Anti-aromatases

Principe d’action

Les anti-aromatases (ou inhibiteurs de l'aromatase) sont des médicaments qui entrent en compétition avec l'aromatase, une enzyme qui permet à l'organisme de continuer à produire des œstrogènes par transformation des androgènes chez la femme ménopausée.

Entre la puberté et la ménopause, les œstrogènes sont produits pour leur plus grande partie par les ovaires. Après la ménopause, les ovaires cessent de produire de l'œstrogène, mais l'organisme continue à en fabriquer une petite quantité par le biais d'hormones appelées androgènes, elles-mêmes produites par les glandes surrénales (petites glandes situées au-dessus des reins). Les androgènes sont transformées en œstrogènes par une enzyme appelée aromatase.

Cette aromatase est présente dans un certain nombre de cellules de l'organisme, dont les cellules adipeuses (cellules de la graisse). Les anti-aromatases empêchent l'action de l'aromatase, c'est-à-dire que les androgènes ne se transforment plus en oestrogènes (ces oestrogènes qui ont un rôle sur la croissance de certaines cellules cancéreuses). Les oestrogènes ont disparu et ne peuvent donc plus se lier aux récepteurs de la cellule tumorale hormonosensible pour stimuler sa croissance. La croissance de cette dernière est donc stoppée.

Médicaments utilisés

Les anti-aromatases les plus utilisés en France sont le létrozole, l'anastrozole et l'exémestane. Ce sont des inhibiteurs de 3ème génération. Ces trois médicaments sont prescrits sous forme de comprimés à raison d'un par jour.

Indications

Les anti-aromatases sont utilisés uniquement chez les femmes ménopausées.

Ils peuvent être utilisés en traitement adjuvant du cancer du sein :

  • Seuls pendant 5 ans ;
  • Ou pendant 2 ans, suivis par un traitement par tamoxifène (pour une durée totale de 5 ans).

Effets secondaires

À titre indicatif, les effets secondaires des anti-aromatases peuvent être les suivants :

  • Des bouffées de chaleur ;
  • Une sécheresse vaginale ;
  • Des douleurs articulaires (au niveau des poignets surtout) ;
  • Une fatigue ;
  • Très rarement, la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins ;
  • Une diminution de la densité minérale osseuse, facteur de risque d'une ostéoporose. C'est la raison pour laquelle, avant le début du traitement, une ostéodensitométrie osseuse est effectuée chez les femmes atteintes ou à risque d'ostéoporose. Cet examen permet d'évaluer la densité osseuse de départ et d'apprécier le risque de fracture. C'est l'évaluation de la balance bénéfice/risque qui oriente le choix d'un traitement par anti-aromatases. Si des anti-aromatases sont prescrits, une surveillance par ostéodensitométrie est réalisée à intervalles réguliers et un traitement est mis en route si besoin.