Techniques
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La radiothérapie conformationnelle 3D
La technique de radiothérapie externe la plus utilisée aujourd’hui est la radiothérapie conformationnelle 3D (trois dimensions). Cette technique permet de faire correspondre le plus précisément possible (de conformer) le volume sur lequel vont être dirigés les rayons, au volume de la tumeur.
Elle utilise des images en 3D de la tumeur et des organes avoisinants obtenues par scanner, parfois associées à d’autres examens d’imagerie (IRM, TEP…). Des logiciels permettent de simuler virtuellement, toujours en 3D, la forme des faisceaux d’irradiation et la distribution des doses. Cela permet de délivrer des doses efficaces de rayons en limitant l’exposition des tissus sains.
La radiothérapie conformationnelle est utilisée pour le traitement à visée curative des tumeurs de la prostate, du thorax, de l’abdomen, du pelvis, et de plus en plus pour les cancers ORL et du cerveau.
Tous les centres de radiothérapie sont équipés pour la pratiquer.Cartographie de traitement par radiothérapie d'un cancer du poumon reconstituée à partir d'un scanner
Les progrès en radiothérapie sont constants. Il est impossible de décrire dans le détail la totalité des techniques en développement. Elles ont toutes pour but de focaliser les rayons le plus précisément possible sur la tumeur et d’épargner au maximum les tissus sains.
Elles sont pratiquées dans un nombre variable d’établissements (de plusieurs dizaines à un ou deux), sont souvent encore en cours d’évaluation et/ou présentent un intérêt uniquement pour des tumeurs spécifiques.
La radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité
Cette technique consiste à faire varier la forme du faisceau au cours d’une même séance pour s’adapter précisément au volume à traiter, et ce même s’il comporte des « creux » ou des concavités (une tumeur en forme de fer à cheval située autour de la moelle épinière par exemple).
La radiothérapie guidée par l’image
Un dispositif radiologique est intégré à l’accélérateur de particules, ce qui permet de contrôler la position exacte de la zone à traiter d’une séance à l’autre.
La radiothérapie asservie à la respiration
Il s’agit de prendre en compte les mouvements de la respiration pendant l’irradiation du thorax ou du haut de l’abdomen par exemple. Il existe plusieurs solutions :
- demander au patient, qui visualise sa respiration sur un écran, de la bloquer pendant quelques dizaines de secondes, à un moment précis de son inspiration ;
- laisser le patient respirer normalement et n’irradier la tumeur que quand elle se présente devant le faisceau d’irradiation (c’est qu’on appelle aussi le « gating », du mot « gate », c’est-à-dire porte en anglais) ;
- ou encore faire suivre les mouvements de la tumeur par le faisceau d’irradiation lui-même ; on parle de « tracking ».
La contactothérapie
Cette technique utilise des tubes à rayons X pour délivrer des rayons de faible énergie très près de la tumeur (tumeur de la peau par exemple).
La radiothérapie stéréotaxique
C’est une technique de haute précision basée sur l’utilisation de microfaisceaux convergents permettant d’irradier à haute dose de très petits volumes. Elle est utilisée pour traiter certaines tumeurs cérébrales par exemple. Cette technique peut être réalisée soit à l’aide d’une machine dédiée (gamma-knife), soit avec un accélérateur linéaire muni de cônes cylindriques de diamètre modulable. On parle aussi de radiochirurgie.
La tomothérapie
C’est une technique qui consiste à coupler un scanner et un accélérateur de particules miniaturisé qui tourne autour du patient en « spirale », pendant que la table de radiologie se déplace longitudinalement. L’appareil est aussi capable de faire varier son ouverture au cours de l’irradiation permettant une radiothérapie avec modulation d’intensité.
Le Cyberknife®
C’est un nouveau système de radiochirurgie qui utilise la robotique pour traiter des tumeurs dans tout le corps. Elle consiste en un petit accélérateur linéaire, tenu par un robot capable de le déplacer dans toutes les directions possibles.
Les faisceaux produits par cet appareil sont assez petits, mais ils peuvent être multipliés quasiment à l’infini et varier tous les angles de tir. Cela permet de focaliser la dose d’irradiation en minimisant l’impact sur les tissus sains avoisinants. Cette technique permet de traiter des tumeurs de taille limitée.La tomothérapie et le Cyberknife® sont destinés à traiter des tumeurs dont la localisation ne permet pas la réalisation d’une radiothérapie conformationnelle « classique »
Le Cyberknife®
La protonthérapie
Alors que la très grande majorité des appareils de radiothérapie produisent des faisceaux de photons ou d’électrons, cette technique utilise elle un faisceau de protons. Le recours à des protons permet de réduire la dose déposée dans les tissus traversés avant la tumeur, et de ne pas irradier les tissus situés derrière la tumeur.
On les utilise pour traiter certaines tumeurs de l’œil et de la base du crâne notamment. L’évaluation d’un autre type de particules, les ions carbone, est par ailleurs en cours.Image montrant un rayonnement de protons irradiant une tumeur du cerveau (cerclée de blanc)