Le radon, un gaz radioactif naturel

Le radon est un gaz radioactif naturel, provenant de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. Certains types de roches, comme le granit, en contiennent davantage. On le retrouve donc en plus grande quantité dans les régions granitiques et volcaniques (Bretagne, centre de la France, Vosges, Alpes, Corse).

Deuxième facteur de risque pour le cancer du poumon

Le radon est présent partout sur le territoire, mais sa concentration est variable d’une zone à l’autre. Il est inoffensif à l’air libre, où il se dilue rapidement.

En revanche, lorsqu’il s'infiltre dans un espace clos (maison, sous-sol...), le radon peut s'accumuler à des concentrations élevées qui sont à risque pour la santé : le radon a été reconnu cancérigène certain pour l’humain (groupe 1) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 1987.

C’est le second facteur de risque de cancer du poumon. Selon l’étude du Centre international de recherche sur le cancer de 2018, réalisé en partenariat avec l’Institut national du cancer, en France, 9,8 % des cancers du poumon en 2015 pourraient être attribués à l’exposition au radon dans l’air intérieur, soit environ 4 000 cas de cancer. En 2015, ils représentaient aussi 1,2 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues. Il se place néanmoins très loin derrière le tabac, responsable de 45 000 décès par cancer chaque année.

L'implication du radon dans d'autres cancers n'est à ce jour pas démontrée.

L'association tabac + radon multiplie les risques de cancer

L'association tabagisme + radon multiplie par environ 20 le risque de développer un cancer du poumon, à exposition de radon égale.

En effet, si l'on considère le nombre absolu de cas de cancers du poumon associés au radon, on observe qu'une grande part du risque est concentrée chez les fumeurs, même s'ils sont exposés à des concentrations de radon relativement faibles. De récentes études suggèrent par ailleurs que l'association « tabac + radon » induit des effets qui feraient plus que s'additionner sur la probabilité de développer un cancer du poumon.

Consulter l’évaluation de l’impact sanitaire de l’exposition domestique au radon en France (article en anglais).

Source d’exposition professionnelle ou domestique

L'exposition au radon peut être professionnelle (des études portent sur des cohortes de mineurs) et/ou domestique. Le risque augmente avec la durée d’exposition et la concentration de radon.

Quels moyens de prévention ?

Rechercher le potentiel d’exhalation du radon des sols en fonction des communes

L’Institut de radioprotection et de sûreté (IRSN) a cartographié le potentiel radon des formations géologiques en métropole et outre-mer.

Il existe plusieurs moyens de prévention pour diminuer la concentration du radon dans les lieux clos :

  • empêcher le radon d'entrer dans le bâtiment (étanchéité entre le sol et les lieux d’habitation) ;
  • évacuer le radon présent (à travers l’aération des lieux, la vérification et l’entretien des systèmes de ventilation installés) ;
  • améliorer le système de chauffage si celui-ci favorise le transfert du radon vers la partie occupée de l’habitation.

Pour en savoir plus sur les moyens pour réduire son exposition au radon, consulter le site de l’IRSN.

Mesurer la concentration de radon avec un dosimètre

Afin d’évaluer la concentration en radon d’une habitation, il est possible de se procurer un dosimètre radon auprès d’un laboratoire accrédité, de manière à effectuer la mesure soi-même. Les dosimètres doivent être installés dans les pièces où la présence du gaz est à évaluer, pendant au moins deux mois, idéalement en période hivernale, afin d’obtenir rapidement un résultat fiable.

La liste des sociétés pouvant fournir des dosimètres est disponible sur le site de l’IRSN.

Il est aussi possible de faire appel à un organisme agréé pour réaliser ces mesures. Consulter la liste des organismes agréés sur le site de l’ASN.

Se situer en dessous du niveau de référence de 300 Bq/m3

Les autorités européennes et françaises ont retenu la valeur seuil de 300 Bq/m³ (becquerels par mètre-cube) en moyenne annuelle comme valeur de référence pour l’air intérieur des bâtiments : il est recommandé de se situer sous ce seuil. Le risque étant d’autant plus faible que la concentration en radon est basse, il convient toujours, quel que soit le niveau de radon mesuré, de chercher à réduire les concentrations en radon autant que possible.

Les mesures de santé publique en matière d’exposition au radon

Depuis 2005, plusieurs plans d’action pour la gestion du risque lié au radon, élaborés par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), se sont succédé.

Ils ont fait de la réduction des expositions dans l’habitat existant et de l’application de nouvelles règles de construction dans les bâtiments neufs l’une de leurs priorités. Le 4e Plan radon (2020-2024) fait quant à lui de l’information et la sensibilisation du public sur le risque lié au radon l’un de ses axes majeurs.

Depuis le 1er juillet 2018, le radon a été introduit dans la politique de prévention des risques naturels, avec une obligation d’informer la population, notamment grâce à l’information des acquéreurs et des locataires pour les biens immobiliers situés dans les zones de plus fort potentiel radon (zone 3). Cependant, bien qu'il soit recommandé par les pouvoirs publics pour les habitations situées en zone 3, la réglementation n’impose pas la réalisation d’un mesurage du radon dans l’air intérieur des habitations.

Et depuis le 1er juillet 2020, les responsables d’établissement recevant du public (ERP) situés dans une commune relevant de la zone 3 doivent être à jour de leurs obligations de surveillance des expositions au radon.

Quelle réglementation pour les travailleurs (salariés et indépendants) ?

Depuis le 1er juillet 2018, la réglementation intègre le risque lié à l’exposition au radon dans la démarche de prévention des risques professionnels. Elle s’applique aux travailleurs, y compris indépendants.

Le contrôle de l’exposition est étendu à tous les lieux de travail, lorsque l’activité s’exerce en sous-sol et en rez-de-chaussée dans des zones où l’exposition est susceptible de porter atteinte à la santé des travailleurs. Ainsi, tous les employeurs doivent procéder à l’évaluation de l’exposition de leurs salariés à ce gaz radioactif naturel. Si l’évaluation conclut à un risque de dépassement du niveau de référence de 300 Bq/m3, des mesurages doivent être effectués. Ceux-ci peuvent être menés par un organisme spécialisé ou grâce à des dosimètres que l’on peut se procurer auprès d’un laboratoire accrédité. La mesure consiste à placer ces dosimètres dans les pièces concernées pendant 2 mois minimum et de préférence en période hivernale, d’octobre à avril.

En cas de concentration en radon l’air dépassant le niveau de référence (300 Bq/m3 en moyenne annuelle), l’employeur devra mettre en place des actions pour réduire l'exposition de ses travailleurs.

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