux possible. Parfois, un séjour en service de soins de suite et réadaptation (ou maison de convalescence) peut être prescrit par le médecin.

Effets indésirables liés à une chirurgie de la prostate

Les effets indésirables spécifiques à la prostatectomie les plus fréquents sont l’incontinence urinaire et les troubles de l’érection.

Une incontinence urinaire à l’effort, le plus souvent temporaire, peut survenir dans les semaines qui suivent l’intervention. Elle est liée à une altération momentanée du fonctionnement normal du muscle de la vessie et du sphincter. Pour limiter l’incontinence, une rééducation urinaire effectuée juste avant et/ou après l’intervention peut être utile. On parle aussi de rééducation sphinctérienne.

Le plus souvent, l’incontinence urinaire s’améliore rapidement. Rarement, elle persiste au-delà d’un an : un traitement adapté est alors mis en place. Des traitements complémentaires peuvent être envisagés, comme des injections intrasphinctériennes (dans le sphincter), la pose de bandelettes sous-urétrales, de ballonnets périuréthraux, ou la mise en place d’un sphincter artificiel (prothèse du sphincter).

Des troubles de l’érection sont fréquents après l’intervention. Ils dépendent notamment de la qualité des érections que vous aviez avant l’opération et de l’éventuelle non-conservation ou lésion des bandelettes neurovasculaires au cours de l’intervention. Pour autant, la conservation des bandelettes neurovasculaires ne permet pas de garantir la reprise des érections, qui dépend également d’autres facteurs.

Même si la préservation des bandelettes a été possible, un délai de plusieurs mois peut être nécessaire avant le retour à la fonction sexuelle que vous aviez avant l’opération. Une amélioration peut survenir le plus souvent au cours des deux années qui suivent l’intervention. Différents traitements pourront vous être proposés ; ils sont généralement utilisés assez tôt après l’intervention afin de faciliter le retour des érections spontanées.

En savoir plus sur les modalités possibles de gestion des troubles de l’érection.

Il est à noter également que la prostatectomie totale entraîne une impossibilité définitive d’éjaculer. La prostate et les vésicules séminales sont en effet enlevées. Or ce sont elles qui produisent les sécrétions qui, avec les spermatozoïdes, constituent le sperme. De plus, les canaux déférents qui amènent les spermatozoïdes depuis les testicules jusqu’à l’urètre sont sectionnés et ligaturés. Cependant, l’éjaculation n’est pas liée à la sensation de plaisir qui reste intacte.

A long terme, un rétrécissement de l’urètre peut apparaître. En effet, au cours de la prostatectomie, l’urètre, conduit par lequel s’écoule l’urine, est suturé à la vessie. Il arrive que ce conduit se rétrécisse au niveau de la suture : on parle de sténose de l’anastomose vésico-urétrale. Elle se manifeste notamment par une diminution de la force du jet d’urine, des douleurs en urinant voire du sang dans les urines. Si cette complication apparaît, parlez-en à votre médecin qui mettra en place une solution adaptée.