La pollution atmosphérique
L'air que nous respirons est pollué par toutes sortes de composants, d'origine naturelle ou issus des activités humaines, notamment les transports, le chauffage, l'industrie et l'agriculture. Les dernières données scientifiques disponibles confirment que l'exposition prolongée à des niveaux élevés de pollution atmosphérique constitue un facteur de risque non négligeable de cancers du poumon, derrière le tabac. Afin de contrer ces effets, la solution consiste à réduire au maximum les émissions de polluants, en particulier celles de particules fines, dont celles du Diesel.
Particules fines voire ultrafines, composés organiques volatiles (COV), résidus d'hydrocarbures... Quantité de polluants de diverses natures circulent dans l'atmosphère. Certains de ces composants sont issus de phénomènes naturels, comme les éruptions volcaniques et l'émission de pollens. D'autres proviennent d'activités humaines, liées principalement au trafic automobile, au chauffage par combustion de bois, à la production d'électricité, aux activités industrielles et agricoles. La composition et la quantité de ces polluants dans l'air extérieur varient dans l'espace et dans le temps. Elles dépendent également des conditions météorologiques.
Pollution atmosphérique et risque de cancers
Les experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont passé au crible les études scientifiques disponibles évaluant le lien entre pollution atmosphérique et risque de cancers. Ils ont conclu, en octobre 2013, que la pollution atmosphérique est cancérigène pour l'Homme. Plus précisément, l'exposition chronique à la pollution atmosphérique, déjà connue pour augmenter les risques de plusieurs maladies respiratoires et cardiaques, peut provoquer des cancers du poumon.
Les particules émises par les pots d'échappement des moteurs Diesel ont également démontré leur pouvoir cancérigène.
Le tabac reste le premier facteur de risque de cancer du poumon.
Concernant les enfants, différents facteurs environnementaux sont suspectés dans le développement de leucémies. Plusieurs études évoquent ainsi la possibilité d’un lien entre le fait de vivre près d’une route à fort trafic et la survenue de ce type de cancer chez l'enfant. Ces études confirment la nécessité de prendre des mesures concrètes pour réduire l’exposition de la population aux émissions de véhicules.
Réduire les émissions de particules
Les principales mesures de prévention sont collectives : elles consistent à limiter les émissions de polluants dans l'atmosphère, à commencer par les particules les plus fines, qui sont aussi les plus toxiques car elles pénètrent profondément dans les poumons.
En milieu urbain, le trafic routier émet environ 50 % des particules fines, diffusées avant tout par les moteurs Diesel suite à une combustion incomplète du gazole. En France, où la réglementation fixe des normes pour la qualité de l'air avec des valeurs limite maximum à ne pas dépasser, près de 80 sites de capture mesurent en permanence la concentration de ces particules sur le territoire. En cas de dépassement, les pouvoirs publics locaux peuvent notamment décider de réduire la vitesse sur certains tronçons de route.
La combustion du bois augmentant le taux de particules dans l'atmosphère, les pouvoirs publics locaux peuvent aussi décider d'interdire les feux de forêts et de jardin, ainsi que l'utilisation de certains moyens de chauffage à base de bois.
Le Plan Particules, adopté en 2010, prévoit plusieurs autres actions concrètes dans le but de réduire de 30 % les émissions de particules fines d'ici à 2015.
Le Plan d'urgence pour la qualité de l'air (PUQA), lancé en février 2013, vise à réduire la pollution de l'air et à répondre rapidement aux situations d'urgence comme les pics de pollution.
A titre individuel, lors d'épisodes de pollution atmosphérique, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) préconise de réduire ses activités physiques à l'extérieur pour éviter d'inhaler trop de polluants. Les femmes enceintes, les jeunes enfants et les personnes âgées ou malades sont également invités à limiter le nombre et la durée de leurs sorties.
En Mai 2017, le Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PREPA) a été instauré par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Il a vu le jour à la suite d’un important travail scientifique et à la consultation des parties prenantes. La mise en œuvre du PRÉPA permettra :
- de limiter très fortement les dépassements des valeurs limites dans l’air : ceux-ci sont réduits fortement dès 2020, et quasiment supprimés à horizon 2030. La concentration moyenne en particules fines baissera d’environ 20 % d’ici 2030 ;
- d’atteindre les objectifs de réduction des émissions à 2020 et 2030. Les mesures du PRÉPA sont tout particulièrement indispensables pour atteindre les objectifs de réduction des émissions d’ammoniac ;
- de diminuer le nombre de décès prématurés liés à une exposition chronique aux particules fines d’environ 11 200 cas/an à horizon 2030.
Robert Barouki, professeur de biochimie à l'Université Paris Descartes, revient sur les facteurs de risque environnementaux.