Réagir face à la douleur
En tant que membre de la famille ou ami, vous avez une mission essentielle auprès de la personne qui souffre. Aider ne signifie pas forcément faire des choses extraordinaires ou être présent en permanence. Beaucoup de patients sont soulagés par les petites attentions de leurs proches.
Apprenez à repérer la douleur
Les personnes malades ont souvent tendance à souffrir en silence. Elles peuvent camoufler leur douleur pour faire bonne figure en public. D’autres se plaignent beaucoup de la douleur pour exprimer leur anxiété ou leur besoin d’être entouré.
L’entourage manque de signes concrets pour évaluer la douleur. Certains comportements sont donc interprétés, parfois à tort, comme des signes de douleur ou d’absence de douleur.
« S’il est de bonne humeur, c’est qu’il n’a pas mal ».
« S’il arrive à s’endormir, c’est que ça va mieux ».
Les pleurs par exemple sont souvent interprétés comme des signes de douleur forte. Or, une douleur forte peut ne pas s’exprimer par des pleurs. Et les pleurs peuvent être liés à une fatigue physique ou morale provoquée par une douleur légère, mais incessante.
Pour repérer et comprendre les douleurs ressenties par le malade, vous pouvez apprendre à utiliser avec lui des outils d’évaluation.
Ces outils vous aideront à comprendre ce que votre proche ressent et à suivre l’évolution de sa douleur. Vous pourrez ainsi repérer dans quelles situations la douleur a tendance à baisser ou à augmenter.
Ces outils aident aussi à dialoguer. En interrogeant votre proche sur les douleurs qu’il a ressenties dans la journée, vous lui manifestez de l’attention et il se sentira soutenu.
Si votre proche fait partie des malades qui n’arrivent pas à parler de leurs douleurs, vos questions l’aideront. Selon sa personnalité, il faut trouver un juste milieu entre « ne pas lui parler de la douleur » et « l’interroger sans cesse sur sa douleur » pour éviter dans les deux cas de l’inquiéter ou de l’énerver.
Communiquez avec le médecin et l’équipe soignante
L’entourage est souvent un relais entre le malade et l’équipe soignante. Certains patients parviennent à parler de leurs douleurs à leurs proches, mais ils se sentent intimidés devant leur médecin et n’osent plus rien dire.
Dans ce cas, transmettre l’information permet à l’équipe soignante de mieux les soulager. Par ailleurs, les patients n’ont parfois plus la force de « se battre » ou de « réclamer » des médicaments (lors des soins par exemple). Vous pouvez expliquer à l’équipe soignante la situation et lui demander s’il est possible d’améliorer le traitement de la douleur.
L’équipe soignante a également besoin de vous pour mieux connaître le malade ou pour s’assurer que les médicaments contre la douleur sont pris régulièrement.
À propos des médicaments contre la douleur
L’entourage est souvent impliqué dans la gestion des médicaments antalgiques : donner le médicament, aller chercher l’ordonnance à la pharmacie, s’assurer que la personne les prend correctement.
Parfois, l’entourage appréhende l’utilisation de certains médicaments, en particulier les opioïdes comme la morphine. N’hésitez pas à poser des questions aux soignants. Il est essentiel de comprendre pourquoi et comment utiliser ces médicaments, pour qu’ils soient les plus efficaces possibles et bien tolérés.
Dans tous les cas, il ne faut pas arrêter le traitement sans en avoir parlé au préalable avec le médecin.