Prise en charge nutritionnelle
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Le bilan nutritionnel
Des examens et une consultation particulière seront réalisés pour savoir si votre maladie a provoqué un changement de votre « état nutritionnel », c'est-à-dire le bon équilibre entre ce que vous mangez et ce que vous dépensez. Au cours de la consultation, le professionnel vous questionnera sur la façon dont vous vous alimentez au quotidien (enquête alimentaire).
Ces examens et cette enquête alimentaire constituent ce que l'on appelle un bilan nutritionnel. Il pourra être répété plusieurs fois si nécessaire, surtout si l'amaigrissement ne se corrige pas. Il est réalisé par un diététicien et/ou un médecin spécialisé.
Un déficit nutritionnel se manifeste avant tout par un amaigrissement, très fréquent dans cette maladie. Au-delà de la perte de poids qui peut être causée par le cancer en lui-même, notamment à un stade avancé, les traitements (gastrectomie, chimiothérapie, radiothérapie) et leurs effets secondaires peuvent également favoriser la perte de poids et vous exposer à une dénutrition.
Perte de poids : attention au risque de dénutrition
Après traitement pour un cancer de l'estomac, vous êtes confronté à des difficultés pour vous nourrir correctement à cause des différents troubles alimentaires que vous rencontrez. Vos apports nutritionnels risquent alors d'être insuffisants pour répondre à vos dépenses d'énergie. Cela peut entrainer un amaigrissement et, à terme, une situation de dénutrition plus ou moins importante qu'il faut limiter le plus précocement possible.
En cas de perte de plus de 5 % de votre poids habituel en un mois ou de plus de 10 % en six mois (par exemple si une personne de 60 kilos perd 3 kg en un mois ou 6 kilos en six mois), vous êtes considéré comme dénutri. Au-delà de 10 % en 1 mois, ou de 15 % en six mois, on parle de dénutrition sévère.
Les conséquences d'une dénutrition
Après l'opération
- Une diminution des défenses contre les infections. Elles risquent d'être plus sérieuses et plus longues à guérir ;
- Une cicatrisation perturbée, plus longue, moins solide, avec l'apparition possible d'escarres (plaies de pression).
A distance de l'opération, si la dénutrition se prolonge
- Une fonte des muscles avec perte de force et risque de chutes ;
- Des difficultés à exercer les activités habituelles de la vie quotidienne ;
- Une fatigue importante qui peut altérer la vie de tous les jours ;
- Un visage amaigri, creusé, qui modifie l'image corporelle et crée une gêne dans l'entourage, en risquant d'isoler le patient de ses proches.
Une prise en charge nutritionnelle adaptée permet de limiter le risque de dénutrition et les conséquences sur votre état de santé. Il peut s'agir de conseils pratiques pour s'alimenter au quotidien ou si nécessaire, d'une aide médicale à l'alimentation.
Conseils pour conserver un bon état nutritionnel :
- Améliorez vos prises alimentaires orales. N'hésitez pas à augmenter la fréquence des repas de petit volume dans la journée (minimum 5 petits repas par jour). Prenez une collation juste avant le coucher (morceau de fromage, biscuits,...) car la période du jeûne de la nuit est souvent trop longue ;
- Enrichissez vos aliments et plats habituellement consommés, c'est-à-dire en augmentant le nombre de calories sans augmenter le volume des portions. Pour cela, vous pouvez ajouter des matières grasses crues comme l'huile d'olive, le beurre, la crème, le fromage râpé. Les ajouts d'aliments sucrés intégrés aux repas sous forme de sucre, de confitures, compotes, caramel, etc. sont aussi très utiles ;
- Maintenez des apports en protéines suffisants pour conserver vos muscles et vos défenses immunitaires. Insistez donc sur les aliments de type viandes, poissons, blancs d'œuf, fromages...Si cela ne vous convient pas, le médecin peut vous prescrire des compléments nutritionnels oraux ;
- Pratiquez une activité physique régulière et adaptée.
- Surveillez régulièrement votre poids : c'est un bon moyen de savoir si votre alimentation équilibre vos dépenses d'énergie. Si malgré tous vos efforts vous continuez à perdre du poids, consultez votre médecin.
- Entretenez l'esprit convivial des repas et stimulez votre appétit :
- En mangeant le plus souvent en compagnie ;
- En travaillant la présentation des plats ;
- En vous installant à table, de préférence dans un cadre plutôt agréable.
Votre entourage ou encore des organismes spécialisés dans l'aide et l'accompagnement à domicile peuvent vous aider à faire vos courses et à la préparation des repas. Pour avoir recours à ce type de services, parlez-en avec une assistante sociale.
Pour en savoir plus sur vos droits, sur les aides et sur les démarches, vous pouvez consulter notre guide Démarches sociales et cancer ou encore, faire appel à l'assistante sociale de l'établissement dans lequel vous êtes suivi.
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